La première enquête de Gabrielle Kaplan
INÉDIT
Casablanca, 1951. Gabrielle Kaplan, détective privée téméraire et pétillante, se voit confier une affaire a priori banale : récupérer des documents chez la femme d'un riche industriel en plein divorce. Pourtant, une fois ces documents remis, des meurtres s'enchaînent et Kaplan est traquée par des barbouzes de tout poil. CIA, truands corses et hommes politiques du protectorat s’entrecroisent dans ce Maroc d'après-guerre qui commence à rêver d’indépendance…
Melvina Mestre a grandi à Casablanca. Elle a effectué toute sa carrière dans les médias et travaille depuis 2000 à France Télévisions. Crépuscule à Casablanca est son premier roman, et le début d’une épatante série très documentée mêlant enquêtes policières et espionnage dans le Maroc des années 50.
C'est la plume du poète
Contre l'épée du guerrier
C'est le poids du beau texte
Contre la poudre du barillet
C'est le stylo dans la main
Contre le couteau dans la plaie
Souleymane Diamanka en appelle à la figure puissante du poète pour contrer celle du guerrier. Un duel dans lequel la parole poétique, par la force de ses symboles, fait rempart au feu et au sang. Observateur attentif de notre société et conteur de talent, Diamanka invoque le rêve comme moyen d'ouverture au monde, évoquant l'Amour, la déception, l'endurance et le courage au féminin, le refus de la mémoire imposée, l'hommage à la fraternité, et même Spartacus, le prince des esclaves...
Bordelais d'origine peule, Souleymane Diamanka est l'auteur d'un premier album de slam, intitulé L'Hiver peul (2007). Son premier recueil, Habitant de nulle part, originaire de partout, est également disponible en « Points Poésie ».
« Combien d'Edmond Dantès ont subi, subiront ou subissent une répression injuste et arbitraire en raison d'une dénonciation anonyme et mensongère ? »
Vanessa Codaccioni
Avec ce second volume, Edmond Dantès poursuit et accomplit son entreprise vengeresse. Une tonalité, plus sombre et tourmentée, affleure et tous les moyens pour se faire justice sont mis à exécution. Alexandre Dumas ausculte ainsi la justice privée, ses motivations, ses effets autant que ses zones d'ombre.
Prenant l'auteur au mot, la politiste Vanessa Codaccioni examine, telles des lignes de fuite, toute la gamme de l'auto-justice qui s'y dépeint, de la légitime défense à la mise en oeuvre contemporaine d'une société de vigilance, faisant du Comte de Monte-Cristo un observatoire implacable des usages politiques de la peur et de l'insécurité.
Dire avec justesse l'impossibilité, dans une ville comme Alger, de sortir des carcans communs. De rejeter la norme obligatoire du « nous » pour affirmer un « je ».
Le Monde des livres
Une famille, quelque part dans un quartier populaire d'Alger. L'auteure en offre une « coupe transversale », donnant parole à tour de rôle à chacun de ses membres, croisant ainsi les regards, les vécus individuels, les perceptions réfractées d'un quotidien fait de promiscuité, de désoeuvrement, de mal-vie... S'en dégagent la solitude tragique des êtres et leur souffrance, dans la révolte et le désespoir, parfaitement rendus par la structure même de l'oeuvre. Un premier roman sensible et percutant.
Née en 1986 à Alger, Kaouther Adimi vit et travaille à Paris. Elle est l'auteure de plusieurs romans tous disponibles chez Points, parmi lesquels Nos richesses, prix Renaudot des lycéens 2017, et Les Petits de décembre, prix du Roman Métis des lycéens en 2019.
Prix de la Vocation 2011
Présentation par Hélène L'Heuillet
« Les Confessions permettent d'atteindre la vérité de la vie elle-même à travers le sentiment de vivre. »
« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi », déclare Jean-Jacques Rousseau en ouverture de ses Confessions, devenues monument de la littérature. À rebours de lectures momifiantes, il s'agit de retrouver la charge vitale de l'écriture de soi qu'y manifeste Rousseau.
Loin de tout psychologisme, la philosophe et psychanalyste Hélène L'Heuillet nous fait ainsi entrer dans cette oeuvre prodigieuse en rappelant combien un « je » est toujours divisé. Pour saisir la bigarrure et les brisures de chaque subjectivité, elle souligne les vertus de la méthode rousseauiste qu'on peut résumer à cette question toujours nécessaire à poser, à la fois simple et vertigineuse : « comment est-ce arrivé ? »
Étrange et lointain, le château se dresse dans la nuit. Tout juste arrivé au village voisin, K., le nouvel Arpenteur, ne sait ni en quoi consiste son travail, ni comment accéder au château. Il se trouve confronté au chaos d'un système conçu pour être appliqué tel qu'il est : inflexible, imparable... absurde.
Tour à tour onirique ou réaliste, drôle et terrifiant, Le Château est beau comme un oxymore.
Auteur majeur de la littérature mondiale du XXe siècle, Franz Kafka, écrivain tchèque né en 1883, est également l'auteur du Procès et de La Métamorphose. Il meurt en 1924. Ses romans seront publiés à titre posthume.
" Le génie de Kafka, c'est justement de se dérober à toute interprétation, d'aller toujours au-delà de ce qu'on en dit. "
Georges-Arthur Goldschmidt
Traduit de l'allemand et présenté par Georges-Arthur Goldschmidt
La voix pleine de sourires et pleine de larmes
Sincère comme ce père noir qui repart en pleurs d'un parloir
J'ai eu la chance quelque part d'avoir été sauvé par l'art oratoire
Ce volume se compose des textes de l'album L'Hiver peul mais aussi de nombreux poèmes inédits de Souleymane Diamanka. L'auteur jongle avec les mots, les fait « métisser ». Sa poésie prêche l'oralité, apparie avec finesse ses cultures peule et européenne, parce qu'il est fier d'être « habitant de nulle part et originaire de partout », dépositaire d'un chant intemporel, d'un appel à l'Amour, à la Tolérance et à la connaissance de l'Autre.
Philippe Delerm nous offre une merveilleuse plongée dans À la recherche du temps perdu, oeuvre qui l’a nourri et a contribué à façonner l’écrivain qu’il est devenu. À travers soixante extraits de son choix qu’il commente d’un ton à la fois amusé et profondément admiratif, se révèlent autant d’instantanés exhalant toute la saveur et la richesse de l’oeuvre proustienne. L’image du roman fleuve intimidant et hors d’atteinte laisse alors place à des trésors d’humour, de tendresse et d’irrévérence : un Proust sensible et inattendu, qui donne envie de se plonger avec délectation dans La Recherche !« S’arrêter çà et là tout en suivant le fil du texte aux endroits que l’on préfère ne paraît pas antinomique avec le projet proustien. C’est même une manière de mettre en relief la modernité de Proust. »Philippe Delerm
« Il y a une douceur à l'existence, un dire renouvelé, des ombres qui apportent du repos, l'atténuation des angles, la pousse des plantes... ».
Résonnant comme un testament littéraire, cette anthologie est le fruit d'une sélection toute personnelle d'Etel Adnan : Saisons, Mer et Brouillard, Nuit, Surgir, Déplacer le silence, cinq recueils constituant la quintessence de son oeuvre poétique. L'écrivaine y livre ses méditations sur le monde, les mythes, l'histoire, l'amour, le silence, le langage, l'avancée dans l'âge, la contemplation de la nature, la quête de la beauté, la mort ou encore la renaissance. Mêlant poésie, prose et philosophie, elle propose une exploration fragmentaire de la réalité, questionne la condition humaine et tente de concilier la mémoire et le temps.
Née à Beyrouth, Etel Adnan (1925-2021) est une artiste, poète et essayiste libano-américaine mondialement reconnue et érigée en modèle par les poètes et poétesses d'aujourd'hui.
Traduction : Martin Richet, Jérémy Victor Robert, Françoise Despalles, Pascal Poyet et Françoise Valéry.
Pourquoi le Japon ? Parce que c'est le pays de l'écriture : de tous les pays que l'auteur a pu connaître, le Japon est celui où il a rencontré le travail du signe le plus proche de ses convictions et de ses fantasmes, ou, si l'on préfère, le plus éloigné des dégoûts, des irritations et des refus que suscite en lui la sémiocratie occidentale. Le signe japonais est fort : admirablement réglé, agencé, affiché, jamais naturalisé ou rationalisé. Le signe japonais est vide : son signifié fuit, point de dieu, de vérité, de morale au fond de ces signifiants qui règnent sans contrepartie. Et surtout, la qualité supérieure de ce signe, la noblesse de son affirmation et la grâce érotique dont il se dessine sont apposées partout, sur les objets et sur les conduites les plus futiles, celles que nous renvoyons ordinairement dans l'insignifiance ou la vulgarité. Le lieu du signe ne sera donc pas cherché ici du côté de ses domaines institutionnels : il ne sera question ni d'art, ni de folklore, ni même de « civilisation » (on n'opposera pas le Japon féodal au Japon technique). Il sera question de la ville, du magasin, du théâtre, de la politesse, des jardins, de la violence ; il sera question de quelques gestes, de quelques nourritures, de quelques poèmes ; il sera question des visages, des yeux et des pinceaux avec quoi tout cela s'écrit mais ne se peint pas.
Roland Barthes
Un hommage onirique à l’Ukraine, où les rivières confluent par-delà les montagnes, où les ours rôdent encore et où les trains lévitent dans le brouillard.Des rives du Dniepr aux rivages de Crimée, de la banlieue de Kiev aux crêtes des Carpates, des steppes du Donbass à la frontière polonaise, chacune des nouvelles de ce recueil inédit est l’occasion de découvrir les légendes et les réalités d’un pays encore trop méconnu malgré l’actualité tragique. Les personnages qui les habitent - un cycliste amoureux des fleuves, un archéologue farfelu guettant les traces des Khazar, une chanteuse de jazz à la voix de velours et au nom de rivière sibérienne, des vieilles dames contrebandières… - nous emmènent sur toutes les lisières brûlantes d’un pays qui porte en son nom l’idée de frontière : U-kraïna.Né en 1980 à Lyon, Emmanuel Ruben est l’auteur d’une dizaine de livres, parmi lesquels Sur la route du Danube (prix Nicolas Bouvier 2019) et Sabre (prix des Deux-Magots 2021). Son dernier roman, Les Méditerranéennes, paraît parallèlement chez Stock.Ce recueil est suivi du journal qu’il a tenu en avril 2014, dans la capitale ukrainienne, au lendemain de l’Euromaïdan.InéditLes bénéfices issus de la vente de ce livre sont reversés à l’ONG Bibliothèques Sans Frontières, qui œuvre pour l’accès à l’éducation et à l’information des réfugiés ukrainiens.
Affecté dans un collège de province, un jeune professeur originaire de Tôkyô se heurte aux tracasseries de ses élèves et aux manœuvres de ses collègues. Drôle, satirique et malicieusement contemporain, Petit Maître est un conte initiatique incontournable, considéré comme un classique des lettres japonaises.
Natsumé Sôseki (1867-1916) est encore aujourd’hui l’un des écrivains les plus étudiés au Japon. Il est notamment l'auteur de Je suis un chat, succès critique et public, et d’Oreiller d’herbes, l’un des romans fondateurs de la littérature moderne.
« Le plus grand écrivain qu’ait produit le Japon au cours de sa modernisation de l’époque de Meiji est Natsumé Sôseki » Kenzaburô Ôé (Prix Nobel).
Traduit du japonais par René de Ceccatty
«16h.00 J'entre dans une boutique. J'achète une cravate. Je l'essaye. Je conclus qu'elle me va bien et j'achète quatre-vingt-quatorze cravates pareilles.17h.00 J'entre dans une charcuterie et j'achète sept cents jambons fumés.20h.00 Je décide que l'argent ne fait pas le bonheur, je désintègre tout ce que j'ai acheté, et je continue ma promenade les mains dans les poches et le coeur léger.»Gurb a disparu dans Barcelone, dissimulé sous les traits de Madonna. Précision : Gurb est un extraterrestre. Parti à sa recherche sous une apparence moins voyante, son coéquipier tient scrupuleusement le journal de ses observations. Une satire délirante et désopilante des moeurs de notre société...
Inconnue, elle était ma forme préférée,
Celle qui m’enlevait le souci d’être un homme,
Et je la vois et je la perds et je subis
Ma douleur, comme un peu de soleil dans l’eau froide.Recueil emblématique du XXe siècle et œuvre majeure de Paul Éluard, Capitale de la douleur cristallise l’intensité du sentiment amoureux. Rongé par la douleur de voir la femme qu’il aime s’éloigner de lui, l’auteur rédige des poèmes où le rêve côtoie le désir, où le « je » est universel. Chacun de nous, dans la traversée de l’absence de l’être aimé, peut s’y reconnaître. Sont également évoqués les thèmes de l’art et du bonheur, ainsi que plusieurs figures artistiques de son époque comme Picasso, Miró et Max Ernst.Paul Éluard (1895-1952) est une figure majeure de la poésie, d’abord dadaïste puis surréaliste. Auteur de nombreux recueils, il est resté célèbre entre autres pour le poème « Liberté » écrit pendant la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il fut résistant.Introduction et chronologie de Raymond Jean
Chaque poème est sa propre histoire.
Conflit pur. Sa propre perte.
Brise de rêves, puis mort certaine.
Reconnue comme l’une des figures les plus talentueuses de la poésie américaine contemporaine, Tracy K. Smith interroge notre place dans le monde. Dans Cette couleur-là, première rétrospective de son œuvre, elle s’aventure au plus profond du langage poétique : les mots se heurtent aux limites du désir ou du corps, explorent la mort et les limites du monde extérieur, nous plongent dans les méandres de l’Histoire et font résonner puissamment les questions de racisme et d’inégalités. Qu’elle scande l’élégie, la prière ou l’indignation, sa voix singulière insiste sur la place fondamentale de l’espoir.
Tracy K. Smith est une poétesse afro-américaine née en 1972. Diplômée des universités de Harvard et de Columbia, elle est l’autrice de quatre recueils de poèmes très remarqués aux États-Unis, dont Life on Mars (Graywolf Press, 2011) qui a reçu le prestigieux prix Pulitzer.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Abdourahman Waberi
La conférence des oiseauxFarid-ud-Din `Attâr fut l'un des plus grands poètes mystiques de cette époque glorieuse du soufisme où la quête divine atteignit des sommets inégalés. Rûmi, Hallaj, Saadi furent ses pairs.Parmi ses nombreuses oeuvres, La Conférence des oiseaux est la plus accomplie. Elle relate le voyage de la huppe et d'une trentaine de ses compagnons en quête de Simorgh, leur roi. De multiples contes, anecdotes, paroles de saints et de fous les accompagnent. « Lis ce livre, chercheur, tu sauras où aller, dit le poète. Savoure-le longtemps et tu seras nourri. Car il a de quoi t'étonner. Tu le lis une fois et tu crois le connaître, mais non ! Lis-le cent fois, cent merveilles nouvelles ébahiront ton oeil »La Conférence des oiseaux est un de ces livres qui se savourent et se fréquentent comme des amis nourriciers.Farid-ud-Din `AttârOn sait seulement de lui qu'il est né à Nichãp~ur, en Perse, probablement en 1140, qu'il fut apothicaire, qu'il voyagea beaucoup et qu'il mourut en 1230.Adapté par Henri Gougaudd'après la traduction du persan de Manijeh Nouri
« Cette absence de moutarde jeta un froid sur le bateau. L'existence nous paraissait vide et terne » : quand trois gentlemen anglais, totalement dénués de bon sens, décident d'entreprendre une croisière sur la Tamise, un simple voyage devient une épopée. Pour Jerome, George, Harris, et Montmorency, le fox-terrier irritable et grognon, monter une tente est un casse-tête, trouver l'ouvre-boîtes, un effort titanesque, et survivre sans « cup of tea » totalement insensé. De cette joyeuse bande, loufoque et désopilante, la Tamise se souviendra longtemps.
Né en 1859, Jerome K. Jerome a été successivement employé des chemins de fer, journaliste, acteur et instituteur avant de se consacrer à l'écriture. Il a connu un immense succès public avec Trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien).
« Un classique de l'humour victorien. »
Le Nouvel Observateur
Traduit de l'anglais par Déodat Serval
Préface de Jean-Loup Chiflet
« Dans la splendeur de la nuit de Dany Laferrière est certainement l’un de ses récits les plus touchants, les plus bouleversants depuis son roman L’Enigme du retour qui lui avait valu le prix Médicis en 2009. Ce roman épousait déjà la forme poétique que nous retrouvons ici, portée par des dessins originaux de l’auteur et dont les couleurs exaltent le goût du voyage, percent les mystères de la nuit tropicale. Par son talent de narrateur et la finesse de son crayon, Dany Laferrière invente le "réalisme merveilleux poétique", nous livre les saveurs de l’enfance, toutes les nuances de la nuit, avec la figure majestueuse et mystérieuse du célèbre poète chinois Li Po que l’on retrouve "buvant seul sous la lune" de Port-au-Prince ! »
Alain Mabanckou
Un ouvrage inédit de poésie dessinée par l'un des plus grands poètes contemporains. Né en 1953 à Port-au-Prince (Haïti), Dany Laferrière a obtenu le Prix Médicis 2009 pour L'Énigme du retour. Il est membre de l'Académie française depuis 2013.
Avertissement : la version numérique de Dans la splendeur de la nuit est optimisée pour une consultation sur smartphones et tablettes sous Androïd ou iOS. Elle peut éventuellement être utilisée sur d'autres équipements. Les fonctionnalités dépendent des applications de lecture utilisées.
« Stendhal révolutionnera l'histoire dès lors qu'on saura le lire depuis un temps à venir. »
Patrick Boucheron
Ce recueil de quatre récits, où s'entremêlent passions et assassinats, est une ode à l'Italie. Stendhal, qui s'est directement inspiré de manuscrits du XVIe siècle pour les composer, y fraye comme jamais avec l'histoire. Persuadé que la Révolution française n'a pas encore produit son effet sur la littérature, il fait de ces « historiettes romaines » le terrain d'exploration de lui-même en se reliant aux écritures passées.
Patrick Boucheron répond ici au défi que l'écrivain lançait aux historiens de profession. Il décrypte ainsi le pas de deux que mènent, aujourd'hui comme hier, discipline historique et invention romanesque. Il souligne en particulier combien ces textes font écho à nos questionnements sur les discours de vérité.
« Il est comme ça Abdellah Taïa, il revient toujours sur ses traces. Il revient à sa mère, à son enfance, au Maroc, à sa langue natale, l'arabe, à sa sexualité. »LibérationPublié en 2000 par les Éditions Séguier, « Mon Maroc » est le premier livre d’Abdellah Taïa. Des textes, des fragments et des souvenirs autour de son pays d’origine, de sa famille très nombreuse, pauvre, qu’il rédige dès son arrivée à Paris, en 1998, pour poursuivre ses études littéraires à la Sorbonne. Écrire ce passé avant que les années d’immigration en France ne le déforme. Écrire le premier monde, ses joies et ses désillusions. Mieux se connaître. Mieux résister. Né à Rabat en 1973, Abdellah Taïa est l’auteur de romans traduits dans plusieurs langues. L'Armée du Salut, Une mélancolie arabe, Le Jour du roi (prix de Flore 2010), Un pays pour mourir, Celui qui est digne d’être aimé et La vie lente sont disponibles en Points. Son dernier roman, Vivre à ta lumière, vient de paraître aux éditions du Seuil.
la nuit je regarde ton cou
et je veux le serrer
comme tu voulais m'étrangler
par terre dans la cuisine
Tel un journal de la condition féminine contemporaine, les textes de Sofi Oksanen donnent à voir les violences conjugales dans tout ce qu'elles ont de plus cru, pour mieux les dénoncer. Adoptant un ton volontairement féroce et teinté d'humour noir, l'auteure fait la lumière sur les injustices quotidiennes que subissent les femmes. Elle renverse l'image récurrente de la femme victime, laissant place à l'idée de vengeance, le bras armé d'un couteau de cuisine.
C'est un cri saisissant, habituellement étouffé, qui résonne ici haut et fort.
Née en 1977 d'une mère estonienne et d'un père finlandais, Sofi Oksanen s'est rapidement imposée comme une auteure majeure de la scène littéraire internationale. Son troisième roman, Purge, a été couronné en France par le prix Fnac et le prix Femina étranger. Ses livres sont traduits dans plus de cinquante langues.
Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli
"Janvier 2021, sur un large mur parisien, s'affichait ce slogan manifeste, "l'amour est déclaré". Je me demande si ce n'est pas ce qu'il s'est passé, au début du XIXe siècle."
Geneviève Fraisse
En 1822, pour se remettre d'un amour déçu, Stendhal ausculte les tours et détours de l'amour : après la passion des débuts qu'il nomme « cristallisation » viennent inévitablement les douleurs. Et pourtant l'amour reste, encore et toujours, un horizon de bonheur, cette « idée neuve » que déclare Saint-Just en pleine Révolution française.
À l'aune de la pensée féministe qu'elle a portée, la philosophe GENEVIÈVE FRAISSE entreprend une relecture politique de l'ouvrage. On découvrira ainsi des chemins possibles pour des sentiments plus démocratiques.
Ô vous qui empruntez le chemin de l'amour,
Observez s'il existe un mal au mien pareil.
Je vous prie de souffrir de m'écouter me plaindre.
Ne suis-je pas de tous les tourments le relais ?
Dante Alighieri (1265-1321) a moins de trente ans quand il écrit ce récit autobiographique, entrecoupé de sonnets, de chansons, de ballades et de commentaires. Il y raconte son amour pour Beatrice Portinari qui, dans La Divine Comédie, apparaît comme l'intermédiaire privilégiée entre le voyageur céleste et Dieu. Si La Vita Nuova a revêtu une telle importance dans l'histoire de la littérature, ce n'est pas seulement parce qu'il contient des poèmes d'amour rivalisant avec ceux de Pétrarque, mais parce que ce texte, de passion, puis de deuil, ne cesse de poser la question de la vérité, de la transparence, de l'allégorie. Comme dans la plupart des éditions italiennes, sont adjointes les autres poésies circonstancielles et retrouvées de Dante, du moins celles qui passent pour authentiques. La traduction inédite ici proposée est en alexandrins, hexasyllabes et le plus souvent, sur le modèle des Amours de Ronsard et des quelques vers écrits par Dante directement en français, en décasyllabes.
Traduit de l'italien et préfacé par René de Ceccatty
quand la puce et la baleine bleue se rencontrent
dans l'encyclopédie
elles ont la même taille
quand les couleurs disparaissent
des étendards nationaux
la terre se met à flotterAvec le lyrisme, l'humour et la finesse qui caractérisent son oeuvre, Sjón convoque ici la nature sauvage de l'Islande, la trivialité des corps, l'absurdité de la réalité, ou encore l'univers fantastique des rêves. Jouant avec virtuosité sur la forme et l'espace, il nous plonge dans une étrangeté poétique tout aussi belle qu'inquiétante.Né à Reykjavík en 1962, Sjón est un poète et romancier parmi les plus reconnus de la littérature islandaise contemporaine. Il est également parolier pour Bjrk, et a signé
les textes de la comédie musicale Dancer in the Dark de Lars von Trier.Traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson et Séverine Daucourt