Des peintures d'histoire de Benjamin West aux installations de Kara Walker, en passant par les oeuvres de Mary Cassatt, de Georgia O'Keeffe ou encore de Jean-Michel Basquiat, cet ouvrage est une invitation à parcourir deux cent cinquante ans d'art des États-Unis. Il donne à entendre la multiplicité des voix qui se sont exprimées sur ces arts visuels, grâce à une vaste sélection de textes historiques - écrits d'artistes, de critiques, de mécènes, de figures littéraires et autres commentateurs et commentatrices. Contextualisés par des essais introductifs et des notes explicatives, ces textes, réunis en chapitres chronologiques, sont accompagnés de reproductions d'oeuvres phares, d'une chronologie des événements historiques ainsi que de cartes. Ces ressources contribuent à offrir un panorama d'une ampleur inédite sur les questions esthétiques mais aussi sociales et politiques liées aux arts visuels des États-Unis. Outil unique pour la compréhension de l'art américain, ce livre s'adresse aussi bien à un lectorat universitaire, auquel il offre un cadre d'étude et de pensée critique, qu'à un public amateur d'art souhaitant découvrir l'évolution des points de vue et des discours au fil des siècles.
Ce coffret met à l'honneur le thème des fleurs, et plus généralement de la nature, si importants dans l'art japonais, à travers une sélection des plus célèbres estampes du genre ancestral du kachô-ga, ces « images de fleurs et d'animaux », de l'époque d'Hokusai au début du xxe siècle.
Dès le début du xixe siècle, face à la politique d'isolationnisme du pays, les Japonais aspirent à plus de liberté, et trouvent dans la nature une échappatoire à la claustration ambiante et à l'asphyxie qui les menace à terme.
Renouer avec la nature, écouter le rythme des saisons, admirer les fleurs de pruniers ou de cerisiers, goûter la fraîcheur du soir, contempler les premières neiges, ou surprendre l'envol des grues ou des oies sauvages sont autant d'occasions de longs voyages ou de simples promenades.
Hokusai et Hiroshige saisissent cette évolution de la société japonaise, qu'ils transcendent dans leurs magnifiques estampes de fleurs.
Conjuguant réalisme et spiritualité, observation directe et interprétation tout empreinte de shintoïsme et de bouddhisme, Hokusai (1760-1849), et Hiroshige (1797-1858) portent à sa perfection la représentation d'une nature magnifiée. Partant tous deux de l'observation de la faune et de la flore, ils en expriment, par des styles différents, la permanence et l'état d'éternel recommencement, en même temps que le caractère fragile et éphémère.
Aucun grand maître de l'estampe n'a capturé aussi bien l'âme de la nature japonaise qu'Hokusai. Pour Edmond de Goncourt, c'est « le peintre universel qui, avec le dessin le plus vivant, a reproduit l'homme, la femme, l'oiseau, le poisson, l'arbre, la fleur, le brin d'herbe [...] qui a fait entrer, en son oeuvre, l'humanité entière de son pays ».
Ces deux grands noms de l'estampe vont inspirer nombre d'artistes, ceux notamment du mouvement shin-hanga (« nouvelles gravures »), tels Imao Keinen (1845-1924) ou Ohara Koson (1877-1945), qui vont à leur tour célébrer les fleurs et la nature, et se passionner pour leurs plus infimes variations, puisant dans leurs formes et leurs textures une formidable source d'inspiration graphique Cette sélection des plus belles estampes dédiées aux fleurs ne se veut pas simplement descriptive mais elle révèle comment les artistes les rêvent, les fantasment et leur donnent une force symbolique propre. Les fleurs deviennent ainsi l'expression des émotions, mais aussi celle d'un rapport profond avec la nature, plus que jamais au coeur des questionnements actuels.
Ce livre se revendique comme une synthèse. Il invite le lecteur à découvrir à la fois les grandes fonctions de l'art, mais aussi la diversité des formes possibles de la création et les corrélations qui peuvent les unir. Enrichir le regard : Un dispositif concerté permet des allers et retours entre le texte, les commentaires et les images, tout au long de l'ouvrage. Découvrant, sur des millénaires, les échanges et les redécouvertes, d'une civilisation à l'autre, d'un continent à l'autre, le lecteur apprendra à confronter, ne serait-ce que pour mieux les différencier, des productions d'époques ou de lieux qu'il n'aurait pas songé à rapprocher.
Cette nouvelle édition poche, revue et corrigée, s'enrichie d'une préface émouvante de la petite-fille de Ernst H.Gombrich qui raconte la genèse de ce livre désormais iconique. Aussi audacieux que cela puisse paraître, raconter l'histoire de l'humanité en quelque trois cent pages est le pari fou que s'est lancé Ernst Grombrich, et qu'il a relevé avec brio. Tutoyant ses lecteurs, petits ou grands, et considérant que ceux-ci savent réflechir par eux-mêmes, il leur présente les personnages historiques emblématiques de leur temps et raconte les faits dans leur continuité, comme dans un roman au long cours, avec toujours cette question centrale qui guide son propos : quels épisodes du passé ont eu une influence sur la vie de l'humanité en général et quels sont ceux dont on se souvient le plus ? Un ouvrage formidable pour apprendre l'histoire sans en avoir l'air, comme l'explique si bien Gombrich : j'aimerais que mes lecteurs l'abordent en toute décontraction et suivent le fil de l'histoire sans se sentir tenus de prendre des notes ni de retenir des noms et des dates. Je leur promets aussi qu'il n'y aura pas d'interrogation.
Traduit de l'allemand par Anne Georges.
Grands voyageurs et passionnés de nature, Hokusai (1760-1849) et Hiroshige (1797-1858) ont révolutionné l'art de l'estampe japonaise dès la fin du xviiie siècle, en portant à son apogée le genre du paysage. Peuplant leurs vues de scènes de la vie quotidienne, ils se sont largement appropriés le thème des saisons, au coeur de la pensée japonaise depuis la fin de la période Yamato (250-710). Dès le vie siècle, les poètes s'emparent du sujet en lui associant une iconographie propre : la floraison des cerisiers devient le grand symbole du printemps et le soleil celui de l'été. L'automne appelle à la contemplation des feuilles d'érables et de la lune. L'hiver vient avec les premières neiges... Les artistes, largement influencés par le modèle chinois, s'approprieront ensuite cette vision simplifiée du cycle de la nature. Dès l'époque de Heian (794-1185) émergent de nouveaux genres liés au cycle de la nature, comme les peintures des quatre saisons, des douze mois de l'année et des lieux célèbres. Toutefois, c'est à l'époque d'Edo (1600-1868) que le thème de la nature connaît son plus grand succès avec l'estampe, et plus particulièrement avec le paysage, propice à la représentation des saisons. Avec les illustres Hokusai et Hiroshige en chefs de file, les artistes du paysage capturent toutes les variations de la nature, s'attachent aux scènes enneigées comme aux jardins de cerisiers ensoleillés, aux promeneurs luttant contre la pluie ou admirant les feuilles d'érables rougeoyantes. Ce genre leur survivra, au Japon mais également en Occident où il aura une influence considérable sur l'oeuvre des impressionnistes. Il renaîtra au début du xxe siècle, avec les derniers grands maîtres japonais du paysage et de l'estampe, et Hasui (1883-1957) qui s'attacha autant qu'Hokusai et Hiroshige à la représentation des saisons. Désormais, l'immuable cycle de la nature se fond dans un paysage moderne, bouleversé par les grands changements de la seconde moitié du xxe siècle. Hasui réactualise ce thème intemporel, encore aujourd'hui au coeur des préoccupations du Japon d'aujourd'hui.
Ce petit coffret met à l'honneur ce sujet si cher aux Japonais en proposant une sélection des plus célèbres estampes, issues de l'oeuvre des plus grands artistes du paysage, de l'époque d'Hokusai à celle d'Hasui, et en les accompagnant d'un livret explicatif.
Cet ouvrage est le compte rendu d'une méthode d'étude expérimentale et d'enseignement de la couleur d'un des maîtres du Bauhaus (école d'architecture et d'arts appliqués, fondée en 1919 en Allemagne) et du Black Mountain College (université libre expérimentale, fondée en 1933 aux États-Unis), sur la manière dont les couleurs sont utilisées et perçues dans l'art, l'architecture, le textile, l'architecture intérieure et les supports graphiques. Josef Albers fait la démonstration qu'« avec la couleur, nous ne voyons pas ce que nous voyons, parce que la couleur - le plus relatif des moyens d'expression artistique - offre un nombre incalculable de visages ou d'apparences. Les étudier dans leurs interactions respectives, dans leurs interdépendances, enrichira notre vision, du monde, et de nous-mêmes. » Traduction de l'américain par Claude Gilbert.
Symbole de vie et de régénérescence, lien entre le ciel et la terre, expression parfaite d'une nature harmonieuse, l'arbre, par la force et l'éclat de sa beauté, la complexité de ses formes et de ses couleurs, a inspiré de nombreux artistes.
Pourtant, si évidente en apparence, sa représentation a connu une longue évolution dans l'art occidental. En effet, les peintres se sont peu à peu libérés des conventions académiques pour faire de l'arbre un sujet en soi, où se révèlent leur sensibilité et leur esthétique singulière, un sujet riche et passionnant pour qui sait regarder et écouter ses émotions. Car les arbres, nous le savons désormais, ont leur propre langage, que les artistes ont su nous transmettre.
La forme originale de ce coffret permet de pénétrer au coeur du sujet : il se compose d'un livret explicatif incluant une introduction générale et des notices détaillées, et d'un livre « en accordéon» tout en images, qui déploie les détails les plus fascinants des arbres et permet de s'approcher au plus près d'eux pour mieux en comprendre la beauté.
La nuit répand son voile : un jeune homme de 17 ans arpente les allées de tilleuls, une jeune femme tient un instant des étoiles dans sa main, un poète lève sa coupe à la lune, une muse réclame un baiser, tout l'or des nuits tombe en tremblant, une poétesse fait la noce avec l'insomnie...
Du soleil couchant à l'aube, poèmes et peintures, associés dans un jeu de miroir, invitent à la rêverie, le temps d'une nuit.
Avec une préface inédite de Marie Darrieussecq.
« Je me suis endormie. J'ai compris que la nuit faisait partie de moi. » Marie Darrieussecq
« Je ne veux désormais collectionner que les moments de bonheur ». Qui n'a pas rêvé, comme Stendhal, d'atteindre cet état si rare, réputé indicible et considéré comme une idée subjective entre toutes ?
Si le bonheur est une création que notre culture a voulue, une croyance qu'elle a renouvelée maintes fois au cours de son histoire, cela ne veut pas dire qu'il soit une fiction. Sa redéfinition permanente atteste du désir tenace de le goûter, mais aussi, et surtout, du besoin d'en faire un horizon constant.
Quels sont les discours que l'Occident a tenus sur le bonheur, et quels sont les visages qu'il lui a prêtés en plus de vingt siècles ? Ce livre richement illustré nous invite à découvrir que, d'Epicure à Rousseau, de saint Matthieu à Dante, de Virgile à Nietzsche, mais aussi de Fra Angelico à Bonnard, de Bruegel à Matisse, de Monet à Chagall, ce désir a toujours été le nôtre.
Cet ouvrage se veut une véritable déclaration d'amour à Paris, un inventaire intime et émotionnel d'un Paris de toutes les histoires et de la grande Histoire. L'auteur, Sophie Chauveau, part en exploratrice arpenter ses rues, ses places et ses cafés, ses jardins, ses monuments et ses musées, y trouver la magie des lieux où vécurent les peintres et les écrivains qui ont écrit et immortalisé pour toujours la ville. Elle part à la recherche de tous les Paris, aimés ou détestés. Elle part à la recherche de ses souvenirs et des nôtres aussi.
Du Paris iconique de Montmartre, des Champs-Élysées, de Notre-Dame ou de la tour Eiffel, au Paris des rues et de la Seine, l'auteur flâne et redécouvre l'âme d'une ville à travers les plus beaux textes de Proust, Balzac, Maupassant, Hugo, Modiano, et des chefs-d'oeuvre de Raguenet, Pissarro, Caillebotte, Manet, Renoir, Béraud, Monet, Van Gogh et de bien d'autres encore.
Ce livre propose une anthologie illustrée inédite, qui puise dans la littérature et la peinture, du xvie siècle à nos jours, et met en valeur toute la beauté de Paris. Ce dialogue riche et contrasté entre citations choisies et peintures célèbres révèle un Paris qui a su attirer les plus grands artistes du monde, qui a nourri leur imaginaire et leur créativité.
« Il existe mille lieux à Paris dont le talent des hommes a marqué l'histoire. Paris est si petit qu'il y fleurit une étonnante accumulation de génies au mètre carré. Au 50, rue de Vaugirard, madame de Lafayette rédigea la Princesse de Clèves, Balzac écrivit La Peau de Chagrin, rue Cassini, et Alain Fournier y acheva Le Grand Meaulnes. Pascal vécut sa nuit de feu au 54 rue Monsieur. Mallarmé, Zola et Manet vivaient et créaient sans quitter les Batignolles, où le mouvement impressionniste se tenait en embuscade. »
À travers une sélection d'une trentaine de poèmes de Paul Eluard, illustrés de dessins de Picasso, ce coffret rend hommage à ces deux immenses artistes du xxe siècle, à leur engagement pour la paix, universelle et plus que jamais nécessaire.
« Lorsque se déroule dans ma mémoire le long film de l'oeuvre de Picasso, je suis toujours frappé d'admiration par l'enthousiasme, le travail, l'incessant mouvement d'un homme dont le message restera, j'en suis persuadé, «le meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité?».
L'enthousiasme de Picasso ne se ralentit jamais. C'est sa force et son secret. Chaque pas en avant lui découvre un nouvel horizon. Le passé ne le retient pas ; le monde s'ouvre à lui, un monde où tout est encore à faire et non à refaire... » « C'est ainsi que Picasso est lié à l'histoire éternelle des hommes. » Tels sont les mots magnifiques et poignants de Paul Eluard pour dire son amitié à Pablo Picasso. Une amitié qui débute en 1935, lors de leur première rencontre et qui va durer seize ans, jusqu'à la mort d'Éluard, en 1952. Une amitié de toute une vie, créatrice, qui va engendrer une véritable émulation, une fraternité, un engagement.
Entre ces deux hommes, tout converge : un même goût pour la poésie, l'art, une même vision de la création artistique, un même style de vie.
Dès les années 1920, Paul Eluard collectionnait déjà des oeuvres de Picasso, mais c'est au milieu des années 1930 que leur amitié s'affirme. Ils se retrouvent dans les actions collectives du mouvement surréaliste, partagent une même passion pour l'art moderne et la poésie, s'engagent contre le fascisme et pour la liberté des peuples, pour la paix.
Cet engagement va nourrir la poésie d'Eluard et l'art de Picasso, dans un dialogue riche et ininterrompu : l'un écrit les plus beaux poèmes pour la paix, indissociables de ses poèmes d'amour, l'autre dessine des colombes dans de multiples variations. Car dans la Bible, cet oiseau annonce à Noé la fin du Déluge en lui apportant un rameau d'olivier. Sublime emblème de la paix, la colombe représente la fin du chaos.
Cet engagement pour la paix et la liberté trouvera son ultime expression en 1951, lors de la publication du recueil Le Visage de la paix.
À travers une sélection d'une trentaine de poèmes de Paul Eluard, illustrés de dessins de Picasso, ce coffret, rend hommage à ces deux immenses artistes du xxe siècle, à leur engagement pour la paix, universelle et plus que jamais nécessaire.
« Je connais tous les lieux où la colombe loge Et le plus naturel est la tête de l'homme. » « L'homme en proie à la paix se couronne d'espoir. » « L'architecture de la paix Repose sur le monde entier. »
En collaboration avec le Musée d'Art Moderne de Paris, l'Hôtel de Caumont-Centre d'art d'Aix- en-Provence, propose une exposition consacrée à l'oeuvre de Raoul Dufy (1877-1953). Riche d'une centaine d'oeuvres (peintures, dessins, aquarelles et céramiques) majoritairement issues du Musée d'art Moderne de Paris, mais également de plusieurs collections publiques et privées, cette exposition explore toutes les périodes de l'artiste, en mettant particulièrement à l'honneur les liens étroits que Dufy entretenait avec l'oeuvre de Cezanne de 1908 à 1914.
Prix du cercle Montherlant - Académie des beaux arts 2022.
L'ambition de cet ouvrage, proposé sous coffret, est de montrer par une iconographie exceptionnelle de plus d'une centaine d'images empruntées à la peinture mais aussi la photographie et le cinéma, la représentation du feuillage sous toutes ses formes, par le pouvoir révélateur des détails, les puissances invisibles, les transactions secrètement à l'oeuvre dans le végétal.
Il était urgent de redonner voix aux feuillages, longtemps relégués aux marges de l'art. Cette forme à la fois volatile et détaillée, massive et foliacée, a dans les images un mode d'existence aussi captivant que déconcertant. Elle a besoin, pour être, d'absorber l'air, de synthétiser la radiation solaire. Elle fait du « bruit » et, douée d'une irrépressible vitalité, elle tend à proliférer. Quelle sorte de regard les peintres, mais aussi les photographes et les cinéastes ont-ils porté sur ces feuillages ? Quelle fonction leur ont-ils assignée ? Par quels moyens ont-ils saisi l'invisible même : le bruissement du vent dans les feuilles, les forces muettes et mystérieuses de la croissance, du bourgeonnement et de la germination ? Richement illustré, cet ouvrage traque les puissances du végétal au plus près. Il nous invite à considérer les oeuvres autrement, selon un point de vue non plus exclusivement humain, à réintégrer dans l'analyse des images ces moments de trouble, de grâce et d'intensité. Au fil des pages, se constitue ainsi une nouvelle « écologie des formes » qui ré-enracine l'activité créatrice dans l'énergie même du vivant.
Catalogue officiel d'exposition Germaine Richier, La Magicienne au musée Picasso d'Antibes, du 6 octobre 2019 au 26 janvier 2020, puis au musée Beelden aan Zee de La Haye à partir mars 2020.
Depuis la rétrospective Germaine Richier qui s'est tenue à la Fondation Maeght en 1996, aucune autre en France n'a été consacré à cette grande sculpteure. L'exposition entend donner une nouvelle lecture de sa création et de mettre en lumière son oeuvre gravé et dessiné - aspect moins connu du travail de l'artiste - dans son rapport avec la sculpture.
Plus de 80 oeuvres sur papier, dessins et gravures de cette artiste ainsi qu'un ensemble de sculptures seront exposées, en collaboration avec la famille de l'artiste.
Germaine Richier (1902-1959) effectue ses études à l'Ecole des beaux-arts de Montpellier, dans l'atelier d'un ancien praticien de Rodin, puis à Paris où elle devient l'élève d'Antoine Bourdelle. Son oeuvre est marquée par un contraste entre les premières sculptures, à l'aspect lisse, et celles qui résultent du traumatisme de la guerre, nous mettant face à la destruction du monde - humain, animal et végétal. En 1950, sa sculpture, très contestée, le Christ crucifié, est mise en place dans l'église du Plateau d'Assy. En 1956, une grande rétrospective lui est consacrée au Musée National d'Art Moderne de Paris.
Les clefs d'explication, les centres artistiques et les créateurs : trois approches pour se retrouver sans le foisonnement de l'art contemporain.
« Livre orgiaque, sans trop de mélancolie », aux dires de son auteur, Parallèlement met en scène les amours et les haines de Verlaine, sa double nature de pécheur et de chrétien convaincu, sa double identité sexuelle aussi. Celui qui avait été l'amant de Rimbaud, le temps d'une saison infernale, publie une manière de portrait intime en 1889, non sans craindre la censure. Onze ans plus tard, Verlaine étant mort entre-temps, Vollard et Bonnard, le marchand et le peintre, donnent une seconde vie au livre, choisissant avec soin format, papier et typographie, ainsi qu'une illustration somptueuse, tirée en rose à dessein. Sans jamais trahir le texte et sa façon piquante de mobiliser les sens, Bonnard laisse ses motifs, femmes entrelacées, corps lascifs, faunes exténués ou personnages de Watteau, sortir des marges, envahir la page, culbuter les vers imprimés. Ce sommet du livre d'artiste reparaît tel quel, dans un coffret qui rend hommage à cette rencontre originale, à ce dialogue artistique, accompagné d'un livret explicatif qui se penche autant sur la verdeur poétique de Verlaine qu'il explore l'éros inventif de Bonnard.
Ce guide propose d'aborder les avant-gardes de la première moitié du XXe siècle, soit les démarches artistiques qui, au-delà de leur diversité, marquent une rupture ouverte vis-à-vis de l'art institutionnel et de la société où elles naissent. Durant cette période, traversée par les deux guerres mondiales, une nouvelle génération d'artistes remet en cause la figuration - le Carré noir sur fond blanc de Malevitch (1915), première oeuvre suprématiste, constitue un tournant vers l'abstration absolue - et jusqu'à la notion même d'oeuvre d'art - en signant la Fontaine (1917), Marcel Duchamp entreprend la désacralisation de l'oeuvre d'art, élevant un urinoir à ce rang. Ils s'agit d'artistes en rebellion, clairement inscrits dans le champ politique (George Grosz), qui s'affranchissent des canons picturaux (Pablo Picasso), repensent la couleur et la lumière (Robert et Sonia Delaunay), se rapprochent de l'art primitif (Matisse), s'attachent aux thèmes de leur temps (dénonciation de la guerre et du nazisme chez Otto Dix, solitudes urbaines chez Edward Hopper). Si l'expressionnisme (fauvisme en France, Die Brücke en Allemagne) s'élève contre l'immobilisme de l'art académique, l'idée même d'espace pictural est totalement renouvelée par le cubisme, tandis que le futurisme s'intéresse au dynamisme des images. Ces recherches multiformes, des « papiers collés » de Braque à l'« automatisme psychique pur » préconisé par Breton dans son Manifeste du surréalisme (1924), en passant par l'expérience politique du Bauhaus, école d'architecture et d'art dirigée par Walter Gropius (1919-1933), sont autant de reflets d'un siècle en mutation.Ce livre propose d'aborder les avant-gardes du xxe siècle à travers trois axes. Les différents mouvements artistiques sont décrits dans le premier chapitre, de l'Art nouveau à l'art concret en Europe, en passant par le japonisme, la Section d'or, De Stijl ou le muralisme ; le deuxième établit une « géographie de l'art », mettant en avant des villes européennes et américaines particulièrement actives au cours de cette période ; le troisième, enfin, présente 59 artistes marquants, d'Alexandre Archipenko à Grant Wood, mais aussi Marc Chagall, Frida Kahlo, Man Ray ou Chaïm Soutine. La circulation entre les différents courants et artistes est facilitée par des renvois à d'autres articles, mentionnés à la fin des fiches techniques très détaillées. Un index complète cet ensemble.
Catalogue officiel de l'exposition Picasso bleu et rose au musée d'Orsay du 18 septembre 2018 au 6 janvier 2019. Le musée d'Orsay et le musée national Picasso-Paris organisent une manifestation exceptionnelle consacrée aux périodes bleue et rose de Pablo Picasso. Pour la toute première fois en France, cette période essentielle de la carrière de l'artiste est traitée dans son ensemble.Cet ouvrage propose une lecture renouvelée des années 1900 - 1906 de Picasso, en réunissant des chefs d'oeuvres, pour certains jamais présentés en France, ainsi qu'un ensemble important de peintures, de dessins, et la totalité de la production sculptée et gravée de l'artiste.
La présentation de cette exposition au musée d'Orsay manifeste la volonté d'inscrire le jeune Picasso dans son époque. Ses différentes productions sont ainsi remises en contexte avec le travail de ses contemporains ou prédécesseurs, espagnols et français (Casas, Nonell, Casagemas, Steinlen, Degas, Toulouse-Lautrec ou Gauguin).
Cette exposition sera ensuite présentée à la Fondation Beyeler à Bâle du 3 février au 26 mai 2019.
Catalogue officiel de l'exposition À fleur de peau. Vienne 1900, de Klimt à Schiele et Kokoschka au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne du 14 février au 23 août 2020. Pour sa première exposition temporaire dans son nouveau bâtiment, le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne a choisi de mettre en lumière un des épisodes les plus marquants du tournant du XIXème siècle : la contribution de la scène artistique viennoise à la naissance de l'art moderne, qui est un des épisodes les plus extraordinaires de l'histoire de l'art européen. On sait le rôle essentiel joué par Gustav Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka dans les beaux-arts, par Otto Wagner, Joseph Hoffmann et Koloman Moser dans l'architecture et les arts appliqués. Le présent ouvrage commente l'oeuvre de ces grands artistes, ainsi que celui de nombreux créateurs engagés à leurs côtés dans le combat pour un art qui change la vie. Il propose une lecture thématique inédite de la période comprise entre 1897 (fondation de la Sécession viennoise) et 1918 (dissolution de l'Empire austro-hongrois). Grâce à la réunion d'un riche corpus d'oeuvres et aux contributions de spécialistes qui abordent aussi l'apport des sciences médicales, de la théosophie et de la psychanalyse, il retrace l'émergence d'une sensibilité nouvelle, exprimée par un travail plastique se focalisant sur la peau. C'est en explorant les mystères de cette surface sensible que les Modernes viennois vont redéfinir les rapports entre l'homme moderne et le monde, l'objet usuel et son environnement, le bâtiment et la rue.
L'expressionniste autrichien Egon Schiele, mort en 1918 à l'âge de vingt-huit ans, a - malgré la brièveté de sa carrière - laissé une oeuvre prolifique composée de plusieurs centaines d'huiles mais surtout de près de trois mille dessins et aquarelles. Cette part de son oeuvre, de premier plan, n'a jamais été mise en pleine lumière.
Les difficultés d'accès à ces oeuvres fragiles, dispersées dans de multiples musées et collections privées, expliquent que l'on ai eu rarement l'occasion de les voir réunies. Ce livre, qui illustre un grand nombre d'oeuvres sur papier de Schiele, offre une possibilité unique de suivre l'évolution rapide de ce dessinateur hors pair au cours de ses douze années d'activité.
Jane Kallir, auteur du catalogue raisonné de Schiele, présente la production de l'artiste année après année et analyse les étapes successives de sa progression, depuis le dessinateur prodige qu'il fut enfant jusqu'au maître de la forme et de l'expression qu'il est devenu à la fin de sa courte vie.
La révolte artistique Dada qui naît à Zurich au coeur de la tourmente de la Grande Guerre en 1916 exprime un rejet des valeurs traditionnelles de la civilisation qui auraient conduit au désastre de cette période. Dans ce cadre, une réévaluation d'autres systèmes de pensée et de création s'opère et conduit de nombreux artistes d'avant-garde à se pencher et à s'approprier des types de productions artistiques radicalement autres.
Pour la première fois, et en coopération avec le Musée Rietberg de Zurich et la Berlinische Galerie, une exposition est consacrée à la confrontation des dadaïstes avec l'art et la culture de pays extra-européens. Les mises en scène des Soirées nègres au Cabaret Voltaire, faisant appel à tous les sens, associant musique, poésie et danse, s'attaquent à la notion même de l'art et remettent en cause les valeurs artistiques ayant cours jusqu'alors. Dès 1917, la galerie Coray à Zurich expose côte à côte des objets africains avec des oeuvres dadaïstes. La même année, Tzara écrit sa Note sur l'art nègre, publiée dans la revue SIC où il affirmait du noir puisons la lumière. Les masques de Marcel Janco, les costumes de Sophie Taeuber-Arp, les collages de Hannah Hoch ou encore les oeuvres collectives refusant la notion d'auteur témoignent de ces recherches pour un nouveau langage formel.
Cette exposition pluridisciplinaire permettra de confronter des oeuvres extra-occidentales à la fois africaines mais aussi amérindiennes ou encore asiatiques aux productions dadaïstes mettant en lumière des processus d'échanges et d'appropriation par ces artistes. Les peintures, sculptures, photocollages, photographies dada seront mêlés aux sculptures extra-occidentales dans des jeux de résonnances appuyés par la mise en scène scénographique de l'exposition.
L'étape parisienne mettra également en lumière le terreau fertile préexistant dans la capitale française pour les arts extra-européens et la manière dont cela a pu nourrir le mouvement. Ainsi, l'exposition trouve-t-elle toute sa place au musée de l'Orangerie, en mettant en avant les liens du galeriste Paul Guillaume avec les acteurs gravitant autour de dada et autour de l'art africain à cette époque. L'étape de l'Orangerie ouvrira d'ailleurs sur l'importance que ce sujet a pu revêtir dans la genèse des liens du mouvement surréaliste avec les arts extra-occidentaux.
Figure incontournable de l'art moderne et acteur marquant de l'abstraction, Hans Hartung (1904-1989) n'a eu de cesse, sa vie durant, de laisser derrière lui des souvenirs de son activité : un « autoportrait » en mots, qu'il publie en 1976, d'autres mots encore, des archives, des oeuvres, entrelacés... Pour mémoire.
Ecrire sur Hans Hartung c'est suivre cet homme à la trace, c'est se confronter à ce legs, conservé aujourd'hui dans le lieu même de sa vie et de sa peinture : la maison qu'il a construite avec sa femme, l'artiste Anna-Eva Bergman, devenue Fondation Hartung-Bergman. Hartung voulait que cet endroit, et ce qu'il contenait, soient dédiés à la recherche.
Cette monographie, née de ce souhait, est la première de cette ampleur. Pierre Wat l'a pensée comme une longue conversation avec le peintre. Confrontant les dires, les archives et les oeuvres, quelque chose de cette vérité de Hartung, celle qu'il voulait qu'on cherche, surgit.
Artiste prolifique, Hartung a laissé une oeuvre immense, dont l'auteur a pu s'imprégner, pas à pas, année après année, parfois heure par heure, des premières aquarelles abstraites de 1922 au dernières toiles peintes à la sulfateuse de jardin, en 1989. Ce choix d'appeler dans chaque oeuvre la mémoire d'un moment, d'un geste, d'une intention, a mis en évidence, au-delà des changements de rythme, de méthode, d'instrument, la continuité profonde qui guide le peintre, dès l'origine.
Le temps de Hartung est spiralé, il avance en prenant en compte le passé, afin d'en produire, sans cesse, la relève. Dans ce jeu entre connaissance et sensation, un artiste incroyablement singulier, loin des clichés « lyriques » qui lui ont longtemps collé à la peau, émerge. Un homme pour qui l'art est à la fois exploration et mémoire, enquête sur soi et captation du monde, infiniment.
Catalogue officiel de l'exposition Soulages.Papiers au Musée Picasso d'Antibes qui a eu lieu du 2 avril au 26 juin 2016. Pierre Soulages est reconnu comme l'une des figures majeures de l'abstraction. Ses tableaux noirs ont été exposés dans les plus grands musées du monde. Mais c'est tout particulièrement à son oeuvre sur papier - à l'origine domaine réservé de l'artiste pour expérimenter de nouvelles pistes de recherches - que veut rendre hommage le musée Picasso d'Antibes.
Cette exposition a assemblé un certain nombre de papiers provenant de collections publiques et privées, également du musée Soulages de Rodez, ou encore conservés par l'artiste et dévoilés au public pour la première fois. Pierre Soulages (né le 24 décembre 1919 à Rodez), « peintre du noir et de la lumière », est reconnu comme l'une des figures majeures de l'abstraction.
Sa carrière artistique débute en 1947, avec une première exposition à Paris, au Salon des Surindépendants, où il présente des toiles abstraites. Ces oeuvres, aux tonalités sombres, attirent l'attention de Picabia qui lui prédit : « Avec cela, vous allez vous faire beaucoup d'ennemis. » Picabia se trompait.
Après plus de soixante-cinq ans de création, Soulages s'est imposé comme le plus grand peintre de la scène française actuelle, comme l'un des principaux représentants de la peinture informelle. Ses tableaux noirs (un noir qu'il appelle « noir-lumière » ou « outrenoir ») ont été exposés dans les plus grands musées du monde. A 96 ans, Pierre Soulages poursuit son oeuvre.
Mais c'est tout particulièrement à celle sur papier que veut rendre hommage le musée Picasso d'Antibes, à travers cette exposition et son catalogue qui l'accompagne. Car à côté de sa pratique de la peinture sur toile, Pierre Soulages, depuis ses débuts, développe une oeuvre parallèle et complémentaire sur papier, que ce soit en utilisant le fusain, le brou de noix, la gouache, l'encre, l'acrylique ou le graphite. « C'est avec les brous de noix de 1947 que j'ai pu me rassembler et obéir à une sorte d'impératif intérieur. La vérité est que je me suis senti contraint par l'huile. Je l'avais pratiquée avant guerre et je ne savais ce qu'elle imposait comme contraintes. Par impatience, un jour, dans un mouvement d'humeur, muni de brou et de pinceaux de peintre en bâtiment, je me suis jeté sur le papier. » Ce travail sur papier était à l'origine le domaine réservé de l'artiste pour expérimenter de nouvelles pistes de recherche. La donation en 2005 au musée de Rodez de plus d'une centaine de dessins a révélé au grand public l'extraordinaire diversité de cette production.
Peintre et théoricien, né à Moscou, Wassily Kandinsky (1866-1944) est un des tout premiers acteurs de la modernité artistique. Le fondateur du Blaue Reiter (1911) à Munich, apôtre de la couleur et de la résonance intérieure, a influencé par ses écrits et ses recherches en peinture nombre de mouvements ou d'écoles artistiques, de Dada au Bauhaus - où il enseigne de 1921 à 1933 -, en passant par De Stijl et le constructivisme russe.
Admiré par André Breton, ami de Marcel Duchamp, proche de Paul Klee et de Hugo Ball, il entretint aussi des échanges nourris avec les musiciens de son temps comme Arnold Schonberg ou Thomas von Hartmann. L'auteur de Du spirituel dans l'art (1911) a laissé un ensemble considérable de peintures, mais aussi des gravures, des poésies et des compositions scéniques, qui se répartissent entre impressions (impressions du monde extérieur), improvisations (impressions du monde intérieur) et compositions (mise en tension des deux précédentes). Traversé par deux dynamiques actives, l'une allant du figuratif à l'abstrait, l'autre du profane au sacré, l'oeuvre de Kandinsky recèle un ensemble d'images voilées, porteuses du message de l'abstraction et de son inventeur, qui ont transformé notre rapport à la représentation. Spécialiste internationalement reconnu de l'oeuvre et de la pensée de Kandinsky, Philippe Sers présente le cheminement de l'artiste dans sa cohérence et dans son évolution interne. Son analyse s'appuie sur la documentation exceptionnelle à laquelle il a eu accès depuis le début de ses travaux, dans l'atelier même de l'artiste : les écrits autobiographiques, les textes théoriques et la correspondance du peintre apportent un éclairage radicalement nouveau sur un parcours créatif d'une exceptionnelle fécondité.