En 2022, le musée Marmottan Monet célébre le 150e anniversaire d'Impression, soleil levant de Claude Monet, oeuvre phare de ses collections. À cette occasion, il s'associe au musée Barberini, autre maison de collectionneur et propriétaire du « pendant nocturne » d'Impression, soleil levant : Le Port du Havre, effet de nuit pour organiser l'exposition intitulée « Face au soleil ».
Placée sous le commissariat des historiens de l'art Marianne Mathieu, directrice scientifique du musée Marmottan Monet, et Michael Philipp, conservateur en chef au musée Barberini, Face au soleil propose de retracer la représentation du soleil en art, de l'Antiquité à nos jours, à travers un parcours chrono-thématique de plus de soixante oeuvres, provenant de collections privées et publiques internationales.
En collaboration avec le Musée d'Art Moderne de Paris, l'Hôtel de Caumont-Centre d'art d'Aix- en-Provence, propose une exposition consacrée à l'oeuvre de Raoul Dufy (1877-1953). Riche d'une centaine d'oeuvres (peintures, dessins, aquarelles et céramiques) majoritairement issues du Musée d'art Moderne de Paris, mais également de plusieurs collections publiques et privées, cette exposition explore toutes les périodes de l'artiste, en mettant particulièrement à l'honneur les liens étroits que Dufy entretenait avec l'oeuvre de Cezanne de 1908 à 1914.
Catalogue officiel de l'exposition À fleur de peau. Vienne 1900, de Klimt à Schiele et Kokoschka au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne du 14 février au 23 août 2020. Pour sa première exposition temporaire dans son nouveau bâtiment, le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne a choisi de mettre en lumière un des épisodes les plus marquants du tournant du XIXème siècle : la contribution de la scène artistique viennoise à la naissance de l'art moderne, qui est un des épisodes les plus extraordinaires de l'histoire de l'art européen. On sait le rôle essentiel joué par Gustav Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka dans les beaux-arts, par Otto Wagner, Joseph Hoffmann et Koloman Moser dans l'architecture et les arts appliqués. Le présent ouvrage commente l'oeuvre de ces grands artistes, ainsi que celui de nombreux créateurs engagés à leurs côtés dans le combat pour un art qui change la vie. Il propose une lecture thématique inédite de la période comprise entre 1897 (fondation de la Sécession viennoise) et 1918 (dissolution de l'Empire austro-hongrois). Grâce à la réunion d'un riche corpus d'oeuvres et aux contributions de spécialistes qui abordent aussi l'apport des sciences médicales, de la théosophie et de la psychanalyse, il retrace l'émergence d'une sensibilité nouvelle, exprimée par un travail plastique se focalisant sur la peau. C'est en explorant les mystères de cette surface sensible que les Modernes viennois vont redéfinir les rapports entre l'homme moderne et le monde, l'objet usuel et son environnement, le bâtiment et la rue.
Chaque année, un historien de renom présente à l'Auditorium du musée du Louvre une synthèse inédite sur un sujet original, qui permet des rapprochements transdisciplinaires entre des oeuvres du monde entier.
Nous habitons un monde qui n'a plus de centre. Les cartes familières ne correspondent plus aux réalités que nous vivons, qu'elles soient politiques, économiques ou climatiques. De tous côtés, les hiérarchies et les hégémonies établies - culturelles, épistémologiques, sexuelles, raciales - sont mises en cause. L'idée qu'il existe des communautés distinctes au sein d'un même État est (re)devenue explosive : Amérindiens ou Afro-Américains aux États-Unis, « séparatisme » islamiste en France, etc. Partout les États cherchent à se doter d'une forte identité nouvelle (ou retrouvée), comme en Inde, en Russie ou en Turquie. La religion est (re)devenue une force politique incontournable. La notion d'identité à composants multiples, prônée par le philosophe indien Amartya Sen en tant que donnée centrale de la tolérance humaniste, est partout contestée. On ne peut plus se contenter d'une histoire unique, qui s'imposerait à tous, uniformément, une histoire admise par les populations, autorisée par les gouvernements. Dans ce contexte, qui racontera les histoires particulières et contradictoires des communautés diverses : qui a le droit de les raconter ?
Les grandes questions politiques s'invitent désormais dans les débats culturels. Quel rôle pour nos musées - et pour les monuments - dans ces tentatives visant à repenser notre société ? C'est la question qu'entendent poser cette série de conférences et l'ouvrage qui l'accompagne.
1. À monde nouveau, musées nouveaux : des « contes » à régler.
C'est aussi le passé qui raconte l'avenir ; préparer le second conduit à poser un regard renouvelé sur le premier. C'est dans les musées et les monuments que les États présentent aux citoyens et au monde l'image de ce qu'ils pensent avoir été et de ce qu'ils souhaitent devenir. Depuis quarante ans, dans le monde entier, les idées reçues d'identité nationale et de hiérarchie globale sont remises en cause - phénomène qui oblige à penser différemment les musées existants, à mettre en perspective leurs missions et leurs discours, ou, même, à construire de nouvelles institutions muséales. Ces nouveaux musées - que ce soit à Varsovie ou à Dakar, à Washington ou à Canberra - ont pour vocation de proposer des histoires nouvelles, de rendre justice aux groupes dont l'histoire aurait été négligée, voire supprimée. Cela pose une question de fond ; le musée peut-il être à la fois lieu de mémoire et lieu de contestation ?
2. Palais, pouvoir, musée : les contradictions créatrices du Humboldt Forum à Berlin.
Depuis 1945, Varsovie, Vilnius et Berlin ont reconstruit les palais de leurs anciens souverains. Les objectifs étaient identiques, mais les résultats fort différents. Appelé à jouer un rôle de symbole dans la capitale d'une Allemagne nouvellement réunie, la reconstruction de l'ancien palais royal de Berlin incarne dans son architecture et dans ses collections toutes les tensions du XXe siècle allemand. Comment réconcilier ses façades classiques, où règne le langage décoratif - militaire et triomphaliste - du baroque européen, avec les oeuvres africaines, américaines, océaniennes et asiatiques qui y seront exposées ; la croix dominante, de nouveau présente sur la coupole, avec la notion d'une institution où toutes les religions jouissent d'un respect égal ?
3. Quand la foi entre au musée : religions et identités.
L'Occident laïc considère depuis longtemps la religion comme une affaire privée ; la foi a repris, dans bien des pays, la place qu'elle détenait au premier plan de la vie politique : en Russie, en Inde, en Turquie, entre autres, elle est ainsi redevenue un composant incontournable de l'identité nationale ou communautaire. L'Europe entière, où l'immigration a radicalement changé la donne religieuse, peine à trouver une réponse appropriée. Pour les musées dits de société, cela pose des questions épineuses et complexes, notamment pour les musées français, fondés sur le principe d'une laïcité rigoureuse. Les questions soulevées sont nombreuses. Comment présenter le sacré ? Qui a le droit de l'interpréter ou peut se donner le droit de le faire? Peut-on admettre au musée des références cultuelles, voire même des actes cultuels en rapport avec les objets exposés ?
4. Passés troubles et troublants : les musées qui gênent.
Si l'on décide de mettre en oeuvre cette nouvelle lecture du passé, et de l'imposer, on peut, sans trop grande difficulté matérielle, déboulonner des statues qui ne correspondraient plus à ce nouveau regard sur l'histoire. Les collections alors jugées inconvenantes peuvent être mises en dépôt, exposées dans des contextes différents, voire restituées. Avec les bâtiments des musées, c'est moins facile, surtout lorsqu'ils font partie du patrimoine artistique ou architectural. Que faire donc des musées - en Italie, en Belgique, en France - dont l'architecture même glorifie le fascisme ou l'exploitation coloniale ? Comment les montrer, les présenter, leur donner un sens nouveau et renouvelé, partagé ?
5. Quels objets, quelles images pour les communautés en devenir ?
Lorsque le « nous » politique change, comment transformer l'image que la société s'offre à elle-même ? Quel rôle la restitution, parfois même la destruction, peuvent-elles jouer dans ce processus ? À Singapour, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, on cherche un nouveau répertoire de monuments et d'institutions où pourront se retrouver, réunies, les différentes populations du pays. Pour une communauté supranationale en voie de création, telle l'Europe, est-il possible de repérer des objets, des histoires aptes à conforter une identité commune, à propager une certaine idée de l'Europe ?
Publication officielle des cinq conférences données les 15, 18, 22, 25 et 29 novembre 2021 au musée du Louvre, à l'occasion de nouvelle édition de la Chaire du Louvre.
Catalogue officiel de l'exposition Otto Freundlich. La révélation de l'abstraction (1878-1943) au musée de Montmartre Jardins de Renoir jusqu'au 31 janvier 2021. Edition bilingue français-anglais. Pionnier de l'abstraction, Otto Freundlich (1878-1943), au début de sa carrière en 1908; séjourne au Bateau-Lavoir à Montmartre où il rencontre Picasso, Braque et Delaunay. Artiste engagé et visionnaire, il porte un message puissant en faveur d'un humanisme réinventé opérant une synthèse entre les arts, la philosophie et la politique. Stimagtisées en 1937, ses oeuvres des années 1910 et 1920 sont en partie détruites par le régime nazi, qji les dénonce comme représentatives de ce qu'il appelle art dégénéré. Freundlich est déporté et assassiné en 1943. Cet ouvrage met en lumière comment, par la multiplicité de ses créations et par sa pensée, il joua un rôle précurseur dans la conception de l'art abstrait.