Tour à tour décrite comme artiste conceptuelle, photographe, vidéaste et même détective, Sophie Calle a développé une pratique immédiatement reconnaissable, alliant le texte à la photographie pour nourrir une narration qui lui est propre. Elle fait désormais partie des plus grandes artistes du XXIe siècle.
Surtout connue pour ses travaux en architecture, en urbanisme et en design de mobilier, Charlotte Perriand a pourtant développé, au cours de son oeuvre, une « parenthèse photographique » durant l'entre-deux-guerres. Pratiquée à titre personnel et dans le cadre de ses recherches, la photographie de Charlotte Perriand s'avère prolixe : clichés documentaires, photos brutes, photomontages militants ancrés dans les luttes politiques et sociales de son époque.
Aborder son oeuvre du point de vue de la photographie revisite l'histoire du médium en soi : Charlotte Perriand est de ces « non-photographes » qui annoncent l'avènement de l'image comme langage hégémonique et transversal de communication. Pionnière de la modernité, la photographie est pour Charlotte Perriand une machine à créer, à communiquer, économique, rapide, capable de traduire le regard de « l'homme nouveau », d'appréhender le monde et de l'exprimer ; pour elle, c'est une machine à révéler, à noter et à émouvoir.
Une fabuleuse somme collective, un livre manifeste, un ouvrage de référence : telle est l'ambition de cet ouvrage co-construit par 160 autrices du monde entier qui présentent 300 femmes photographes, de l'invention du médium aux années 2000. Ainsi les portraits de chaque photographe ont été rédigés par des femmes de toute nationalité pour se prémunir de l'écueil d'un regard "occidentalo-centré". Les séquences de portraits alternent avec des portfolios qui font dialoguer les oeuvres entre elles.
L'un de plus grands photographes de mode du 20e siècle ; fort de son expérience dadaïste, Erwin Blumenfeld a mené une approche singulière et audacieuse, radicale et pionnière de la photographie de mode. Le style moderniste d'Erwin Blumenfeld, à la jonction de la mode et de l'art, a radicalement transformé la photographie de mode depuis presque cent ans. Pourtant, éprouvé par la sombre histoire européenne du début du XXe siècle, Erwin Blumenfeld n'investit véritablement la photographie qu'à partir de l'âge de quarante ans. Des portraits réalisés dans son arrière-boutique aux couvertures des plus grands magazines de mode en passant par ses photomontages dada, son parcours atypique, fait d'incessantes expérimentations techniques, produit des images avant-gardistes et remarquablement actuelles.
Qu'est-ce qu'une contre-culture a? l'heure de l'image sur Internet ? Depuis une génération, quantité de photographes prennent le contre-pied des standards technologiques. Ces alternatives sont si nombreuses et passionnantes que l'idée d'un livre pour les rassembler s'est imposée. Éthique et écologie irriguent une création photographique en complète réinvention et rematérialisation.
« Il n'est pas plus exotique que l'Angleterre. », Henri Cartier- Bresson.
En 1962, Henri-Cartier Bresson accepte une commande photographique de la télévision britannique ITV/ABC afin de réaliser un documentaire sur le nord de l'Angleterre. Exhumé par la cinémathèque française quelque soixante ans plus tard, celui-ci n'avait été diffusé qu'une seule fois à l'époque. On y découvre des photographies inédites, brossant un portrait amusé de ces Anglais au travail et de leurs loisirs. En 1989, Martin Parr, photographe déjà reconnu bien que controversé pour ses photographies en couleur de la middle class britannique, notamment sur les plages du nord de l'Angleterre, présente sa candidature à l'agence coopérative Magnum, à laquelle Henri Cartier-Bresson s'oppose fermement. À plus de vingt ans d'écart, les visions de ces Anglais, capturées par les deux photographes, résonnent pourtant de façon troublante.
François Hébel revient dans un texte inédit sur cette « réconciliation » avec Henri Cartier-Bresson permise par l'image, ainsi que sur cette région géographique tant arpentée. Une nouveauté qui trouve pleinement sa place dans la collection Delpire Classiques.
Membre de l'agence Magnum, le photographe Harry Gruyaert est un des chefs de file de la photographie en couleur. Il a contribué à imposer les valeurs chromatiques, leur spécificité et leur maîtrise, comme substances de l'écriture et de l'acte photographique contemporains ; explorant toutes les potentialités de la "matière couleur", il offre des photographies couleurs remarquables, encore rehaussées par sa maîtrise du cadrage et de la composition, qui rendent magnétiques les lieux qu'il photographie.
Nouvelle édition entièrement remaniée jusqu'à ses derniers travaux photographiques.
Alors qu'il faudrait toute une vie pour maîtriser chacune de ces techniques, Klein a produit une oeuvre transversale dans laquelle chaque médium fait écho à un autre. Considéré comme l'un des grands créateurs d'images du xxe siècle, il a développé une oeuvre protéiforme, qui a profondément influencé de nombreux artistes, tant photographes que cinéastes.
William Klein - Yes, publié à l'occasion de sa grande exposition rétrospective à l'International Center of Photography (ICP), à New York, retrace la carrière de l'artiste dans un livre référence : près de 400 pages et environ 250 images permettent de découvrir ou de redécouvrir le travail photographique et cinématographique, mais également l'oeuvre picturale, à la base de sa pratique. À ce titre, la publication s'ouvre sur ses premières peintures, avant de dérouler, de manière chronologique, ses différentes séries : des plus célèbres comme les photos de rue de New York ou Tokyo, en passant, entre autres, par Paris, Rome, ou Moscou, jusqu'à ses oeuvres plus récentes et ses films. Ultime ouvrage monographique, William Klein - Yes est complété d'un long essai de David Campany, directeur de l'ICP et commissaire d'exposition de renommée internationale. Campany évoque le parcours de Klein, comment il est devenu l'artiste qu'il est aujourd'hui. Cette introduction est richement illustrée de documents qui viennent éclairer la relecture de l'oeuvre. À l'instar de toutes ses publications, cet ouvrage, à la mise en pages très graphique, a été conçu en étroite collaboration avec Klein.
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
Dans cet essai rédigé un an après le 11 septembre, Susan Sontag dresse un bilan des emplois de la photographie devant les souffrances de la misère et de la guerre. On prête volontiers aux images le pouvoir d'inspirer la protestation, d'engendrer la violence ou de produire l'apathie : autant de thèses que Susan Sontag réévalue en retraçant la longue histoire de la représentation de la douleur des autres - depuis Désastres de la guerre de Goya jusqu'aux documents photographiques de la Guerre de Sécession, de la Première Guerre mondiale, du lynchage des noirs dans le sud des États-Unis, de la guerre civile espagnole, des camps de concentration nazis, aux images contemporaines venues de Bosnie, de Sierra Leone, du Rwanda ou d'Israël et de Palestine.
Comment la photographie a-t-elle modifié la perception des évènements dramatiques au fil de son histoire ? Peutelle provoquer le rejet total et sans concession de la guerre et de sa violence ? Ou du moins permettrait-elle de mieux comprendre les causes et les conséquences des crimes et conflits passés ? Un texte d'une grande actualité sur le pouvoir des images et l'expérience de la guerre.
"Ne visitez pas l'exposition coloniale", ce tract de mai 1931 donne le ton de la vive dénonciation par le groupe surréaliste de la politique impérialiste de la France. Alors que l'exposition coloniale est inaugurée en grande pompe est organisée la contre- exposition intitulée "La vérité sur les colonies". Cet ouvrage met en lumière un chapitre mal connu du combat des avant-gardes à travers une iconographie subversive.
"Black Infinity" propose une plongée inédite dans l'univers fascinant d'un mouvement artistique noir affranchi des représentations occidentales. Ce sont 300 oeuvres d'artistes contemporains importants comme Lina Iris Viktor, Kara Walker ou même Beyonce qui sont présentées ici. Des artistes qui affrontent l'héritage de l'esclavage et les injustice contemporaines par la création de nouveaux récits dans une esthétique mêlant science-fiction, afro-futurisme, spirituel et surnaturel. Un recueil d'oeuvres stimulantes et émancipatrices.
Vivian Maier (1926-2009) est connue comme photographe. Il aura fallu le hasard de la découverte de son corpus photographique en 2007 dans une brocante aux Etats-Unis pour que le public puisse la connaître.
Vivian Maier naît à New-York en 1926. Son père est d'origine austro-hongroise et sa mère est française, ce qui la conduit à séjourner à plusieurs reprises en France dans sa jeunesse. Elle commence à exercer le métier de gouvernante d'enfants dès 1951, d'abord à New-York puis, jusque dans les années 1990 à Chicago où elle s'éteint au printemps 2009.
Cette passion qui l'habite et qui deviendra une activité presque quotidienne, l'élève aujourd'hui au rang des plus grands photographes emblématiques de la Street Photography, et la fait figurer dans l'histoire de la photographie aux côtés de Diane Arbus, Robert Frank, Helen Levitt ou Garry Winogrand.
Son oeuvre est constituée de plus de 120 000 images photographiques, de films super 8 et 16 mm, d'enregistrements divers, de photographies éparses, et d'une multitude de pellicules non développées, comme autant de trouvailles fascinantes.
Les scènes de rue et les quartiers ouvriers, là où elle rencontre la vie, constituent une des grandes thématiques de son oeuvre. Au travers de nombreux portraits d'inconnus à qui elle délivre une fraction de seconde d'éternité en croisant leurs regards, Vivian Maier fixe un geste, une expression, une situation, la grâce de petites choses accessibles.
Il y a aussi l'univers des enfants qui a été le sien durant si longtemps, et qui est aussi le monde de la liberté où le temps n'existe plus. Elle s'attache aux formes, aux rythmes, aux matières et aux objets trouvés au détour de ses longues promenades.
D'abord en noir et blanc jusqu'aux années 1960, Vivian Maier utilise la couleur, où elle joue des spécificités de cette nouvelle technique pour varier sa pratique photographique.
Dans cet ouvrage, des rapprochements nouveaux de ses photographies forment un ensemble dense et brillant de son travail. Grâce à des archives inédites de la photographe, de nouvelles analyses scientifiques sont présentées, mettant en regard plusieurs aspects de sa création.
Vivian Maier « empoignait la vie qui était partout où elle portait son regard. Elle la saisissait par petites séquences, elle l'observait, elle la suivait. Véritable artiste dont la sensibilité et l'humanité apparaissent sans nul artifice.
Cet hommage à la maison Dior est le prolongement naturel de la collaboration entre Sarah Moon et Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des lignes féminines de Dior, initiée dès sa première collection, en 2016.
Il s'inscrit dans la lignée de nombreuses collaborations entre la maison Dior et de grands photographes de mode tels que Richard Avedon, Paolo Roversi ou encore Peter Lindbergh.
L'ouvrage est constitué de 3 élégants volumes d'environ 80 pages chacun réunis dans un coffret assorti.
Le premier volume présente 36 photographies en noir et blanc des créations de Monsieur Dior, mises en scène par Sarah Moon à la Fondation Le Corbusier à Paris, réalisées au cours de l'été 2021. Il entremêle photographies presque abstraites du lieu et modèles évanescents.
Le deuxième volume (43 photographies en noir et blanc et en couleurs) est consacré aux créations des directeurs artistiques de la maison Dior qui se sont succédé entre 1958 et 2015 : Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Raf Simons.
Le troisième volume présente un choix de 38 photographies de Sarah Moon réalisées depuis l'arrivée de Maria Grazia Chiuri à la tête de la direction artistique de Dior.
Des textes de Sarah Moon, Olivier Saillard (commissaire et ancien directeur du Musée Galliera) et de Maria Grazia Chiuri accompagnent les photographies, auxquels s'ajoutent des citations choisies par Sarah Moon de Monsieur Dior.
Cet ouvrage parcourt l'histoire de la photographie, depuis son invention en 1827 jusqu'à ses usages contemporains, à travers les collections du musée Niépce riches de 4 millions de photographies, 8 000 appareils et 30 000 revues et livres techniques ou illustrés. Hors des sentiers battus, voici une "autre histoire" de la photographie qui s'intéresse au medium dans sa diversité ainsi qu'aux différentes voies empruntées par la photographie : publicité, mode, industrie, judiciaire...
Ikonar (le « faiseur d'icônes ») est le surnom donné à Josef Koudelka par un groupe de Roms qu'il a longuement fréquenté.
Et en effet, les tirages qu'il leur avait offerts étaient utilisés comme des images quasi religieuses dans leur lieu de prière. Mais Koudelka n'est pas seulement un « créateur de photographies » mondialement reconnu, il est aussi un prolifique « collectionneur d'images », un artiste du livre, un concepteur d'expositions, un archiviste passionné, un documentaliste de sa propre existence... En plus de cinq somptueux portfolios regroupant les oeuvres majeures de Koudelka, Ikonar - Constellations de l'archive rend accessible un grand nombre de documents inédits datant des années 1960 à 2012. Il s'agit en particulier de planches contacts, choisies parmi les plus de 30 000 réalisées par le photographe, et qui, mises en regard de l'oeuvre proprement dite, offrent un aperçu absolument inédit des processus de création de Josef Koudelka.
Un ouvrage unique, publié à l'occasion de l'exposition éponyme au musée Photo Élysée, à Lausanne, du 4 novembre 2022 au 31 janvier 2023.
Je tourne autour du sujet comme l'arbitre dans un match de boxe. Nous sommes passifs devant un monde qui bouge et notre unique moment de création est le 1/25 de seconde où l'on appuie sur le bouton, l'instant de bascule où le couperet tombe.
Henri Cartier-Bresson.
À la fin des années 1970, Henri Cartier-Bresson et son éditeur Robert Delpire décident de réaliser un livre qui reprendrait l'ensemble de sa carrière sous le titre Henri Cartier-Bresson Photographe.
Depuis sa première publication il y a plus de quarante ans, cet ouvrage a été traduit en sept langues, réédité onze fois et est considéré comme la référence incontournable du maître.
À travers ce corpus qui rassemble 155 images prises entre 1926 et 1978, celui que l'on a souvent appelé « l'oeil du siècle » nous présente sa vision intime d'un monde dont il a parcouru tous les paysages, rencontré tous les acteurs - artistes, écrivains, anonymes -, et dont il a immortalisé les événements historiques majeurs.
Cartier-Bresson considérait son appareil photo comme le prolongement de son oeil - ce qui souligne son talent inégalé à composer spontanément une image capable d'évoquer le mystère, l'humour et l'universalité des personnes et des moments capturés par son objectif.
Certaines de ses photographies, telle « Près de la gare Saint-Lazare », sont devenues des icônes, étudiées dans les lycées, et sont considérées comme des chefs-d'oeuvre de l'art du 20e siècle.
Avec une préface de l'écrivain et poète Yves Bonnefoy.
Tout son être le porte comme d'instinct aussi loin de soi et des rêveries que possible, au contact d'autrui, auprès des lieux et des choses les plus divers en quête de la surprise qui décentre, de l'émerveillement qui délivre.
Yves Bonnefoy
La photographie vaut bien une appendicite. C'est en récompense de sa vaillance lors de la bénigne opération que le jeune Erwin Blumenfeld se vit offrir son premier appareil photo. Écrite à la fin de sa vie, son autobiographie retrace son parcours photographique depuis ses débuts en amateur jusqu'à ce qu'il devienne l'un des plus grands photographes de mode des années 1950. Présentée dans une nouvelle traduction qui redonne au texte toute sa saveur, cette épopée moderne qui traverse la première moitié du XXe siècle révèle que Blumenfeld n'était pas seulement un très grand photographe : il avait aussi un réel talent d'écrivain. ""Jadis et Daguerre" raconte, d'une plume à la fois drôle et féroce, l'incroyable traversée du siècle par un artiste juif allemand : ses rencontres hautes en couleur avec les artistes dada, mais aussi son enfance et les tragédies de sa vie - deux guerres et l'exil aux États-Unis.» Claire Guillot, Le Monde
Il y a plus de 25 ans, Takeshi Shikama, qui est né et vit à Tokyo, décide de s'installer à la campagne, dans la province de Yamanashi. Pour construire une maison sur le terrain qu'il possède, il faut abattre un certain nombre de conifères centenaires. Takeshi participe au déblayement du terrain et racontera plus tard son expérience, lorsque la sève des arbres coupés lui coulait sur les bras, imprégnant sa peau et son esprit.
Abordant l'obscurité comme point de départ il laisse l'oeil cheminer vers la lumière, symbole d'espoir. S'attelant à photographier les forêts du Japon, il laisse son instinct le guider, et se met à l'écoute de la nature. « Ce n'est pas moi qui choisis les arbres à photographier, c'est eux qui me choisissent », dira-t-il.
« Ils m'appellent et me demandent de réaliser leurs portraits. » Il nommera sa première série: Respiration silencieuse des forêts, dont il réalise un ouvrage en 2008.
C'est en venant aux Rencontres d'Arles en 2008, et avec l'aide de Yukiko, sa femme, assistante et interprète, que Takeshi Shikama confronte son travail au monde professionnel de la photographie. Il se révèle être aussi un artisan du tirage. Les participants sont subjugués. Le collectionneur Bill Hunt en pleure d'émotion. La route sera encore longue avant sa première exposition en galerie, mais le photographe a enfin la confirmation, de par ses pairs, qu'il est sur la bonne voie.
Grâce aux expositions organisées sur plusieurs continents, l'artiste aura l'occasion de voyager. Il appliquera ce même regard contemplatif pour créer de nouvelles séries autour des espaces sauvages (Yosemite, Galicia, Isle of Skye) ou ceux domptés par l'homme (Urban Forests, Valley of Beauty, Garden of Memory).
La période que nous vivons, entre le réchauffement climatique et la pandémie, nous fait prendre conscience de l'importance qu'a la nature dans nos vies. Ce livre souhaite réconforter et renforcer le sentiment d'émerveillement et d'attachement que nous éprouvons pour notre planète. À défaut de changer les mentalités, cet ouvrage restera un témoin durable et universel des trésors que recèle notre Terre mère, pour les générations futures.
Au début des années 1960, Bruno Barbey, cherchant à dépeindre les Italiens, photographie toutes les couches de la société dans la rue comme dans les intérieurs. Le jeune photographe présente cet ensemble d'images à Robert Delpire qui propose aussitôt de les publier dans la série « Encyclopédie essentielle », une collection de livres juxtaposant textes et images, qui comprenait déjà Les Américains de Robert Frank (1958) et Les Allemands de René Burri (1962). Les circonstances d'alors empêchent la réalisation du livre, mais le portfolio de photographies italiennes convainc les membres de l'agence Magnum Photos du potentiel du jeune Barbey, rapidement accepté dans la coopérative. Après des décennies de travail et de nombreux volumes sur d'autres pays, Barbey a finalement publié une première version de ce travail en 2002, avec une introduction de Tahar Ben Jelloun, depuis longtemps épuisée.
La présente édition est un retour à l'idée originale de Robert Delpire, dans un format réduit coïncidant avec l'édition des Américains et celle à venir des Allemands (2023).
« Tout a débuté par un essai, consacré à quelques-uns des problèmes esthétiques et moraux que pose l'omniprésence des images photographiques : mais plus je réfléchissais à la nature des photographies, plus elles devenaient complexes et suggestives. Si bien qu'un essai en engendra un autre, qui à son tour (à mon grand étonnement) en engendra un troisième, et ainsi de suite, chacun ajoutant un maillon à une chaîne d'essais sur le sens et la vie des photographies, jusqu'à ce que je fusse allée assez loin pour que le développement esquissé dans le premier essai, étayé puis prolongé dans les suivants, pût être récapitulé et généralisé de façon plus théorique. Et trouver son terme. [...] Écrire sur la photographie, c'est écrire sur le monde. Et ces essais sont en fait une méditation prolongée sur la nature de notre modernité. » Susan Sontag Sur la photographie est une étude de la force des images photographiques qui s'insèrent continuellement entre l'expérience et la réalité. Sontag développe plus avant le concept de « transparence ». Lorsque tout peut être photographié et que la photographie a détruit les frontières et les définitions de l'art, un spectateur peut aborder une photographie librement, sans s'attendre à en découvrir le sens. Ce recueil de six essais lucides et revigorants constitue une exploration profonde de la manière dont l'image a bouleversé la société.
Paru pour la première fois en 1977, Sur la photographie est devenu un livre culte sur le sujet.
Deux artistes de deux pays et deux générations très différentes, Ken Loach et Edouard Louis, échangent sur l'art, le cinéma, la littérature et leur rôle aujourd'hui. Comment l'art peut-il, notamment, poser et repenser la question de la violence de classe ? Comment représenter les classes populaires comme ont tenté de le faire les deux auteurs du présent livre dans leur travail ? Et quel est le rôle de l'art dans un contexte politique mondial où les plus précaires se tournent vers l'extrême-droite ? Comment repenser la gauche pour défaire cette tendance, palpable tant dans la montée du Front National, que dans l'ascension de Trump, ou encore de Bolsonaro ?
En confrontant leurs réflexions, et à partir de leurs oeuvres, Loach et Louis tentent de répondre à ces questions.
Créée en 1982 par l'éditeur Robert Delpire, la collection Photo Poche compte aujourd'hui 159 titres. Quand une centaine sont consacrées à des hommes, seules une dizaine à des femmes, non par un choix délibéré mais bien par manque de reconnaissance accordée aux femmes photographes par les institutions et le marché de la photographie. Les "grands noms" qui s'imposent au fil des expositions et des publications sont bien majoritairement masculins. Pourtant, les femmes photographes existent dès la première heure et sont nombreuses ! Conscient de ces disparités, Robert Delpire souhaitait leur consacrer un coffret de trois volumes couvrant toute l'histoire de la photographie. La sélection des photographies a été réalisée par Sarah Moon.
Si l'essor de la photographie a eu lieu dans un contexte intellectuel et spirituel précis (la culture technoscientifique, le positivisme, l'industrialisation), il convient de s'interroger sur le contexte actuel d'apparition de la post-photographie (la mondialisation, la virtualité, l'hyper-modernité).
L'excès et l'accès caractérisent la matière visuelle de cette nouvelle ère et nous incitent à reformuler les lois qui régissent nos relations à l'image. La post-photographie devient ainsi un contexte de pensée visuelle qui entérine la dématérialisation de l'image et de son auteur, et dissout les notions d'originalité et de propriété, de vérité et de mémoire.