Bryn a réalisé son rêve : elle est devenue Sentinelle, tout comme son ami Ari. Avec leur dragonne Lilja, ils ont pour mission de protéger le Royaume Sauvage. Pourtant, pas facile pour une fille de se faire une place parmi les autres membres du Conseil…
Lorsqu’une épidémie touche les créatures magiques du Royaume, Bryn est bien déterminée à prouver sa valeur... quitte à enfreindre de nouveau les règles ! Elle se lance alors à la recherche d’un remède miracle dont parle une ancienne légende…
Mais bientôt, Bryn et Ari s’interrogent : et si cette étrange maladie l’œuvre de forces humaines malveillantes ?
Le populisme est le produit de deux secousses telluriques. Premier séisme : la montée d'un immense ressentiment contre les partis et les institutions politiques. Face à l'échec de la droite et de la gauche à contenir les excès du capitalisme, la radicalité " anti-système " a brisé les compromis que l'un et l'autre camps étaient parvenus à édifier. Deuxième séisme : la fin de la société de classes, au profit d'une société d'individus pensant leur position sociale en termes subjectifs. Une nouvelle polarité en résulte, qui sépare les " confiants " des " méfiants " envers autrui. La droite populiste surgit au croisement d'une double méfiance – à l'égard des institutions politiques et à l'égard de la société. Elle prospère sur le désenchantement démocratique, tout en renouvelant le clivage gauche-droite. Fondé sur des données inédites, cet ouvrage se révèle essentiel pour comprendre le présent et l'avenir des sociétés démocratiques.
Doyen de l'École d'affaires publiques, Yann Algan est professeur d'économie à Sciences Po. Économiste, Elizabeth Beasley est chercheuse au CEPREMAP. Daniel Cohen est directeur du département d'économie de l'École normale supérieure et professeur à l'École d'Économie de Paris. Martial Foucault est directeur du CEVIPOF, professeur à Sciences Po.
Ce volume réunit des études, des souvenirs, des récits dispersés dans des publications algériennes et françaises, ainsi que trois textes qui devaient figurer dans la suite au roman autobiographique Le fils du pauvre, que Mouloud Feraoun projetait d'écrire. On a joint à ce recueil les quatre premiers chapitres de son roman L'anniversaire auquel il travaillait encore à la veille même de son assassinat. Les qualités de conteur et d'analyste éclatent dans toutes ces pages, qu'il s'agisse de celles consacrées à Albert Camus, aux coutumes de sa Kabylie natale, à un voyage en Grèce, à la littérature algérienne ou à ses souvenirs d'adolescence. À retrouver ainsi tant d'intelligence, de sensibilité, de pouvoir créateur s'avive le regret d'une mort injuste qui, le 15 mars 1962, faisait disparaître l'un des plus grands écrivains d'Algérie.
« Il est né à Bordeaux comme moi. Il a beau supprimer les points et les virgules, je reconnais cette plainte. J'ai été ce garçon qui remonte la rue Vital-Carles dans l'odeur du trottoir mouillé. Tant de douceur et de songe ne lui a servi de rien lorsque fut venu le temps des assassins. Il leur a été livré. Les nuits et les brouillards de Bordeaux annonçaient à Jean Cayrol une autre Nuit, un autre brouillard d'où il a resurgi par miracle, avec ce chant tragique sur les lèvres, et tous les corps crucifiés de ses camarades qu'il ne finira plus de porter et qui tiennent tous pour lui, désormais, sur la même croix. » François Mauriac
" Avec les nébuleuses et les atomes, avec tout ce qui existe, nous sommes engagés dans cette vaste expérience d'organisation de la matière de la matière. Loin d'être étrangers à l'univers, nous nous insérons dans une aventure qui se poursuit sur des distances de milliards d'années-lumière. Nous sommes les enfants d'un cosmos qui nous a donné naissance après une grossesse de quinze milliards d'années. Comme dans la tradition hindouiste, les pierres et les étoiles sont nos soeurs. "
H. R.
Le journal que tient Hubert Reeves au fil des jours est une magnifique leçon de vie, d'observation de la nature de l'être humain dans sa relation du monde et au cosmos. C'est aussi une sérieuse mise en garde contre cette propension irrépressible qu'ont les hommes à s'entre-détruire.
Dans une ville anonyme du nord de l'Angleterre, Chanda et son amant, l'entomologiste Jugnu, ont disparu. De méchantes rumeurs agitent la communauté pakistanaise en butte à un enseignement de l'islam perverti, un code de l'honneur qui peut mener au meurtre, un racisme blanc qui n'a rien à envier à la cruauté et à l'intolérance de ses victimes.
Ce formidable récit d'une résonance singulièrement actuelle explore les tourments d'une famille emblématique durant l'année qui suit le drame. Il évoque aussi la nostalgie du pays perdu et des racines oubliées. Mêlant avec un égal bonheur analogie et métaphore, sa prose poétique lui confère un ton élégiaque et une grande unité esthétique, soutenue par le lent mouvement des saisons, qui viennent contrebalancer la violence des conflits humains et souligner la beauté autant que la brutalité de ce monde.
L'Arbre de vies, c'est d'abord le chêne qui arrête le regard d'Antoine : un chêne foudroyé, fendu mais reverdi, que son grand-père a imposé comme emblème de la vitalité. C'est aussi l'arbre généalogique, avec les rameaux des générations, le feuillage familial ; c'est encore l'espoir séculaire d'une forme de paradis. Un soir d'automne 1867, Antoine Couthon se rappelle l'après-midi de thermidor 1794 où il apprit la mort de son père (l'ami paralytique de Robespierre). Pendant la nuit, il revit - comme on dit - sa vie. Espace, temps, multipliés par les biais et les remous de la mémoire ; récit où l'histoire et l'imaginaire s'imbriquent. Le roman commence en Auvergne, par une partie de jeu de l'oie. Il gagne ensuite Paris, pour la Révolution ; la Russie, pour une campagne désastreuse ; l'Italie, pour y vieillir. Cependant, Antoine déchiffre peu à peu l'énigme qui veut qu'on soit l'enfant de son enfant. Il éprouve une sourde inquiétude. Qui suis-je ? grand-père, père, fils, petit-fils ? Peut-être chacune de ces figures simultanément car tout va très vite dans cette fabuleuse machinerie des temps entremêlés où l'homme apparaît comme une imprévisible mosaïque d'événements.
Le récit que vous allez lire est celui d'un double apprentissage : celui de la mort et de la solitude. En effet, Lucien Ganiayre, aujourd'hui disparu, est un auteur des plus singuliers. Peu après la fin de la dernière guerre, il devait écrire ce roman qu'on peut dire fantastique, encore qu'il s'agisse là, probablement, de l'un des derniers grands livres réalistes issus directement des conflits suscités par la guerre. Le thème en est simple : le personnage unique de « L'orage et la loutre », au hasard d'une chasse, se retrouve plongé dans un monde où le temps s'est arrêté : rien ne bouge, tout est figé, tout est en apparence de mort. Hommes et femmes sont immobilisés, dans leurs gestes les plus publics comme les plus intimes. Alors commence un très étrange périple à la recherche de l'enfance, à la recherche du contact vivant (la loutre est le seul animal mobile au milieu de cet effrayant arrêt général), à la recherche de la mer, à la recherche de tout ce qui pourrait enfin empêcher cet « orage » de se montrer sous son jour le plus fatal : l'impossibilité de toucher vraiment quelque chose qui ne soit pas promesse de mort. Cette tentative désespérée se montrera en fin de compte sous son jour le plus ambigu ; jusqu'au bout de sa quête, l'auteur - pardon, le personnage - n'aura d'autre ressource que de retrouver le temps qui passe, seule issue qui lui permette à son tour de mourir.
S'il est à la mode d'expliquer les subtilités de la cuisine, voire de proposer de nouvelles recettes, à partir des connaissances scientifiques en physico-chimie, on sait moins que les premières ont largement fécondé les secondes.
Que doit la science à la cuisine ? L'auteur répond à la question en s'appuyant sur une série d'épisodes qui ne manquent pas d'humour, de Socrate à Bertrand Russell, en passant par Newton, Réaumur ou Pasteur. Comment, par exemple, relier une révolution conceptuelle en géologie au minestrone, à la crème chantilly et à la fusion froide ? Le sommaire de l'ouvrage, en forme de menu, devrait mettre le lecteur en appétit.
Ce livre, par delà l'apparente légèreté de son thème, présente une solide argumentation critique, revanche de la science " molle " sur la science " dure ". Il montre que les recherches les plus rigoureuses n'échappent pas aux errements et aux approximations, et que leurs progrès sont souvent dus au hasard et à l'empirisme, reconduisant les tâtonnements fructueux d'un chef dans sa cuisine.
Massimiano Bucchi est spécialiste en communication scientifique et technique, professeur de sociologie à l'université de Trento, et auteur de nombreuses publications sur les relations entre science et société.
Traduit de l'italien par Jérôme Nicolas
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Un enfant prisonnier de sa mère, au coeur d'un domaine bruissant d'eaux sauvages (Le torrent) ; un instant de tendresse dérisoire, qui change à jamais la vie sage d'une ouvrière-tricoteuse (La robe corail) ; l'exode vécu comme une fête par une petite serveuse, enfin libre au milieu des dangers (Le printemps de Catherine) ; la visite quotidienne d'un homme frustré à sa soeur, qu'il espère chaque jour trouver morte (La maison de l'esplanade)... Si divers que soient les paysages, les milieux, les situations, ces nouvelles d'Anne Hébert sont toutes tendues par une même force : celle de la passion (amour ou haine) qui saisit l'être dans les premiers temps de son existence, qui ne pourra être "dite" parce que la famille, la société ou la solitude refusent cette parole, et qui ne se délivrera d'elle-même que dans la mort - meurtre ou suicide. On retrouvera, à la mesure de ces thèmes, les qualités que "Les chambres de bois" et les "Poèmes" avaient révélées : sens concret de l'instant, vigueur et brièveté de l'écriture, saveur terrienne des images et des mots.
Mortelle est une jeune femme énigmatique qui ne s'est jamais résolue à une société pseudo-égalitaire dans laquelle les individualités sont éliminées au profit de la collectivité ; écrire y est un crime, et Mortelle va tomber amoureuse du narrateur...
Poète autant que romancier, Tahar Ben Jelloun laisse sourdre dans ces pages une voix toute empreinte de son Maroc natal : l'air et le soleil, les odeurs et les musiques, les paysages magiques, majestueux, tragiques parfois, où passent et disparaissent hommes, femmes et enfants... C'est tout un chant de mémoire, libre et pudique, rêveur et mélancolique que ces poèmes font naître. Un chant qui a perdu son innocence et qui s'interroge, aussi, sur l'écriture qui le nourrit, sur la mort, le devenir du monde et des hommes.
Lorsque Paul Le Goff rencontre Jeanne, il est question des professeurs de marxisme, des boutiques d'Oxford Street, des théoriciens de la lutte armée, de Buffet-Bontemps, de la folie, des moules farcies en cocotte, de Herbart, de mai 1944, de l'agressivité, de « Louis Lambert », d'Aragon, de Brest, de « Johnny Guitare », des files d'attente à la cinémathèque, du savon, de soutiens-gorge, du journal télévisé, du petit chaperon rouge, de l'occupation, des Juifs, de Libertad, des « décombres », d'un vibromasseur, d'homosexualité, d'appartements à louer, d'Amsterdam, des putes, de Jeanne d'Arc, de l'émotion, de la Résistance, d'Israël, du communisme et du plaisir. Lorsque Paul Le Goff rencontre Marie, il est question de Marseille, de théâtre, de Guitry, des pieds et paquets, de l'amour dans une baignoire, du phallus, d'Artaud, du parti communiste, de « Fureur apache », d'une manchette sur la nuque, de « La Marseillaise », du sport, de la gauche, du viol, du père, de Marivaux, de livres volés, de Schwob, de l'absence de slip, d'ex-maos, de la maîtrise de soi-même, de l'avarice, de La Cadière, d'insultes, de la bourride, de Porquerolles, de la télévision, de Cioran, de l'argent, des Arméniens, du poker, d'un braquage, des « Nuits de Monsieur M. », de la Corse, de la guerre d'Espagne, des enfants, de « Lucien Leuwen », du Cap d'Antibes, d'un frère, de l'anchoïade, de de Gaulle, du caca, de l'égoïsme et du plaisir. Lorsque Paul Le Goff revoit Anne, il est question de Jeanne et Marie.
Non, la Commune n'est pas morte pour Benoît Mongeon, imprimeur à Belleville. Son désir de justice va le faire participer à tous les combats du siècle. Mais, près de lui, d'autres passions s'embrasent. Hortense, sa bru, est déchirée entre la tendresse d'Augustin et la tornade physique vécue avec Étienne. Dans le Montparnasse des peintres, David Lerner, ami de Modigliani et de Soutine, vit un amour fou avec son modèle préféré, Marie. Séparé de celle-ci contre son gré, il séduit Inès. Engluée dans une enfance dont elle ne sort que par l'érotisme et l'opium, cette dernière découvre qu'il existe peut-être un au-delà du sexe. Quand l'Histoire s'emballe, le destin improvise. La révolution se déchaîne à l'Est, suivie de l'entracte des Années folles. Violences, dictatures... et la guerre reprend en Espagne. Personne ne sortira indemne de la tourmente et nul n'oubliera l'ardeur de Benoît, semeur d'étincelles annonciatrices d'un monde rêvé.
Un jeune homme, par téléphone, se livre à diverses cruautés minutieuses. Une demoiselle se met dans tous les états d'un strip-tease circonstancié... Voici donc un ouvrage de fiction. Une étude aiguisée est offerte des antinomies qui opposent la presse et le texte. Une analyse pointue est fournie des « machines à inspiration »... Voici donc un ouvrage de théorie.
Davantage : romancier de la Prise de Constantinople, théoricien des Problèmes du Nouveau Roman, Jean Ricardou élargit en effet sa palette : il implique des strophes et des images ; il multiplie les parallélismes et les rimes. Bref, il croise tout un assortiment de registres, selon une manière de Fiction & Cie.
Davantage : tout se passe comme si, en une belligérance curieuse, chaque registre s'en prenait aux autres. Tantôt par des interruptions sans réplique. Tantôt par des subversions insidieuses. En conséquence, toutes les pièces du jeu se trouvent prises dans un réseau spectaculaire de liens et de transformations. Le théâtre des métamorphoses n'est donc pas un mélange (un simple recueil d'éléments disparates) : il est un mixte (un précis tissage de composants divers).
Dès lors, ce qui paraît mis en cause, avec les croisements de cet art du X, ce sont les somnolentes certitudes de la lecture. Soumise à d'affolantes directives internes, modifiant sans relâche son statut, cette écriture, semble-t-il, prétend exciter chez la lectrice, mais non moins le lecteur, une vigilance de tous les instants, et concourir ainsi à une nouvelle éducation textuelle.
« Jean Ricardou doit avant tout être considéré comme l'exégète, le théoricien et le chef de file du Nouveau Roman » Encyclopædia Universalis.
Comment, débarqué à Veracruz sur les traces d'Hernán Cortés, dont le nom - et ce n'est nullement un hasard ! - assone avec le mien, je me lançai à la conquête du Mexique ; comment j'échouai à une table du café-salon « le Regis » où, dans la grande opérette suscitée autour de moi par le choeur des mariachis, je m'enivrai avec Violeta, « fille du port », cousine lointaine de la Traviata ; comment, acteur inconscient d'une étrange représentation théâtrale, je m'égarai avec mon héroïne dans un univers de décors, de cartes postales, de stéréotypes flamboyants et, sous l'effet des champignons hallucinogènes, je devais voir surgir, des coulisses de mon esprit, dans une immense éruption onirique, les images primaires, les archétypes fondamentaux qui en forment l'armature. Sans doute ma « maladie » date-t-elle de cette époque : cette continuelle impression que le sol glisse sous mes pas, le sens sous mes mots, que les continents désancrés ne cessent de dériver... l'Asie, l'Afrique, l'Amérique où l'on a cru me rencontrer. Mais c'est peut-être simplement le fantôme, l'ombre, la doublure de Morgan Sportes qu'on a ainsi croisés : 36 ans, journaliste à éclipses, écrivain par accès et par excès.
« Ici, ce sont une douzaine de pièces possibles sur Rosa Luxemburg qui s'affrontent. Il n'y a pas d'autre dramatisation que celle de cet affrontement qui tire argument des différentes formes d'expression créées par les luttes politiques modernes (sous tous leurs aspects). Fallait-il présenter de façon abstraite les possibilités de pièces sur Rosa s'affrontant ? Ou bien fallait-il les joindre par une fable ? Le procès intenté par les assassins de Rosa aux auteurs d'une émission (sur elle) présentée par la Télévision de Stuttgart, nous a poussés à choisir la seconde formule - d'autant plus que le procès a été perdu par les auteurs de l'émission. Nous partons du point de vue que l'équipe condamnée répond à la sentence du tribunal - avec une deuxième émission où tous les organismes ou personnages qui ont quelque chose à voir avec Rosa ont été invités. La pièce qui en a résulté ne pouvait lui être fidèle si elle restait uniquement repliée sur son histoire. Elle débouche donc sur une proposition de lutte... Mai 1968 a amené la rupture en nous reprojetant chacun dans notre histoire d'origine. Si le langage (et ses enjeux) n'est plus le même - le combat reste. Cette pièce ne serait qu'un constat de séparation (plus ou moins sincère par moments) s'il n'y entrait la nécessité de prolonger dans le quotidien le combat commencé par Rosa. » A.G.
Il y a une étonnante similitude entre les questions qui surgissent, en forme bouffonne, chez Rabelais, et celles que nous affrontons : lutte contre l'impérialisme de la guerre, et l'obscurantisme dogmatique. Ce qui déjà s'y découvre, c'est l'arbitraire des signes. La collision des mots et des choses, fondement de la société théologique et monarchique, est l'objet même de la critique - et du rire. Assumer la destruction de ce langage, jusqu'aux audaces verbales les plus « joyciennes », c'est montrer que les signes ne révèlent plus qu'« obscuritez et equivocques ». L'impossibilité de s'en remettre aux apparences - et voilà les antinomies de Panurge : se marier, ne pas se marier ? D'où ces vertigineux « tourniquets » de la description rabelaisienne. Le même lieu peut y être en Asie et sur « la mer Athlanticque ». La littéraire, la surface du « texte » n'est plus ici que la diversion et le voile, le terrain de toutes les ambiguïtés, que l'océan bafoue. De même façon, l'intrusion désordonnée de récits étrangers annonce un abandon du souci « structural » ; les inventaires puérils font éclater les classifications médiévales, les « taxinomies » ! Mais cela, à travers les réjouissances d'une longue plongée dans la saveur, dans la langue, les enjeux et les dérisions de François Rabelais. Du Rabelais au futur de Jean Paris, on a dit déjà que certains résultats y feront date : telle la mise en parallèle entre la lettre sur l'éducation et la Guerre Picrocholine... Il tente de saisir le passage d'un système clos, taxinomique - le moyen âge - à une pensée dialectique, générative : les temps moderne. C'est-à-dire ce « change des formes » (Marx) dont notre époque vit l'analogue.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
La propriété la plus troublante de la vie est sans doute le renouvellement continu de ses formes. Son caractère d'innovation permanente est au coeur des problèmes scientifiques, philosophiques et moraux, que pose la biologie moderne. C'est dire l'importance d'une réflexion générale sur les mécanismes de cette innovation. Innovation dans les structures biologiques elles-mêmes d'abord. Innovation, bientôt, par la sexualité qui transforme les comportements et l'organisation sociale des espèces ; à travers l'histoire naturelle de la sexualité, souvent pittoresque, qui nous est contée ici, se présente une véritable "évolution buissonnière". Innovation, enfin, dans les sociétés humaines, sur la base de mécanismes nouveaux de stockage et de réemploi de l'information. A ce niveau, son analyse conduit l'auteur à nous présenter sa propre position dans le grand débat d'aujourd'hui, sur l'importance des contraintes biologiques dans les comportements humains. Dans un style vif et allègre, se trouvent ici liées indissolublement information scientifique et réflexion philosophique.
Au premier abord, un simple et bizarre fait divers : un homme jeune, dans le secret de son jardin, creuse un puits profond qu'il aménage ; il enlève une jeune fille et l'y séquestre. Mais lorsque, assistant au forage de Siméon Leverrier, le lecteur pénètre au coeur de l'homme, et sonde ses intentions, l'envoûtement commence. Le veilleur de nuit poursuit la réalisation d'un rêve apparemment puéril, fruit de ses lectures hâtives. Le trésor enfoui qui l'attire, est-ce la fortune, le vestige d'un passé révolu ou un autre soi-même à peine soupçonné ? Le drame se reconstitue au cours d'un débat (ou plutôt d'un procès) qui oppose le coupable silencieux - devant un tribunal ou en son for intérieur ? - aux investigations d'un juge terriblement perspicace. Simonne Jacquemard, dont on n'a pas oublié « La leçon des ténèbres » et « Judith Albarès », affirme avec ce roman, chargé de fascinations, un talent original, incontestable. Simonne Jacquemard
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le témoignage douloureux d'un officier des affaires algériennes dans le Sud oranais, en 1960, pendant dix-huit mois, témoignage également d'un chrétien meurtri. L'auteur est aujourd'hui curé à Paris.