Banale rencontre d'après-guerre, comme il s'en est produit des milliers... Elle a survécu aux camps. Il a survécu lâchement, avec marché noir et petites combines. Leurs souvenirs ne sont pas les mêmes ; chacun a entassé dans sa mémoire d'autres moments de vie. Ils se tendent la main, sans pouvoir faire que leurs doigts s'effleurent. Et pourtant, on aimerait tellement qu'ils renouent avec une raison de vivre. N'importe laquelle...
Les 9, 10 et 11 novembre 1984, à l'initiative de l'ATLF1 et de l'ATLAS2, avec le concours de diverses instances et organismes publics et privés, quelque deux cents traducteurs français ou étrangers se trouvèrent réunis en Arles pour une rencontre désormais annuelle : les Assises de la Traduction littéraire. Ensemble, pendant trois jours, ces professionnels, ces passionnés, ces découvreurs de livres et d'auteurs souvent fameux ont dialogué, discuté de leur métier, de leur identité, de leur statut, réfléchi sur les devoirs et les droits qui étaient les leurs. Quant à nous, installés en Arles, et conscients de ce que notre catalogue doit aux suggestions et au travail de ces professionnels, il nous a semblé opportun - au moment où la municipalité arlésienne, menant à bien le projet de l'ATLAS, ouvrait une Maison de la Traduction, faisant ainsi d'Arles la ville française des traducteurs - d'accueillir sous notre marque les textes des communications et des débats de ces premières Assises. Hubert Nyssen
Les événements de Pologne, qui émeuvent depuis deux ans l'Occident et demeurent à beaucoup difficiles à comprendre, trouvent leur explication dans l'échec de la politique agraire. Ce livre tente d'en apporter la démonstration. Il met en relief trois acteurs du « front agraire » : le pouvoir, désireux de mettre en oeuvre une politique socialiste ; les chercheurs, tenus à formuler une doctrine conforme au léninisme et à leur connaissance du réel ; les paysans qui, objet d'une visée simultanément politique et scientifique, tentent de tirer leur épingle du jeu et tranchent le débat. Or, paradoxalement, c'est parce que les chercheurs n'ont pas su prendre une vue réaliste de la situation du paysan et parce que le pouvoir n'a pas su adopter une stratégie cohérente à l'égard de l'agriculture dès cette époque (1945-1957) que les paysans se sont repliés sur eux-mêmes, plongeant leur pays dans un drame que l'histoire et ses puissants voisins lui infligent de manière chronique depuis trois siècles.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Les Santibelli sont des figurines de terre cuite, religieuses ou laïques, peintes de couleurs vives. Beaucoup plus grandes que les santons, elles posent beaucoup de questions. D'où viennent-elles ? Qui les a conçues ? Pour qui ? Le mystère qui les entoure, ajoute au charme et à la séduction de ces statuettes aujourd'hui très recherchées, que les colporteurs italiens du XIXe siècle vendaient en criant : « Santi... Belli ! » et qu'Anne de Margerie nous fait découvrir, à travers la collection inédite de Pierre Bergé.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Acide ou sucré,
Chaque mot de ces comptines
Pleines de vitamines est à déguster
Pour faire goûter aux petits
Les couleurs, les odeurs
Et les saveurs
Des légumes et des fruits.
"Je m'appelle Marion. J'ai sept ans et demi et je vis seule avec ma maman. Ma maison, c'est au neuvième étage d'une grande tour de la cité des Amandiers. C'est pas très grand chez nous, mais ça me plaît bien. Quand je m'ennuie, on regarde un peu la télé, moi et Fanchon, la poupée que maman m'a fabriquée. Vous l'avez deviné, on n'est pas très riches. Pourtant, si vous saviez ce qui m'est arrivé ! Il faut que je vous raconte..."
À partir de 6 ans.
De la montre de Molière, à la loge de la tragédienne Rachel, ou à la source qui débouche directement dans les coulisses du théâtre, Jacques Sereys, sociétaire de la Comédie-Française, dévoile ici un trésor d'objets et d'images, parmi les plus magiques, que son regard a choisis pour nous faire découvrir l'âme secrète du plus prestigieux théâtre français.
Il ne s'agit pas ici d'un livre didactique sur le roman policier, mais de se demander en quoi les romans de ce "genre" - sans prétendre certes "faire de la philosophie", ni défendre des "idées philosophiques" - comportent néanmoins, dans leur structure, leur manière d'être, un tour qui rappelle quelque chose à celui qui fait profession de philosopher. En l'espèce, cette forme est d'abord celle de l'enquête (en anglais : inquiry) ; et Guy Lardreau de marquer combien ce genre est anglais, même si, d'évidence, il existe des "polars" français, allemands, américains... Or, qui dit enquête dit empirisme. Aussi bien, on lira ce livre à partir de l'une ou l'autre de ses "entrées" : soit, en effet, qu'on éclaire le roman policier par l'empirisme, soit qu'on se serve de certains de ses meilleurs exemples pour, comme dit Lardreau, présenter, c'est-à-dire donner à voir, rendre mieux saisissables "quelques concepts majeurs de la philosophie".
Malraux voulait se pencher sur la civilisation occidentale pour l'étudier comme l'entomologiste étudie la fourmilière. Les Nouveaux Philosophes entendent eux aussi apprécier, comme de l'extérieur, la culture occidentale ; mais celle-ci ne peut devenir objet : ce qui la caractérise, c'est précisément une certaine manière de constituer l'objectivité. On est enfermé dans le cercle vicieux : les catégories qui comprennent sont celles-là mêmes qui doivent être comprises, les facultés qui apprécient celles-là mêmes qui doivent être appréciées. Le cercle ne peut être rompu qu'en opposant à la culture-sujet une autre culture-sujet. L'extériorité est alors créée par une confrontation où chacune des cultures considérées refuse de se laisser réduire aux catégories de l'autre et, posant son identité, saisit ses propres différences. Telle est la démarche de ce livre qui tourne le dos à celle de l'ethnologue classique, elle permet de jeter un regard neuf sur tout le développement de la philosophie et de la science.
Je ne crois pas qu'il faut me regarder et dire quel monstre assassin Ferraton, mais dire quel monstre assassin avons-nous fait de Ferraton.
Tout le monde connaît l'histoire de cette île du Lac Léman, qui entra en rébellion contre le gouvernement de Berne et qui parvint, après des années de luttes acharnées, encore que non violentes, à rejeter le joug de la Confédération helvétique. Mais très rares sont les observateurs étrangers qui furent autorisés à y aborder depuis que le F.L.Z. (Front de Libération de la Ziguerie) proclama l'indépendance de ce petit territoire. Je suis un de ces privilégiés, par le plus grand des hasards.
N'oublions pas que la peur engendrée par la violence rend celui qui a peur, tout à coup, étrangement humain...
"Absorbé en lui-même, Clergue avec sa Passion drape de stupeurs son innocence et de méditations sa spontanéité. Son essence ne parvient à s'extérioriser que sous forme de couleurs, rites, brûlures et cérémonies : ses photos sont inévitablement exactes en leur prodigieuse acuité. Leurs tons froids et chauds s'entrechoquent, le sabbat, la danse macabre, les vanités s'y mêlent aux évolutions du torero qui renoue ainsi avec les origines sacrées de sa fonction. Le rythme, en pénétrant son oeuvre, s'adapte et ondule dans les extrémités du hasard."
Au regard du défi électronique et informatique, le clavier peut paraître un enjeu futile. Je le crois primordial. Il ouvre ou ferme l'accès du grand nombre à d'infinies manipulations de jeu ou de sens. Il rejoint et réunit les deux facultés constituantes de l'espèce humaine : le langage et le geste habile. Il contribue à réduire l'écart si dommageable entre la culture humaniste et la culture technique.
Jouets des enfants
De maintenant ou jouets d'hier
De leurs grands-parents,
Les voici tous réunis
Pour le bonheur des petits
Et pour celui des plus grands.
À partir de 3 ans.
Oui, Marie Cardinal a raison : en lisant Magda la rivière nous avons eu le sentiment que la langue - verte, drôle, crue et pourtant inventive en diable ! - composait, à elle seule, un personnage du roman. Mais l'essentiel, c'est d'abord la limpidité du regard, la justesse du ton. À peine suggérée derrière le héros de ce livre, une immense détresse : celle d'un naufragé de l'alcoolisme et de la désintoxication, qui s'avance dans la forêt canadienne, ce mythe universel. Soudain, son destin chavire, la complicité dionysiaque de la nature le drosse, à ne pas y croire, vers le rivage d'une femme... En portant la grâce magique des contes d'enfance dans une histoire d'amour, François Depatie nous fait écarquiller les yeux, de page en page, sur une découverte singulière : qu'il est possible de signer aujourd'hui encore un roman jubilant d'espérance !
Les Santibelli sont des figurines de terre cuite, religieuses ou laïques, peintes de couleurs vives. Beaucoup plus grandes que les santons, elles posent beaucoup de questions. D'où viennent-elles ? Qui les a conçues ? Pour qui ? Le mystère qui les entoure, ajoute au charme et à la séduction de ces statuettes aujourd'hui très recherchées, que les colporteurs italiens du XIXe siècle vendaient en criant : « Santi... Belli ! » et qu'Anne de Margerie nous fait découvrir, à travers la collection inédite de Pierre Bergé.
Sous la trame serrée des turbulences - sans cesse défaite, renouée, ourdie autrement, comme par caprice d'écriture ou déroute de météorologue - s'énoncerait l'unique métaphore du texte : celle de la perte irrémédiable du lieu et du brouillage systématique des traces. Le corps lacéré étant premier à en traduire les échos, et à en exhiber les violences. Ici, ces mesures, d'arpentage et musicales, sont aussi celles démesurées de l'exil dont il n'est point de récit, autrement que sous forme d'une absence à l'écriture et à la mémoire de l'histoire.
Après "Village à vendre" et "Le temps des cerises", créations antérieures du Théâtre de l'Olivier, "Les paysans" constitue le 3e volet d'une sorte de trilogie, consacrée aux problèmes de l'agriculture méridionale à l'heure du Marché commun. Par une suite de tableaux, humoristiques ou dramatiques, le spectacle raconte l'histoire des Mathieu, une famille de petits propriétaires provençaux de la Révolution française à nos jours. Dédé et Magali Mathieu sont des personnages du quotidien, ancrés sur la terre de Provence et dans un métier qu'ils aiment. Et pourtant... Ils vont affronter les forces de l'argent, les mutations sociales contemporaines, les vieilles traditions du monde paysan. "Les paysans" racontent cette réalité, au ras de la terre, au jour le jour, dans l'intimité d'une famille. L'ouvrier agricole Victor, le travailleur saisonnier Moktar, Mr Giraud le gros propriétaire, Claude Mathieu le frère de Dédé, ouvrier à la ville, etc... accompagnent Dédé dans sa course à la survie... Créée à Aix et jouée principalement dans les villes et villages de la région, cette pièce prolonge - en l'approfondissant - le travail de recherche du Théâtre de l'Olivier en direction d'un véritable théâtre populaire contemporain.
Quelques textes autour des oeuvres de ces peintres.
Né en 1936 à Tamaris, près d'Alès dans le Gard, Jean Le Gac comprend dès l'enfance qu'il a le don . À partir de là, son oeuvre s'organise par des voies que les Introductions rassemblées dans ce livre révèlent de manière inattendue et avec une autorité d'écrivain. Il a exposé à Paris, Saint-Etienne, Dijon, Saint-Paul-de-Vence, Nice, Toulon, Marseille, Toulouse, Knokke-le-Zoute, Milan, Rome, Florence, Lucerne, Berne, Genève, Oxford, Cologne, Munich, Hambourg, Aix-la-Chapelle, Copenhague, Jérusalem, Montréal et New York. Les Introductions ont été publiées à l'occasion d'une exposition organisée dans l'église Saint-Martin du Méjan, en Arles.
Charles-André Julien fut l'un des pionniers du socialisme en Algérie, l'interlocuteur de Jaurès, de Lénine et Trotski... Il fut encore un militant très actif de la décolonisation... Il faut l'avoir connu téléphonant aux ministres, défiant les présidents, rédigeant les manifestes... Sa vie est un long J'accuse, qui fait de lui comme le Zola de la décolonisation. Ce jugement de Jean Lacouture justifie, a posteriori, ce livre rassemblant - grâce à Magali Morsy - les écrits anticoloniaux les plus marquants de Charles-André Julien : interventions, articles et préfaces, essentiellement consacrés au Maghreb, mais aussi à la Syrie et au Congo, à Schoelcher et à Toussaint-Louverture. Jusqu'au cri de lucidité et de cohérence du texte-épilogue. Loin de renier mes changements d'opinion, au cours d'une longue expérience, je crois qu'ils marquent les positions que j'ai cru devoir prendre selon la conjoncture. Au soir de ma vie, je me demande si ce n'est pas ce que j'ai fait de mieux.