Notre vie quotidienne se nourrit de mythes : le catch, le striptease, l'auto, la publicité, le tourisme... qui bientôt nous débordent. Isolés de l'actualité qui les fait naître, ils apparaissent soudainement pour ce qu'ils sont : l'idéologie de la culture de masse moderne. Le mythologue Roland Barthes les décrypte ici avec le souci - formulé dans l'essai sur le mythe aujourd'hui qui clôt l'ouvrage - de réconcilier le réel et les hommes, la description et l'explication, l'objet et le savoir.
" Nous voguons sans cesse entre l'objet et sa démystification, impuissants à rendre sa totalité : car si nous pénétrons l'objet, nous le libérons mais nous le détruisons ; et si nous lui laissons son poids, nous le respectons, mais nous le restituons encore mystifié. " Roland Barthes
« Combien d'Edmond Dantès ont subi, subiront ou subissent une répression injuste et arbitraire en raison d'une dénonciation anonyme et mensongère ? »
Vanessa Codaccioni
Avec ce second volume, Edmond Dantès poursuit et accomplit son entreprise vengeresse. Une tonalité, plus sombre et tourmentée, affleure et tous les moyens pour se faire justice sont mis à exécution. Alexandre Dumas ausculte ainsi la justice privée, ses motivations, ses effets autant que ses zones d'ombre.
Prenant l'auteur au mot, la politiste Vanessa Codaccioni examine, telles des lignes de fuite, toute la gamme de l'auto-justice qui s'y dépeint, de la légitime défense à la mise en oeuvre contemporaine d'une société de vigilance, faisant du Comte de Monte-Cristo un observatoire implacable des usages politiques de la peur et de l'insécurité.
Or, soleil, chaleur, citron, prospérité, soufre, mensonge, bile, trahison, folie.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur jaune racontée par l'historien Michel Pastoureau.
Notre monde et notre imaginaire sont habités par les couleurs. Nos actes, nos paroles, nos rêves et nos achats sont dominés par un code implicite, qui est celui dicté par les couleurs. Rien n'est incolore : la réalité se voit et se comprend au travers d'un prisme infini de couleurs. Et ces dernières ont une histoire que Michel Pastoureau retrace ici avec brio.
Aimez-vous le vert ? À cette question les réponses sont partagées. En Europe, une personne sur six environ a le vert pour couleur préférée ; mais il s'en trouve presque autant pour le détester. Couleur ambivalente, sinon ambiguë, il est symbole de vie, de sève, de chance et d'espérance d'un côté, associé au poison, au malheur, au Diable et à ses créatures de l'autre.
Chimiquement instable, le vert a été apparenté à tout ce qui était changeant : l'enfance, l'amour, la chance, le jeu, le hasard, l'argent. Ce n'est qu'à l'époque romantique qu'il est définitivement devenu la couleur de la nature, puis celle de la santé, de l'hygiène et enfin de l'écologie. Aujourd'hui, l'Occident lui confie l'impossible mission de sauver la planète.
Michel Pastoureau retrace avec un talent inégalable la longue histoire sociale, artistique et symbolique du vert dans les sociétés européennes, de la Grèce antique jusqu'à nos jours.
Sang, feu, garance, gueules, pourpre, danger, amour, gloire, beauté.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur rouge racontée par l'historien Michel Pastoureau
Ténèbres, enfer, corbeau, encre, sable, deuil, élégance, modernité.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur noire racontée par l'historien Michel Pastoureau.
Bleu L'histoire de la couleur bleue dans les sociétés européennes est celle d'un complet renversement : pour les Grecs et les Romains, cette couleur compte peu ; elle est même désagréable à l'oeil. Or aujourd'hui, partout en Europe, le bleu est de très loin la couleur préférée (devant le vert et le rouge).
L'ouvrage de Michel Pastoureau raconte l'histoire de ce renversement, en insistant sur les pratiques sociales de la couleur (étoffes et vêtements, vie quotidienne, symboles) et sur sa place dans la création littéraire et artistique, depuis les sociétés antiques et médiévales jusqu'à l'époque moderne. Il analyse également le triomphe du bleu à l'époque contemporaine, dresse un bilan de ses emplois et significations, et s'interroge sur son avenir.
« Que vous lisiez les oeuvres complètes de Stephen King, que vous égreniez la filmographie de Guillermo del Toro, vous le faites à l'ombre d'Howard Phillips Lovecraft. »
LE MONDE
Et si c'était le livre le plus puissant, le plus troublant de Howard Phillips Lovecraft ? Et si ce trouble et cette puissance tenaient paradoxalement à ce que toute l'armature fantastique du livre - et elle l'est, fantastique, avec ces êtres mi-poissons sortis de la mer -, semblera toujours moins déterminante que se confronter à une petite ville ordinaire ?
François Bon
Né aux États-Unis en 1890 et mort en 1937, Howard Phillips Lovecraft est considéré aujourd'hui comme l'un des écrivains d'horreur et de science-fiction les plus importants du xxe siècle.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par François Bon
Dire avec justesse l'impossibilité, dans une ville comme Alger, de sortir des carcans communs. De rejeter la norme obligatoire du « nous » pour affirmer un « je ».
Le Monde des livres
Une famille, quelque part dans un quartier populaire d'Alger. L'auteure en offre une « coupe transversale », donnant parole à tour de rôle à chacun de ses membres, croisant ainsi les regards, les vécus individuels, les perceptions réfractées d'un quotidien fait de promiscuité, de désoeuvrement, de mal-vie... S'en dégagent la solitude tragique des êtres et leur souffrance, dans la révolte et le désespoir, parfaitement rendus par la structure même de l'oeuvre. Un premier roman sensible et percutant.
Née en 1986 à Alger, Kaouther Adimi vit et travaille à Paris. Elle est l'auteure de plusieurs romans tous disponibles chez Points, parmi lesquels Nos richesses, prix Renaudot des lycéens 2017, et Les Petits de décembre, prix du Roman Métis des lycéens en 2019.
Prix de la Vocation 2011
L'art et la vie de Gérard Garouste sont peuplés de fantômes et de hantises. Le peintre livre ici, sans aucun fard, tous les tourments intimes qui ont façonné son parcours : la violence et l'antisémitisme de son père, la dyslexie, l'échec, la folie, la dépression, l'incompréhension. Nous entraînant dans les rouages de la création, cet entretien mené par Catherine Grenier révèle un personnage passionné, cultivé, à la franchise déconcertante et à l'engagement artistique sans faille.
Philippe Delerm nous offre une merveilleuse plongée dans À la recherche du temps perdu, oeuvre qui l’a nourri et a contribué à façonner l’écrivain qu’il est devenu. À travers soixante extraits de son choix qu’il commente d’un ton à la fois amusé et profondément admiratif, se révèlent autant d’instantanés exhalant toute la saveur et la richesse de l’oeuvre proustienne. L’image du roman fleuve intimidant et hors d’atteinte laisse alors place à des trésors d’humour, de tendresse et d’irrévérence : un Proust sensible et inattendu, qui donne envie de se plonger avec délectation dans La Recherche !« S’arrêter çà et là tout en suivant le fil du texte aux endroits que l’on préfère ne paraît pas antinomique avec le projet proustien. C’est même une manière de mettre en relief la modernité de Proust. »Philippe Delerm
Longtemps laissé en sommeil, le concept de sororité a refait surface avec le mouvement #Metoo : être soeurs, c'est être, ensemble, plus fortes. Envisagée comme outil de pouvoir féminin, la sororité nous invite à repenser ce que signifie être une femme aujourd'hui, à questionner les rapports de domination et à imaginer le monde de demain. Sous forme de récits, fictions, textes réflexifs, poèmes et chansons, ce collectif, dirigé par la romancière Chloé Delaume, appelle à une solidarité qui ne nie pas les différences mais embrasse la diversité. Car c'est grâce à la sororité, véritable parole en acte, que la révolution féministe adviendra.
Sous la direction de : Chloé Delaume
Avec les textes de : Juliette Armanet, Lauren Bastide, Iris Brey, Estelle-Sarah Bulle, Rébecca Chaillon, Jeanne Cherhal, Alice Coffin, Camille Froidevaux-Metterie, Kiyémis, Lola Lafon, Fatima Ouassak, Ovidie, Lydie Salvayre
et Maboula Soumahoro
« Ces courtes phrases apparaissent comme l'essence de sa pensée. Lovecraft arrive à y évoquer, cliniquement, des horreurs indicibles, des monstres tapis dans l'obscurité, des cités sous-marines. »
LIBÉRATION
De longtemps une oeuvre culte : le tout petit carnet de notes de Lovecraft, où pendant quinze ans, de 1919 à 1934, il accumule plus de 200 projets ou sujets d'histoires, dans la folie ou l'horreur. Son atelier, son laboratoire. Et si ces notes valaient pour elles-mêmes comme nouvel art de la fiction brève, ultra-brève ?
François Bon
Né aux États-Unis en 1890 et mort en 1937, Howard Phillips Lovecraft est considéré aujourd'hui comme l'un des écrivains d'horreur et de science-fiction les plus importants du xxe siècle.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par François Bon
Présentation par Hélène L'Heuillet
« Les Confessions permettent d'atteindre la vérité de la vie elle-même à travers le sentiment de vivre. »
« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi », déclare Jean-Jacques Rousseau en ouverture de ses Confessions, devenues monument de la littérature. À rebours de lectures momifiantes, il s'agit de retrouver la charge vitale de l'écriture de soi qu'y manifeste Rousseau.
Loin de tout psychologisme, la philosophe et psychanalyste Hélène L'Heuillet nous fait ainsi entrer dans cette oeuvre prodigieuse en rappelant combien un « je » est toujours divisé. Pour saisir la bigarrure et les brisures de chaque subjectivité, elle souligne les vertus de la méthode rousseauiste qu'on peut résumer à cette question toujours nécessaire à poser, à la fois simple et vertigineuse : « comment est-ce arrivé ? »
Un hommage onirique à l’Ukraine, où les rivières confluent par-delà les montagnes, où les ours rôdent encore et où les trains lévitent dans le brouillard.Des rives du Dniepr aux rivages de Crimée, de la banlieue de Kiev aux crêtes des Carpates, des steppes du Donbass à la frontière polonaise, chacune des nouvelles de ce recueil inédit est l’occasion de découvrir les légendes et les réalités d’un pays encore trop méconnu malgré l’actualité tragique. Les personnages qui les habitent - un cycliste amoureux des fleuves, un archéologue farfelu guettant les traces des Khazar, une chanteuse de jazz à la voix de velours et au nom de rivière sibérienne, des vieilles dames contrebandières… - nous emmènent sur toutes les lisières brûlantes d’un pays qui porte en son nom l’idée de frontière : U-kraïna.Né en 1980 à Lyon, Emmanuel Ruben est l’auteur d’une dizaine de livres, parmi lesquels Sur la route du Danube (prix Nicolas Bouvier 2019) et Sabre (prix des Deux-Magots 2021). Son dernier roman, Les Méditerranéennes, paraît parallèlement chez Stock.Ce recueil est suivi du journal qu’il a tenu en avril 2014, dans la capitale ukrainienne, au lendemain de l’Euromaïdan.InéditLes bénéfices issus de la vente de ce livre sont reversés à l’ONG Bibliothèques Sans Frontières, qui œuvre pour l’accès à l’éducation et à l’information des réfugiés ukrainiens.
Affecté dans un collège de province, un jeune professeur originaire de Tôkyô se heurte aux tracasseries de ses élèves et aux manoeuvres de ses collègues. Drôle, satirique et malicieusement contemporain, Petit Maître est un conte initiatique incontournable, considéré comme un classique des lettres japonaises.
Natsumé Sôseki (1867-1916) est encore aujourd'hui l'un des écrivains les plus étudiés au Japon. Il est notamment l'auteur de Je suis un chat, succès critique et public, et d'Oreiller d'herbes, l'un des romans fondateurs de la littérature moderne.
« Le plus grand écrivain qu'ait produit le Japon au cours de sa modernisation de l'époque de Meiji est Natsumé Sôseki » Kenzaburô Ôé (Prix Nobel).
Traduit du japonais par René de Ceccatty
Étrange et lointain, le château se dresse dans la nuit. Tout juste arrivé au village voisin, K., le nouvel Arpenteur, ne sait ni en quoi consiste son travail, ni comment accéder au château. Il se trouve confronté au chaos d'un système conçu pour être appliqué tel qu'il est : inflexible, imparable... absurde.
Tour à tour onirique ou réaliste, drôle et terrifiant, Le Château est beau comme un oxymore.
Auteur majeur de la littérature mondiale du XXe siècle, Franz Kafka, écrivain tchèque né en 1883, est également l'auteur du Procès et de La Métamorphose. Il meurt en 1924. Ses romans seront publiés à titre posthume.
" Le génie de Kafka, c'est justement de se dérober à toute interprétation, d'aller toujours au-delà de ce qu'on en dit. "
Georges-Arthur Goldschmidt
Traduit de l'allemand et présenté par Georges-Arthur Goldschmidt
L'art contemporain semble s'être toujours présenté en rupture avec les mouvements artistiques passés. Et si cette rupture n'était qu'un mythe ? Il existe un autre art contemporain, pour lequel les notions de beauté, de figuration ou même d'oeuvre ont persisté. Une tradition délaissée par les institutions, une cohorte d'artistes incompris, connus d'un petit milieu mais ignorés des grands collectionneurs. Dans cette essai vif et brillant, Benjamin Olivennes retrace l'histoire d'un autre XXe siècle artistique, à rebours des normes et des spéculations financières. Et rend hommage à ces artistes maudits, comme jadis, mais amoureux du monde et de sa beauté.
Pourquoi le Japon ? Parce que c'est le pays de l'écriture : de tous les pays que l'auteur a pu connaître, le Japon est celui où il a rencontré le travail du signe le plus proche de ses convictions et de ses fantasmes, ou, si l'on préfère, le plus éloigné des dégoûts, des irritations et des refus que suscite en lui la sémiocratie occidentale. Le signe japonais est fort : admirablement réglé, agencé, affiché, jamais naturalisé ou rationalisé. Le signe japonais est vide : son signifié fuit, point de dieu, de vérité, de morale au fond de ces signifiants qui règnent sans contrepartie. Et surtout, la qualité supérieure de ce signe, la noblesse de son affirmation et la grâce érotique dont il se dessine sont apposées partout, sur les objets et sur les conduites les plus futiles, celles que nous renvoyons ordinairement dans l'insignifiance ou la vulgarité. Le lieu du signe ne sera donc pas cherché ici du côté de ses domaines institutionnels : il ne sera question ni d'art, ni de folklore, ni même de « civilisation » (on n'opposera pas le Japon féodal au Japon technique). Il sera question de la ville, du magasin, du théâtre, de la politesse, des jardins, de la violence ; il sera question de quelques gestes, de quelques nourritures, de quelques poèmes ; il sera question des visages, des yeux et des pinceaux avec quoi tout cela s'écrit mais ne se peint pas.
Roland Barthes
Histoire de l'Allemagne contemporaine
Occupée, puis divisée par la guerre froide en deux Républiques opposées et néanmoins liées, l'Allemagne témoigne par son histoire récente d'une incroyable succession de changements, mais aussi de lancinantes permanences, comme l'atteste son rapport au passé, vis-à-vis du nazisme ou, depuis la réunification, de la RDA. Bien au-delà d'une simple histoire politique, le présent ouvrage propose une lecture « totale » de l'histoire de l'Allemagne après 1945, analysant en profondeur les évolutions économiques, sociales et culturelles, remettant sans cesse en perspective - à la fois panallemande et internationale - les changements intérieurs ou extérieurs. Ce livre inédit propose au lecteur une plongée dans l'histoire d'un pays proche, pourtant encore mal connu, alors que son poids politique et économique en a fait depuis longtemps un acteur central pour la France et l'Europe.
Loïc Batel
Ancien élève de l'ENS et de l'ENA, agrégé et Docteur en histoire allemande, il a enseigné à l'université de Caen. Haut fonctionnaire, il est actuellement détaché à l'ACPR.
La terreur, l'horreur, l'informe du rêve, Lovecraft ne les éveille pas pour jouer. Il sait seulement que tout cela nous en disposons déjà, depuis l'enfance, ou dans l'inquiétude du quotidien. Il en est juste un formidable amplificateur.
Et c'est ainsi qu'il est temps de le lire : parce que s'y joue définitivement une bascule majeure de la littérature.
François Bon
Né aux États-Unis en 1890 et mort en 1937, Howard Phillips Lovecraft est considéré aujourd'hui comme l'un des écrivains d'horreur et de science-fiction les plus importants du XXe siècle.
" Howard Phillips Lovecraft constitue un exemple pour tous ceux qui souhaitent apprendre à rater leur vie, et éventuellement à réussir leur œuvre. "
Michel Houellebecq
La voix pleine de sourires et pleine de larmes
Sincère comme ce père noir qui repart en pleurs d'un parloir
J'ai eu la chance quelque part d'avoir été sauvé par l'art oratoire
Ce volume se compose des textes de l'album L'Hiver peul mais aussi de nombreux poèmes inédits de Souleymane Diamanka. L'auteur jongle avec les mots, les fait « métisser ». Sa poésie prêche l'oralité, apparie avec finesse ses cultures peule et européenne, parce qu'il est fier d'être « habitant de nulle part et originaire de partout », dépositaire d'un chant intemporel, d'un appel à l'Amour, à la Tolérance et à la connaissance de l'Autre.
«16h.00 J'entre dans une boutique. J'achète une cravate. Je l'essaye. Je conclus qu'elle me va bien et j'achète quatre-vingt-quatorze cravates pareilles.17h.00 J'entre dans une charcuterie et j'achète sept cents jambons fumés.20h.00 Je décide que l'argent ne fait pas le bonheur, je désintègre tout ce que j'ai acheté, et je continue ma promenade les mains dans les poches et le coeur léger.»Gurb a disparu dans Barcelone, dissimulé sous les traits de Madonna. Précision : Gurb est un extraterrestre. Parti à sa recherche sous une apparence moins voyante, son coéquipier tient scrupuleusement le journal de ses observations. Une satire délirante et désopilante des moeurs de notre société...