La couturière Elsa Schiaparelli (1890-1973) est, comme sa rivale Gabrielle Chanel, une figure essentielle de la mode parisienne de l'entre-deux-guerres. Schiaparelli crée une première collection de sweaters en janvier 1927, après avoir suivi l'exemple de son mentor, Paul Poiret. Ses chandails tricotés, décorés de motifs en trompe-l'oeil noir et blanc, rencontrent immédiatement le succès en France et aux États-Unis. En 1935, l'emménagement de la maison Schiaparelli dans au n°21 de la place Vendôme, décoré par Jean-Michel Frank, accompagne le développement de collections « pour le sport, pour la ville, pour le soir ».
Elsa Schiaparelli rencontre des artistes avec lesquels elle collabore étroitement : robe homard inspirée par Salvador Dalí, collaborations avec Man Ray, Jean Cocteau, Christian Bérard, Léonor Fini... Elle est proche des artistes surréalistes et ses créations sont empreintes d'un esprit fantaisiste, ancré dans l'esprit de son temps par l'utilisation de matière innovantes. Le style « Schiap » se développe au cours des années 1930. Ses collections les plus célèbres sont inspirées des arts du spectacle (« Le Cirque », été 1938) ou de la science (« Astrologie », hiver 1938-1939). Schiaparelli lance en 1937 le parfum Shocking, associé à la couleur rose shocking, devenue la signature des créations de la maison.
Ce livre, en plus de proposer des textes illustrés de photographies d'époque, de dessins, et de documents parus dans Harper's Bazaar ou Vogue, présente une sélection de chefs-d'oeuvre de la collection du musée des Arts décoratifs photographiés par l'artiste plasticienne Valérie Belin et commentés en détail. Un catalogue raisonné reproduit les 120 vêtements et accessoires du fonds Schiaparelli, ainsi qu'une sélection de ses dessins de collections de 1933 à 1953, parmi les 6 200 que conserve le musée.
Ce livre sobre et élégant fait découvrir au lecteur la beauté, l'essence et l'impact du design japonais à travers 250 objets emblématiques : des pinceaux de calligraphie aux boîtes bento traditionnelles en bois laqué, en passant par les lampes en papier signées Isamu Noguchi et bien d'autres classiques revisités.
Les objets sont classés par matériaux - bois, bambou, laque ; métal ; céramique, verre, pierre ; papier ; fibres et tissus ; nouveaux matériaux - et le livre est introduit par un avant-propos de Kenya Hara.
L'influence du design japonais est omniprésente dans la culture contemporaine mondiale.
Ni mouvement ni courant esthétique, l'Art déco est un état d'esprit, l'expression d'une volonté momentanée de définir le style d'une époque qui marque la France des années 1920. Préfigurant le futur, il apparaît comme le symptôme d'une modernité en mouvement, attaché en particulier aux arts décoratifs et industriels. Apparaissant à la suite des avancées plastiques du début du siècle - le cubisme principalement -, auxquelles il doit beaucoup, et à l'instar des deux décennies qui le précèdent, l'Art déco valorise le changement, tout en s'affirmant contre la modernité et les " modernistes ", ainsi dénommés par les contemporains, et en particulier contre le dogmatisme, la normalisation, le positionnement idéologique. Son mérite essentiel sera d'avoir suscité une prodigieuse fécondité de la création dans les domaines des arts visuels, avec une ampleur universelle. Ce livre ne prétend pas être un ouvrage théorique sur l'Art déco. II tient surtout à rendre hommage aux jeunes antiquaires qui, à l'orée des années 1970, l'ont redécouvert, soutenu et défendu avec une détermination formidable, en l'imposant sur le marché de l'antiquité. Nous regarderons ces oeuvres pour leur valeur esthétique, qui fut si difficile à imposer aux yeux des collectionneurs et des simples amateurs. Elles sont aujourd'hui l'objet, à l'égal de l'art en général, des jeux spéculatifs qu'anime un marché mondial.
Art.
Ce mot résume ce que la Mode peut imaginer de créatif, fastueux, insolite, déconcertant, frivole, sans qu'aucun de ces traits qui, d'ailleurs seraient incompatibles, ne se heurtent jamais, car ces idées d'alliances sont autant de solutions élégantes, c'est-à-dire évidentes. Un univers à découvrir avec émerveillement sous l'éclairage insolite de Valérie de Givry qui nous révèle la fusion ou plus précisément les emprunts, les hommages et les rencontres entre l'univers de la couture et le monde de l'art, qui, plus prosaïquement correspondent à l'air du temps.
Rencontres fortuites ou voulues déclinées en famille, voire en thèmes qui se répondent en écho visuel. Elles appartiennent à l'univers des styles, à la simple interprétation du regard porté sur l'art par les couturiers ou au domaine infini du jeu de la séduction. En élargissant le champ des alliances entre Art et Mode, ce livre nous permet d'apprécier les complicités esthétiques, stylistiques ou conceptuelles entre couturiers et artistes tout au long du XXe siècle.
Textes de Dominique Gagneux, conservateur en chef au musée d'Art moderne de la Ville de Paris Ce seizième titre de la collection « Petites Capitales » invite à découvrir la collection d'art décoratif des années 30 conservée au musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Rassemblant mobilier et objets d'art, une salle monumentale accueille, autour du panneau Les Sports (1935) de Jean Dunand réalisé pour le fumoir du paquebot Normandie, des meubles prestigieux signés Jacques-Émile Ruhlmann, Eugène Printz, André Arbus, Pierre Chareau ou Jacques Adnet, ainsi que de nombreux objets - céramiques, verreries, paravents, vases, tapis... - de tout premier plan.
Cette collection, rassemblée à l'occasion de l'Exposition internationale des arts et des techniques de 1937, témoigne de l'engagement de la Ville de Paris envers un art décoratif classique et moderniste, élargissant le répertoire des formes et des matières et illustré ici par une production d'une qualité somptueuse.
Le développement artistique de la céramique du XXe siècle doit une part de sa singularité à l'exemple de Paul Gauguin et à l'initiative du marchand Ambroise Vollard. Tandis que Gauguin ouvre la curiosité des jeunes artistes au registre expressif de la « sculpture céramique », Vollard entreprend de promouvoir l'association du peintre et du potier en faveur de la création de pièces uniques.
Suivront ensuite, tout au long du siècle, des rencontres attestant l'existence de véritables stratégies d'échanges disciplinaires et autres phénomènes d'acculturation technique qui ont permis de stimuler quelques uns des créateurs les plus emblématiques du XXe siècle : Louis Anquetin, Pierre Bonnard, Mary Cassatt, Maurice Denis, André Derain, Othon Friesz, Ker Xavier Roussel, Pierre Laprade, Aristide Maillol, Henri Matisse, Jean Puy, Georges Rouault, Kees Van Dongen, Louis Valtat, Maurice de Vlaminck, Pierre Alechinsky, Karel Appel, Victor Brauner, Wilfredo Lam, Pierre Soulages, Hans Hartung, Eduardo Chillida, Chu Teh-Chun, Olivier Debré, Lucio Fontana, Robert Combas, François Boisrond, etc.
La production de céramiques d'artistes contribue à requalifier certaines pratiques artisanales en les dédouanant de leur simple fonction utilitaire. Elle n'a jamais manqué d'éveiller l'attention des collectionneurs privés mais sans retenir suffisamment celle des musées.
À travers une sélection de quelques 270 pièces originales offrant un large panorama de la production artistique du XXe siècle, ce catalogue qui accompagne l'exposition organisée par le Musée d'art moderne de Troyes, révèle une page méconnue, voire mésestimée, de l'importance revendiquée par un art considéré comme mineur dans l'histoire de l'art du XXe siècle.