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Quels sont les pouvoirs de la couleur ? Comment agit-elle sur notre conscience profonde ? Quelle est la situation créatrice de l'homme dans notre société actuelle ?Écrit en 1910 alors que l'artiste venait de peindre son premier tableau abstrait, nourri des observations et des expériences accumulées peu à peu, ce livre compte parmi les textes théoriques essentiels qui ont changé le cours de l'art moderne.
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John Dewey (1859-1952) est un des piliers du « pragmatisme ». Au centre de cette tradition, il y a l'enquête, c'est-à-dire la conviction qu'aucune question n'est a priori étrangère à la discussion et à la justification rationnelle.
Dewey a porté cette notion d'enquête le plus loin : à ses yeux, il n'y a pas de différence essentielle entre les questions que posent les choix éthiques, moraux ou esthétiques et celles qui ont une signification et une portée plus directement cognitives. Aussi aborde-t-il les questions morales et esthétiques dans un esprit d'expérimentation - ce qui tranche considérablement avec la manière dont la philosophie les aborde d'ordinaire, privilégiant soit la subjectivité et la vie morale, soit les conditions sociales et institutionnelles.
Dans L'art comme expérience, la préoccupation de Dewey est l'éducation de l'homme ordinaire. Il développe une vision de l'art en société démocratique, qui libère quiconque des mythes intimidants qui font obstacles à l'expérience artistique.
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Publié en 1926 durant l'époque où Kandinsky est professeur au Bauhaus, Point et ligne sur plan est la suite organique de Du spirituel dans l'art. Après la théorie des couleurs, Kandinsky présente sa théorie des formes qui participe de la même rigueur et de la même volonté de constituer le langage des moyens purs de l'art qui, au-delà des apparences, va parler à l'âme humaine.Dans ce texte capital et souvent mal compris, Kandinsky pose les bases de la future science de l'art, clef pour un art abstrait authentiquement prophétique.
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L'oeuvre d'art et ses significations ; essais sur les arts visuels
Erwin Panofsky
- Folio
- Folio Essais
- 16 Octobre 2014
- 9782070456888
Ce recueil est largement inspiré, dans sa composition, de Meaning in the Visual Arts (1957) dont l'auteur avait souhaité une adaptation au public français.
«L'histoire de l'art est une discipline humaniste» définit les trois niveaux de signification d'une oeuvre et leur donne pour principe de contrôle une histoire des styles, des types et des symboles ; «L'histoire de la théorie des proportions humaines», conçue comme un miroir de l'histoire des styles, applique la méthode à l'analyse d'un schème structural particulier.
«Artiste, savant, génie» (1962) peut apparaître comme la dernière synthèse de la pensée de l'auteur sur la Renaissance. Tandis que des deux articles qui le suivent, l'un, «Le premier feuillet du Libro de Vasari», montre la façon dont cette époque, la Renaissance, a pris conscience d'un style, le gothique, qu'elle tenait pour extérieur à elle-même, l'autre, «Deux projets de façade par Beccafumi», est, sur le maniérisme dans l'architecture du XVIe siècle, une discussion sur les principes qui, aujourd'hui, permettent de caractériser un style.
Les trois derniers essais, «Dürer et l'Antiquité», «L'allégorie de la Prudence chez Titien» et la merveilleuse étude sur Poussin et la tradition élégiaque, "«Et in arcadia Ego», offrent, parvenus à leur point de perfection, les chefs-d'oeuvre de l'interprétation iconographique.
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Le paradigme de l'art contemporain : structures d'une révolution artistique
Nathalie Heinich
- Folio
- Folio Essais
- 28 Avril 2022
- 9782072971266
Dans un article paru en 1999 dans Le Débat, Nathalie Heinich proposait de considérer l'art contemporain comme un genre de l'art, différent de l'art moderne comme de l'art classique. Il s'agissait d'en bien marquer la spécificité - un jeu sur les frontières ontologiques de l'art - tout en accueillant la pluralité des définitions de l'art susceptibles de coexister. Quinze ans après, la «querelle de l'art contemporain» n'est pas éteinte, stimulée par l'explosion des prix, la spectacularisation des propositions et le soutien d'institutions renommées, comme l'illustrent les «installations» controversées à Versailles. Dans ce nouveau livre, l'auteur pousse le raisonnement à son terme:plus qu'un «genre» artistique, l'art contemporain fonctionne comme un nouveau paradigme, autrement dit «une structuration générale des conceptions admises à un moment du temps», un modèle inconscient qui formate le sens de la normalité. Nathalie Heinich peut dès lors scruter en sociologue les modalités de cette révolution artistique dans le fonctionnement interne du monde de l'art:critères d'acceptabilité, fabrication et circulation des oeuvres, statut des artistes, rôle des intermédiaires et des institutions... Une installation, une performance, une vidéo sont étrangères aux paradigmes classique comme moderne, faisant de l'art contemporain un objet de choix pour une investigation sociologique raisonnée, à distance aussi bien des discours de ses partisans que de ceux de ses détracteurs.
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Les couleurs existent-elles dans les choses ou n'ont-elles deréalité que dans notre regard ? Sont-elles matière ou idée ? Entretiennent-elles les unes avec les autres des rapports nécessaires ou sont-elles seulement connues de manière empirique ? Y a-t-il une logique de notre monde chromatique ? Pour répondre à ces questions, Claude Romano convoque l'optique, la physique, les neurosciences, la philosophie et la peinture.
En retraversant certaines étapes décisives de la réflexion sur ces problèmes (de Descartes à Newton, de Goethe à Wittgenstein, de Schopenhauer à Merleau-Ponty), il développe une conception réaliste qui replace le phénomène de la couleur dans le monde de la vie et le conçoit comme mettant en jeu notre rapport à l'être en totalité : perceptif, émotionnel et esthétique. L'auteur fait ainsi dialoguer la réflexion théorique et la pratique artistique. C'est parce que la couleur touche à l'être même des choses, en révèle l'épaisseur sensible, que la peinture, qui fait d'elle son élément, est une opération de dévoilement.
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Londres, l'hiver. Aller à la rencontre de Francis Bacon, entamer l'ultime dialogue auquel il a consenti. Pourtant il dira : «On ne peut parler de peinture. On ne peut pas.» Prévenance de géant, humilité du labeur. Or il parlera, autrement qu'attendu mais il parlera, dans le clair-obscur de l'atelier, au détour de la rue, dans la nuit des pubs, jusqu'à retourner les questions. L'enfance, les amis et les rencontres, l'art et la création, encore et toujours le travail : il ne le sait pas - nul ne peut alors le savoir - mais à quelques semaines de sa disparition, il compose le plus libre et le plus étonnant des témoignages cousu en coin de sa vie, posé en regard de son oeuvre. À travers le mythe transparaît enfin l'homme. Et Bacon, qui aura dominé la peinture dans ce siècle et par-delà, délivre sans compter ce qu'il nous faut nommer son testament.
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Considérations sur l'état des beaux-arts ; critique de la modernité
Jean Clair
- Folio
- Folio Essais
- 5 Juin 2015
- 9782070464913
Cet ouvrage, paru en 1983, est très vite devenu un classique contemporain, tant après lui nombre se sont engagés dans la brèche de cette première vraie critique de la modernité artistique.
Le constat demeure aujourd'hui encore lucide : depuis les années 1950 se sont multipliés aussi bien les musées d'art moderne que les écrits qui lui sont consacrés. Mais jamais on a aussi peu peint, jamais on a aussi mal peint. La pullulation d'objets hétéroclites qui ne ressortissent à l''art' que par l'artifice du lieu qui les expose et du verbe qui les commente amène à poser la question : vivons-nous le temps d'un moderne tardif, au sens où l'on parle d'un gothique tardif ?
Quelles sont les causes de ce déclin? En transposant dans le domaine des formes le propos millénariste des Révolutions, la théorie de l'avant-garde a peu à peu fait entrer la création dans la terreur de l'Histoire. De ce point de vue, le primat de l'abstraction imposé après 1945 aux pays occidentaux n'est que la figure inverse de l'art d'État que le réalisme socialiste a imposé aux pays soviétiques. Elle a entraîné une crise des modèles : inverse de celle du néo-classicisme qui rejetait la perfection de l'art dans le passé, elle a projeté dans le futur une perfection désormais inaccessible dans le temps. Elle a aussi entraîné une perte du métier : le n'importe-quoi, le presque-rien, l'informe et le monstrueux comme variétés de l'hybris moderne redonnent à la querelle de l'art comme savoir-faire ou comme vouloir-faire une singulière actualité.
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La place du spectateur ; esthétique et origines de la peinture moderne
Michael Fried
- Folio
- Folio Essais
- 20 Avril 2017
- 9782072721533
De quand date la peinture moderne ?
De David, de Manet, de Cézanne, dira-t-on ; les candidats à l'acte fondateur ne manquent pas. Michael Fried pose autrement le problème. Moins qu'aux grandes individualités, c'est à ce qu'elles eurent en commun que l'auteur s'intéresse : le courant nouveau de figuration qui très vite devint la tradition moderne et auquel ces peintres participèrent ou s'opposèrent.
Cette tradition naît au XVIIIe siècle avec la critique d'art - notamment Diderot - et celle-ci formule une interrogation : quelle place le tableau doit-il réserver au spectateur ?
De Greuze à David, la peinture refuse la théâtralité. Michael Fried montre les deux moyens que Diderot expose pour combattre la fausseté de la représentation et la théâtralité de la figuration : une conception dramatique de la peinture , qui recourt à tous les procédés possibles pour fermer le tableau à la présence du spectateur, et une conception pastorale qui à l'inverse, absorbe quasi littéralement le spectateur dans le tableau en l'y faisant pénétrer. Ces deux conceptions se conjuguent pour nier la présence du spectateur devant le tableau et mettre cette négation au principe de la représentation.
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Nouvelle édition revue et augmentée en 2011
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Présenté dans un ordre chronologique, l'ensemble des critiques d'art d'Apollinaire permet de se former un jugement indépendant sur ses idées esthétiques, sa compétence et son rôle dans le développement de l'art moderne. En outre, ses écrits, en tant que chroniques, nous font revivre jour par jour l'époque la plus animée, la plus héroïque du XX? siècle.Les textes s'échelonnent de 1902 à 1918. On y découvre constamment un grand esprit, un grand poète et un homme de goût, ce qui n'empêche nullement le piquant, la fraîcheur et l'imprévu. La critique de Guillaume Apollinaire, en effet, était souvent subjective, impressionniste ; il n'hésitait pas à dire avec candeur : «J'aime ce tableau», ou : «Je trouve ce tableau détestable.» À l'analyse rigoureusement intellectuelle, il préférait l'impression lyrique, et «son génie de critique», comme l'a remarqué André Salmon, «était inséparable de son génie de poète».
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«Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.» Internationalement reconnu comme un des fondateurs de l'art moderne et comme le plus grand et le plus prestigieux artiste français du XX? siècle, Matisse s'est fixé, dès le début de sa carrière, un programme qui en tout point contredit les idéologies, le pessimisme et les nihilismes de son siècle. Qu'en est-il de cette figure exceptionnelle déclarant en 1929 : «Sans la volupté il n'y a rien» ? Qu'en est-il de cet artiste qui, s'employant à «réunir le passé avec l'avenir de la tradition», établit un art moderne, et spécifiquement français, du bonheur de vivre ? Qu'en est-il aujourdhui de l'héritage d'une telle oeuvre ? En quoi se révèle-t-elle, plus que tout autre, susceptible de clarifier la situation particulièrement confuse dans laquelle se noie l'art contemporain ? Marcelin Pleynet, reprenant dans leur ensemble l'oeuvre et la biographie de Matisse, s'emploie ici à éclairer les réponses que Matisse apporte, entre autres, à ces questions.
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Dans le monde de l'art contemporain une idée a fait fortune : nous verrons peut-être un jour où les artistes ne formeront plus une classe spéciale, mais où tous les hommes seront artistes. Cette idée rejoint l'art de vivre japonais, aussi bien qu'une idée fondamentale du surréalisme.Cette pratique de l'art ne s'oppose pas à la création d'oeuvres spécifiques ni à l'idée de la contemplation : même celle des mystiques, loin d'être une forme de passivité, peut être à l'origine d'un degré supérieur d'activité. Le peintre Tapies réfléchit sur la situation actuelle de l'art en se réclamant de la tradition de son pays, de Raymond Lulle à Miró, en passant par Gaudi.