Filtrer
Support
Éditeurs
Macula
13 produits trouvés
-
En 2019, Gilberte Tsaï a invité l'artiste italien Giuseppe Penone à donner une conférence à l'adresse des enfants sur sa pratique artistique de la sculpture. Elle explique sa première rencontre avec son travail au détour d'un sentier : « Il y a une vingtaine d'années, je me promenais dans le parc du Domaine de Kerguehennec, en Bretagne, et au détour d'un chemin, j'ai vu une sculpture qui m'a beaucoup émue. Un être humain en bronze était en mouvement vers l'avant, on pouvait voir au sol les traces de ses pas, et son corps était traversé par un petit arbre frêle. Cette oeuvre, apparaissant comme un symbole de la relation entre les humains et la nature, m'a énormément marquée ; comme cela arrive parfois, on tombe en arrêt devant une oeuvre, on se sent très ému, et elle va vous accompagner toute votre vie. C'est la première oeuvre que j'ai vue de Giuseppe Penone, elle s'intitulait Un sentier decharme. » Dans un texte court et précis, Giuseppe Penone explique sa démarche artistique et plus spécifiquement les liens qu'il entretient avec les éléments qui l'entourent tels que l'air, les pommes de terre, les arbres, les courges, les feuilles : « Un travail de sculpture ce n'est pas un travail de parole, c'est un travail de matière, [...]. Mon travail, au fond est un travail d'émerveillement, par rapport à la réalité, par rapport à la matière. » En se concentrant sur la matérialité de la sculpture dans son travail, il nous permet de suivre ses mains et d'entrer - littéralement - dans le bronze, le bois et le souffle du vent. À la fois poétiques et pratiques, ces pages nous emmènent sur les sentiers de l'un des plus saisissants créateurs de son époque.
-
De la description
Johann-Joachim Winckelmann
- Macula
- La Litterature Artistique
- 17 Novembre 2023
- 9782865891528
Winckelmann observe sur sa personne les effets de cette empathie : « [...] ma poitrine a semblé se dilater et se gonfler. Transporté par une émotion puissante qui me hissait au-dessus de moi-même, j'adoptai, pour regarder avec dignité l'Apollon, un port sublime ». De telles extases ne vont pas sans combats intérieurs. L'auteur ne cesse d'osciller de la norme à sa transgression, de la raison au vertige, de la sublimation à l'effusion. Son impressionnant savoir historique, anatomique, technique est traversé de bouffées désirantes qui s'apparentent à des poèmes, des chants d'amour.
Pour mettre en évidence ces écarts, ces tensions, ces oscillations, Élisabeth Décultot a pris le parti de présenter, traduire, juxtaposer et comparer les diverses descriptions que « le père de l'histoire de l'art » a consacrées à chacune des trois plus célèbres sculptures antiques : le Laocoon, le Torse et l'Apollon du Belvédère. Spécialiste de la période, Élisabeth Décultot nous offre une réinterprétation radicale de Winckelmann et de son influence sur les modernes, depuis Diderot à nos jours. -
Voici le premier livre en français sur Aby Warburg (1866-1929). Fondateur de la discipline iconologique, créateur du prestigieux institut qui porte son nom, Warburg a compté parmi ses disciples les plus célèbres historiens d'art du siècle : E. Panofsky, E. Wind, F. Saxl...
Avec Warburg, l'histoire de l'art n'opère plus aux confins de l'anthropologie : elle en est une catégorie. Plutôt que leur beauté, il met en évidence l'efficacité des images. Ses mots clés sont : survivance, magie, astrologie, empathie, animisme, totémisme...
À trente ans, en 1896, par un geste raisonné de rupture, il se rend chez les Hopis du Nouveau-Mexique. Étrange parcours mélancolique d'un historien qui va trouver dans les rituels des Indiens pueblos les réponses aux énigmes que lui posait la Renaissance de l'Occident.
À partir de 1924, Warburg élabore avec son Atlas intitulé Mnémosyne une «histoire de l'art sans texte» qui procède par juxtaposition de documents empruntés à tous les champs du savoir, esquisse mystérieuse d'un nouveau type d'exposé et d'exposition, loin des généalogies établies.
L'ouvrage de Philippe-Alain Michaud n'est pas seulement un livre sur Warburg, c'est un livre avec Warburg - dont il prolonge les intuitions en introduisant dans son analyse le daguerréotype, les expériences de Marey, le cinéma primitif, la danse de Loïe Fuller, toutes pratiques qui affleurent dans l'interprétation warburgienne des images et qui en éclairent la singularité.
-
La ressemblance informe ou le gai savoir visuel selon Georges Bataille
Georges Didi-Huberman
- Macula
- Vues
- 7 Juin 2019
- 9782865891122
Ce livre est un traité d'esthétique paradoxale. Une esthétique que Georges Didi-Huberman développe à partir de l'analyse minutieuse - textes et images mêlés et confrontés - de Documents, la revue d'art que Georges Bataille, avec ses compagnons Michel Leiris, Carl Einstein, Marcel Griaule, et quelques autres, a dirigée en 1929 et 1930.
Dans cette revue, Bataille a fait preuve d'une stupéfiante radicalité dans la tentative de dépasser, de « décomposer » comme il disait, les fondements mêmes de l'esthétique classique.
Et il le fit autant dans la production théorique de quelques notions explosives que dans la manipulation pratique, concrète, des images qu'il convoquait et montait les unes avec les autres pour mieux éprouver leur efficacité.
Ce livre tente de dégager une leçon de méthode pour l'histoire de l'art et pour l'esthétique d'aujourd'hui : la conjonction d'une pensée transgressive et d'une pensée déjà structurale, la conjonction des avant-gardes artistiques (peinture, sculpture, cinéma, photographie) et des sciences humaines (archéologie, histoire, ethnologie, psychanalyse). Tout cela fait de Documents un véritable moment clef dans notre pensée moderne de l'image: un moment de gai savoir visuel dont nous devons, aujourd'hui plus que jamais, méditer la généreuse leçon.
-
Clement Greenberg est le critique d'art américain le plus influent du XXe siècle - et ce livre, son maître-livre. Deux générations d'artistes et d'historiens de l'art moderne en ont tiré une manière de penser et, pour certains, de peindre et de sculpter. Toute la New York Scene s'est définie pour ou contre Greenberg - mais toujours par rapport à lui et, depuis vingt ans, des centaines d'articles polémiques lui ont été consacrés.
Qu'est-ce que l'art moderniste ? Qu'est-ce que le main stream, de Manet à Pollock ? D'où vient l'explosion de l'art américain d'après-guerre ? À quoi tient l'importance de Monet et Cézanne aujourd'hui ? Y a-t-il une spécificité de la sculpture contemporaine ? Faut-il préférer l'art abstrait ? Que vaut la peinture française depuis 1945 ? Kandinsky, Rouault, Soutine, Chagall sont-ils surfaits ? Le cubisme est-il la grande révolution artistique du siècle ?
C'est à ces questions que Greenberg répond dans Art et Culture : trente-huit articles - tous de circonstance - qui sont devenus autant de références pour la critique internationale.
-
Qu'est-ce que la sculpture ? principes et procédures de l'Antiquité au XXe siècle
Rudolf Wittkower
- Macula
- Histoire De L'art
- 8 Avril 2022
- 9782865891320
En racontant l'histoire de la sculpture depuis les premiers kouroï grecs jusqu'à Brancusi, l'auteur non seulement décrit la constitution matérielle des oeuvres, leur état physique, mais s'attache aussi au point de vue de l'esthétique. Wittkower nous indique pourquoi l'artiste choisit tel matériau, tel instrument, tel type de jointoiement ou de report, et en quoi ces procédures conditionnent à leur tour sa visée artistique.
Quel était l'avantage de la rapidité de modelage du Bernin pour ses célèbres modèles (ses bozzetti) ? Et pourquoi Canova lissait-il ses marbres ? Que montre le creusement des pupilles ? Quand s'autorise-t-on à fabriquer des oeuvres en combinant plusieurs blocs ?
Quels sont les effets d'un trépan, qui vrille et creuse la pierre (Michel-Ange n'en voulait pas), ou d'une gradine, qui la laboure (c'était son instrument favori) ? En quoi les pantographes et autres appareils de transfert ont-ils déplacé l'intérêt du sculpteur en deçà du marbre vers la maquette originelle en plâtre ?
Pour répondre à ces questions, Wittkower examine tour à tour 192 sculptures célèbres, permettant au lecteur d'accéder à la compréhension des oeuvres elles-mêmes et de ce qui a été un moteur pour leurs auteurs.
-
Le photographique ; pour une théorie des écarts
Rosalind Krauss
- Macula
- 15 Février 1990
- 9782865890279
Rosalind krauss est non seulement l'une des figures les plus considérables de l'histoire et de la critique de l'art moderne en amérique, mais celle dont les préoccupations devraient rencontrer les plus d'écho en france.
Rompue à la tradition du formalisme américain, elle s'en dégagea, sans jamais en renier les acquis critiques, pour fonder en 1976 la revue october, rapidement devenue l'organe essentiel d'un dialogue transatlantique. de fait son oeuvre critique fournit l'exemple même d'un dialogisme en acte, soit qu'elle réarticule un champ donné en y faisant travailler des concepts hétérogènes, soit qu'elle change tout simplement de champ pour y tester l'efficacité ou la précarité de méthodes éprouvées en histoire de l'art.
Venue de la critique des arts plastiques, rosalind krauss s'attaque ici à la photographie. ce déplacement produit d'abord une vérification négative : s'opposant à la pratique courante, elle-même déterminée par le marché, rosalind krauss démontre qu'il est erroné de vouloir penser la photographie selon les critères historiques et taxinomiques qui ont cours pour la peinture : l'univers de la photographie est celui de l'archive et non celui du musée, et on ne peut rien comprendre à atget si l'on n'en tient pas compte au préalable.
Deuxième moment logique : constitution de la photographie en tant que champ spécifique. la réfutation de la catégorie fluctuante de style par l'intervention de la notion d'écriture permet un redécoupage stratégique et fonctionnel de la production photographique de ce siècle, la nouvelle objectivité du bauhaus et la "beauté convulsive" du surréalisme prenant désormais sens l'une par rapport à l'autre.
Troisième moment logique, sans doute le plus important puisqu'il permet un retour critique sur certains mouvements de ce siècle dont l'analyse picturale s'était révélée stérile, par exemple le surréalisme : la photographie devenue modèle théorique et grille de lecture s'abolit en tant que domaine empirique. a l'heure oú l'antithéorie domine, ce livre apporte la preuve qu'il n'est pas de meilleur instrument que conceptuel pour aborder la radicale diversité du photographique.
-
Publié la première fois en 1982, l'Invention de l'hystérie était épuisé depuis plusieurs années.
Les Éditions Macula sont heureuses de vous annoncer la parution de cette nouvelle édition, revue, corrigée et enrichie d'une postface de Georges Didi-Huberman, « Des images et des maux », de 40 pages.
Ce livre raconte et interroge les pratiques qui se firent jour à la Salpêtrière, du temps de Charcot, autour de l'hystérie.
À travers les procédures cliniques et expérimentales, à travers l'hypnose et les «présentations» de malades en crise (les célèbres «leçons du mardi»), on découvre l'espèce de théâtralité stupéfiante, excessive, du corps hystérique. On la découvre ici à travers les images photographiques qui nous en sont restées, celles des publications, aujourd'hui rarissimes, de l'Iconographie photographique de la Salpêtrière.
Freud fut le témoin de tout cela, et son témoignage devint la confrontation d'une écoute toute nouvelle de l'hystérie avec ce spectacle de l'hystérie que Charcot mettait en oeuvre. Témoignage qui nous raconte les débuts de la psychanalyse sous l'angle du problème de l'image.
-
Passages ; une histoire de la sculpture de Rodin à Smithson
Rosalind Krauss
- Macula
- Vues
- 1 Mars 1997
- 9782865890569
Conduit en sept chapitres incisifs, ce parcours de la sculpture moderne commence avec Rodin, qui détruit tout à la fois l'unité de l'espace narratif (avec la Porte de l'enfer) et le postulat analytique (avec le Balzac). Il se poursuit par un examen du cubisme et de son héritage constructiviste, puis, après un intermède sur Brancusi et Duchamp, par l'une des seules analyses réalisées à ce jour de l'apport du surréalisme dans le domaine de la sculpture.
Les trois derniers chapitres concernent la période allant de l'après-guerre au début des années soixante-dix. De David Smith à Anthony Caro, des happenings aux volumes minimalistes, des empilements de Richard Serra à la Spiral Jetty de Robert Smithson s'affine peu à peu une esthétique du décentrement propre à notre modernité.
Une synthèse impressionnante où l'auteur déploie tour à tour son aptitude à l'analyse formelle des oeuvres et sa capacité à resituer l'art contemporain dans le champ général du savoir.
-
Magic moirés : art et science du moiré selon Gerald Oster
Arnauld Pierre
- Macula
- Patte D'oie
- 2 Décembre 2022
- 9782865891443
Bien que l'effet moiré soit nommé et décrit dès le début des années 1960, il n'avait jamais constitué un objet de recherche en tant que tel, et cela en dépit de la vogue récente des études sur l'art optique et cinétique. Cette lacune est aujourd'hui comblée grâce à cet essai monographique de l'historien de l'art Arnauld Pierre qui se penche sur la magie du moiré - ou comment, de la superposition de structures géométriques statiques et répétitives, relativement peu intéressantes en elles-mêmes, on passe avec une rapidité foudroyante à un monde de structures vibrantes et vacillantes, qui se déforment et se reforment en permanence sous l'oeil conquis du spectateur.Arnauld Pierre réhabilite dans le même temps, ou en tout cas fait à nouveau connaître, une figure oubliée à propos de laquelle tout ou presque était inédit : Gerald Oster, figure un peu fantasque de cette époque, à la célébrité aussi soudaine qu'éphémère, autoproclamé « Père du Moiré », dont le rôle central est devenu une évidence au fil des recherches et de l'écriture. Entre art et science, entre magie et cybernétique, Magic moirés est une piqûre de rappel surprenante de ces années 1960 psychédéliques.
-
Art et culture ; essais critiques, précédé d'une sélection d'écrits ; 1940-1949
Clément Greenberg
- Macula
- 30 Novembre 2017
- 9782865890972
Plus de trente-cinq ans après avoir publié les premières traductions des textes de Clement Greenberg en français dans la revue Macula, et près de trente ans après la première traduction d'Art et Culture aux Éditions Macula, cette nouvelle édition donne un souffle nouveau à la pensée d'un des critiques d'art les plus influents du XXe siècle.
Art et Culture a contribué à imposer Clement Greenberg comme le représentant du Modernisme américain, entendu comme le repli souhaitable de chaque forme d'art sur ses propres moyens d'expression - pour la peinture, la surface de la toile, la couleur, la forme et donc un abandon de l'illusion pour la planéité de la surface. Cette sélection d'essais initialement publiés dans diverses revues culturelles et politiques américaines telles que Partisan Review, The Nation ou encore Commentary au cours des deux décennies précédentes, a permis de rendre facilement accessible la pensée du critique dans le monde de l'art.
Toutefois, l'oeuvre de Clement Greenberg ne se réduit pas à ce seul ouvrage. Aussi, lui est ici adjointe une sélection d'écrits inédits des années 1940, période moins connue mais formatrice de sa pensée. Ils appartiennent à différents genres permettant de prendre la mesure de la diversité des écrits de Greenberg (notes de lecture, comptes rendus d'expositions, lettres, essais théoriques) autant que de ses intérêts pour la photographie, la littérature, la sculpture, la peinture des Grands Maîtres, ou encore l'oeuvre de Jackson Pollock et Piet Mondrian.
L'ensemble de l'ouvrage est introduit par Katia Schneller qui y précise les ambitions de Greenberg, offre des échos possibles au sein du volume, mettant ainsi en lumière les leitmotive de sa pensée tels que le déclin de l'art français, le provincialisme de l'art américain, mais aussi le regard critique qu'il porte sur les institutions, ou encore son engagement marxiste. Katia Schneller a par ailleurs enrichi l'ouvrage d'un appareil de notes conséquent afin d'éclairer certaines des références faites par l'auteur qui nécessitent aujourd'hui d'être commentées, d'une bibliographie, d'une chronologie historique axée autour de la biographique de l'auteur et d'une iconographie souvent inédite.
Cette nouvelle édition augmentée et commentée d'Art et Culture affirme ainsi sa dimension rétrospective autant que projective, destinée à susciter une relecture étendue de l'oeuvre fondatrice de Clement Greenberg.
-
Picasso avait travaillé dur pour l'exposition de 1919 chez son nouveau marchand, Paul Rosenberg - sa première exposition personnelle en treize ans, partagée entre oeuvres cubistes et dessins néoclassiques. Et voilà qu'un critique comme Roger Allard n'y reconnaît qu'une succession de pastiches historiques : « Tout, y compris Léonard, Dürer, Le Nain, Ingres, Van Gogh, Cézanne, oui, tout [.] excepté Picasso. » Dans Les Papiers de Picasso, Rosalind Krauss réévalue la figure du Maître cubiste, du novateur, de l'inventeur, et le dévoile comme un être embarrassé et angoissé par le poids de son statut de génie créateur. Elle convoque la psychanalyse pour relire les témoignages de ses proches, ses femmes, ses amis, et redessine une image de l'artiste, avec ses failles et ses doutes. Elle analyse aussi les rapports de Picasso avec ses contemporains, notamment Apollinaire, Cocteau ou encore Picabia, avec lequel le peintre entame un « bras de fer » aussi intellectuel qu'émotionnel. En s'appuyant sur la linguistique et la sémiologie, Rosalind Krauss analyse brillamment les collages cubistes et les coupures de journaux choisies par Picasso, chacun révélant une multitude de voix, dont aucune n'est censurée par l'artiste, mais dont aucune n'est authentiquement la sienne. Picasso est-il le Midas moderne qui aurait non seulement transformé les déchets de la vie quotidienne en or dans ses collages cubistes, mais aurait également conféré une nouvelle valeur au travail des Vieux Maîtres ? Ou était-il un contrefacteur vorace qui aurait impitoyablement puisé dans le style des autres ?
Rosalind Krauss, dans cet exercice novateur, démontre que Picasso possède sa propre formule dans l'art de pratiquer l'interdit. Historienne de l'art, Rosalind Krauss enseigne à l'université de Columbia, à New York. En 1976, avec Annette Michelson, elle fonde la revue October.
-
«J'ai aidé la peinture à s'élever au rang d'une vision nouvelle et grandiose .» Barnett Newman La stature de Barnett Newman n'a cessé de grandir depuis sa mort à New York en 1970. Il est l'homme qui a forclos l'expressionnisme abstrait et ouvert la voie aux nouvelles générations (minimalisme, color painting) - l'égal mais aussi l'opposé de son ami Jackson Pollock.Anarchiste, métaphysicien, agnostique, philosophe, polémiste, Newman revendique pour la peinture des ambitions sans limites : l'oeuvre doit s'affirmer «devant la terreur de l'inconnaissable», elle défie «le chaos noir et dur qu'est la mort».
Par ses textes comme par ses tableaux, l'artiste explore l'interstice entre culture et culte, entre le tangible et l'intangible, entre la concrétude de l'oeuvre et le tremblé de la transcendance, entre la finitude de l'homme et l'infini de l'art.
Textes anachroniques, en un sens, à l'âge de l'industrie culturelle. Utopiques, démesurés - comme si se jouait là, dans l'art, un choix de civilisation.
Newman voulait arracher la peinture au formalisme. Son oeuvre - il y insiste - est née de la révélation du désastre après la guerre :
Auschwitz, Hiroshima. Contre la barbarie, il a cherché à produire des images de haute densité, des totems, des «concrétions d'émotion». Dans le silence du face à face avec l'oeuvre, le regardant doit acquérir un sentiment héroïque de sa condition d'homme.
Mais l'ambition était aussi au coeur du travail quotidien de Newman : «. quand vous êtes dans votre atelier, vous êtes en train de faire la plus belle oeuvre qui ait jamais été peinte. Pas la plus belle oeuvre que vous puissiez faire : la plus belle qui ait été peinte!».
L'édition française des Écrits s'accompagne d'un appareil de notes substantiel qui replace la pensée et la vie de Newman dans le contexte des années 1940-1970 à New York.