Or, soleil, chaleur, citron, prospérité, soufre, mensonge, bile, trahison, folie.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur jaune racontée par l'historien Michel Pastoureau.
L'art et la vie de Gérard Garouste sont peuplés de fantômes et de hantises. Le peintre livre ici, sans aucun fard, tous les tourments intimes qui ont façonné son parcours : la violence et l'antisémitisme de son père, la dyslexie, l'échec, la folie, la dépression, l'incompréhension. Nous entraînant dans les rouages de la création, cet entretien mené par Catherine Grenier révèle un personnage passionné, cultivé, à la franchise déconcertante et à l'engagement artistique sans faille.
L'art contemporain semble s'être toujours présenté en rupture avec les mouvements artistiques passés. Et si cette rupture n'était qu'un mythe ? Il existe un autre art contemporain, pour lequel les notions de beauté, de figuration ou même d'oeuvre ont persisté. Une tradition délaissée par les institutions, une cohorte d'artistes incompris, connus d'un petit milieu mais ignorés des grands collectionneurs. Dans cette essai vif et brillant, Benjamin Olivennes retrace l'histoire d'un autre XXe siècle artistique, à rebours des normes et des spéculations financières. Et rend hommage à ces artistes maudits, comme jadis, mais amoureux du monde et de sa beauté.
Jeune paysan originaire d'Hazebrouck, Aimé Maeght a connu un destin fulgurant. Devenu l'ami de Bonnard, Matisse et Picasso, il s'est bâti un véritable empire artistique. Sa petite-fille part sur les traces de cet éblouissant grand-père dont l'héritage a été malmené par des conflits qui ravagent le clan familial. L'histoire de l'art moderne racontée par le prisme d'un de ses plus grands collectionneurs.
Dans une fable illustre, Borges a montré que deux textes littéralement indiscernables pouvaient constituer deux oeuvres différentes, voire antithétiques. Arthur Danto étend ici à l'ensemble des pratiques artistiques cette interrogation : le même objet peut être ici une vulgaire roue de bicyclette, là une oeuvre (Roue de bicyclette, par Marcel Duchamp) cotée à cette Bourse des valeurs esthétiques qu'on appelle le « monde de l'art ». Une telle transfiguration montre que la spécificité de l'oeuvre d'art ne tient pas à des propriétés matérielles ou perceptuelles, mais catégorielles : l'oeuvre possède une structure intentionnelle parce que, figurative ou non, elle est toujours à propos de quelque chose.
Aborder la politique par le cinéma. Ne pas seulement se divertir mais s’impliquer. Ne pas rester spectateur d’une histoire étrangère mais devenir acteur de son propre destin. Chercher dans l’obscurité des salles de projection les lumières d’un imaginaire commun. Le jour de 1969 où Z, le film de Costa-Gavras, est sorti en salles, la politique comme imaginaire démocratique a fait irruption dans le cinéma, la politique comme lieu de partage.
E. P.
Edwy Plenel est journaliste, directeur et cofondateur de Mediapart. Il est notamment l’auteur du Droit de savoir et de Dire non, disponibles en Points.
« Carnet de voyages » est le lieu de brèves correspondances entre photographie et écriture : une suite de neuf images accompagnée d'un texte de fiction compose un récit inédit.
« Cela ne faisait pour nous aucun doute : depuis quelque temps, la ville changeait. Presque imperceptible au début, cette transformation devenait chaque jour plus nette, plus visible. On sentait bien que la ville n'en pouvait plus de rester immobile. De curieux signes nous avaient alertés : les angles des immeubles s'arrondissaient, on se demandait comment, par quel miracle, mais cela nous sautait aux yeux, les façades se bombaient, comme des voiles, comme des ventres. On aurait dit que le ciment se dégageait de son armature de fer, qu'il se souvenait du temps où il n'était qu'une poudre fine et légère dont le vent faisait ce qu'il voulait. »
« Carnet de voyages » est le lieu de brèves correspondances entre photographie et écriture : une suite de neuf images et un texte de fiction composent un récit inédit.