Au cours de l'été 1957, Hemingway commença à travailler sur les «Vignettes parisiennes», comme il appelait alors Paris est une fête. Il y travailla à Cuba et à Ketchum, et emporta même le manuscrit avec lui en Espagne pendant l'été 59, puis à Paris, à l'automne de cette même année. Le livre, qui resta inachevé, fut publié de manière posthume en 1964.
Pendant les trois années, ou presque, qui s'écoulent entre la mort de l'auteur et la première publication, le manuscrit subit d'importants amendements de la main des éditeurs. Se trouve aujourd'hui restitué et présenté pour la première fois le texte manuscrit original tel qu'il était au moment de la mort de l'écrivain en 1961.
Ainsi, «Le poisson-pilote et les riches», l'un des textes les plus personnels et intéressants, retrouve ici ces passages, supprimés par les premiers éditeurs, dans lesquels Hemingway assume la responsabilité d'une rupture amoureuse, exprime ses remords ou encore parle de «l'incroyable bonheur» qu'il connut avec Pauline, sa deuxième épouse. Quant à «Nada y pues nada», autre texte inédit et capital, écrit en trois jours en 1961, il est le reflet de l'état d'esprit de l'écrivain au moment de la rédaction, trois semaines seulement avant une tentative de suicide. Hemingway y déclare qu'il était né pour écrire, qu'il «avait écrit et qu'il écrirait encore»...
Paris grave, Paris insouciante, Paris occupée, Paris libre, Paris village, Paris grand'ville, Paris meurtrie, Paris reconquise, Paris monumentale, Paris secrète... Vingt-cinq grandes plumes de la littérature mondiale, classique et contemporaine, de Montaigne à Dany Laferrière, portent aux nues, en ses mille visages, la Ville Lumière. Un hommage littéraire à Paris.
Enfant de l'Ouest parisien, Alexandre Belgrand a grandi à l'ombre des tours de la Défense, au bord de la voie royale qui conduit du Louvre à la Grande Arche et qui sert de frise chronologique à l'histoire de France.
Héritier autoproclamé de ce majestueux récit, il rejoint une école de commerce, certain d'intégrer à sa sortie l'élite de la nation.
L'un de ses professeurs l'initiera alors à l'histoire secrète de la capitale, avant de le faire entrer au service de l'homme fort de la droite - le Prince - en passe de remporter la prochaine présidentielle. Au soir du 6 mai 2007, il est au Fouquet's, prêt à intégrer le cabinet du Prince en tant que conseiller en urbanisme. Suivront, pour Alexandre, des années d'alcoolisation heureuse, de travail acharné et d'amitiés nocturnes au coeur du Triangle d'or parisien. C'est lui qui écrira l'un des discours les plus remarqués du Prince, sur l'avenir architectural de Paris, et qui imaginera un grand métro automatique, le Grand Paris Express.
Mais dans sa quête de plus en plus mystique d'une ville réconciliée, l'urbaniste aura l'orgueil de se croire indestructible.
Le Grand Paris est le récit à la première personne du sauvetage d'une âme et d'une métropole.
Eric Hazan nous convie à une traversée de Paris, du sud au nord, d'Ivry à Saint-Denis. Au fil des pas, il mêle son histoire personnelle et celle de la ville dans son entassement d'époques et d'événements. Il note les évolutions et les changements à l'oeuvre, observe l'architecture, évoque la littérature et le cinéma tout en revenant sur ses souvenirs de chirurgien et d'éditeur.
Alors que la menace allemande plane sur la France, Gertrude Stein publie en 1940 «Paris France», un petit opuscule mêlant souvenirs de jeunesse et observations sur son pays d'adoption : la France. Elle écrivait que les écrivains doivent avoir deux pays, celui auquel ils appartiennent et celui dans lequel ils vivent réellement. Le second est romanesque. Ce texte est malgré tout un hymne au plaisir et à la joie de vivre dans ce pays romanesque qu'était la France pour elle et les Américains de sa génération. Derrière les commentaires tranchés sur la mode, les traditions et les façons d'être des Français, on retrouve l'intérêt continu de Stein pour les caractères, pour les habitudes : tout ce qui se répète dans un comportement et qui fait le style d'une vie. Ce texte est complété par «Raoul Dufy»«. Il faut méditer sur le plaisir. Raoul Dufy est plaisir».