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Gallimard
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L'araignée pendue à un cil : 33 femmes surréalistes
Collectif
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 21 Novembre 2024
- 9782073022479
N'est-il pas temps, puisque nous fêtons les cent ans du début de l'aventure surréaliste, d'ajuster notre regard pour, derrière la légende dorée, en discerner la part manquante ? Par exemple, sur les portraits de groupe, dans les mémoires, les récits, l'exégèse, où sont les femmes ? Il y en eut pourtant beaucoup dans la galaxie surréaliste, non pas seulement comme objets idéalisés ou érotisés de l'inconscient masculin mais, poètes, peintres, photographes, en tant qu'actrices à part entière du mouvement, sans doute plus discrètes et plus autonomes mais non moins créatives. De Claude Cahun à Leonora Carrington, de Lise Deharme à Leonor Fini, Gisèle Prassinos, Bona de Mandiargues ou Joyce Mansour, pour ne citer que quelques-uns des noms les plus connus, elles ont contribué de façon singulière, par des poèmes, des proses, des aphorismes, des correspondances, à l'invention du surréalisme.
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Artiste franco-américaine reconnue internationalement pour ses oeuvres engagées et colorées, tour à tour plasticienne, peintre et sculptrice, Niki de Saint Phalle (1930-2002) s'est également consacrée à l'écriture et a publié plusieurs ouvrages autobiographiques illustrés. En 1971, elle entreprend de raconter l'histoire d'un amour, en mots et en dessins, sous la forme d'un livre-objet qui se déploie en accordéon. My Love, ce livre d'artiste, rare et longtemps introuvable, est ici reproduit à l'identique de l'édition originale, telle que Niki de Saint Phalle l'avait imaginée.
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«On a dit que Dada débouchait sur le néant. C'est mal voir et comprendre Dada en même temps que Tzara : le mouvement et les oeuvres établissent le chaos. Devant un monde dont l'ordre était inacceptable, il fallait dresser les leçons de l'extrême désordre. Cela se fit, par Tzara, de Zurich à Saint-Julien-le-Pauvre. Ce que Tristan Tzara, venu de Roumanie, avait dans le coeur lors des premières manifestations du cabaret Voltaire, et qu'il conservera jusqu'à la fin sous la tente à oxygène, c'est la volonté d'une écriture capable de ne plus mentir : nous avons déplacé les notions et confondu leurs vêtements avec leurs noms aveugles sont les mots qui ne savent retrouver que leur place dès leur naissance leur rang grammatical dans l'universelle sécurité bien maigre est le feu que nous crûmes voir couver en eux dans nos poumons et terne est la lueur prédestinée de ce qu'ils disent... ces vers qui sont dans L'Homme approximatif soulignent à merveille ce long effort, cette ascèse, ce renfermement de deux années, bref, la vocation, la destination et la signification de ce poème ininterrompu. Il est juste de marquer que ce chef-d'oeuvre - si l'on veut à toute force mettre des étiquettes périssables sur des événements qui ne le sont pas - est chef-d'oeuvre, manifestement, du surréalisme. Cette affirmation juste est cependant une constatation fort banale. Je m'explique : dans ce tournant qui va de Dada au surréalisme, il n'y a pas, chez Tristan Tzara, rupture ou déchirement. Les mille anecdotes de la petite histoire littéraire (et qui ont leur importance) auraient tendance à nous cacher l'essentiel, qui est que Tzara, obéissant à cette logique supérieure qui n'est plus la logique commune, à cette raison autre qui n'est plus captive des infortunes du rationalisme étroit, poursuit - beaucoup plus solitaire que les documents ne le donnent à penser -, sa propre route. Il vient, hier, de tordre le cou à l'écriture, de la briser comme une canne en cent éclats sur son genou. Il a démontré les impostures du langage, les ridicules du poème, les vanités de l'apparat critique. Voilà qui est fait. La page est enfin blanche, et tellement qu'elle n'est plus une feuille de papier, mais une feuille d'arbre, un arbre, une main, une femme, un oiseau, la nuit. On écrit avec tout sur tout, voici la leçon. C'est alors, et dans ce temps, que Tzara se met à L'Homme approximatif, inventant l'écriture dans une autre langue que celle dont nous sommes couverts...» Hubert Juin.
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À la mort de ses parents, Niki de Saint Phalle entame l'écriture d'un cycle autobiographique. Elle explore la mémoire familiale à la recherche de réponses à rebours du temps, fouillant l'Histoire depuis la Grande Dépression jusqu'aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, de sa naissance à son mariage avec Harry Mathews. Traces constitue l'un des trois temps de ce projet intime dans lequel l'artiste nous invite. Dans un style volontairement naïf, elle raconte ses parents, New York, les châteaux, l'enfance, la guerre, les jeux, les joies, les rêves et les peines. Les drames n'apparaissent qu'entre les lignes ; le traumatisme initial est partout et nulle part à la fois. Dans ce vrai livre-trésor, Niki de Saint Phalle nous offre en dessins, en photos et autres merveilles colorées les clés de son imaginaire. Bien plus qu'une autobiographie illustrée, Traces est un portrait artistique d'une grande délicatesse, un tête-à-tête intime avec l'une des plus grandes artistes du XX? siècle.
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Martial Canterel, un inventeur saugrenu, fait visiter sa somptueuse propriété Locus Solus à quelques-uns de ses amis. Au cours d'une longue promenade, qui pourrait évoquer une sorte d'itinéraire initiatique, l'illustre savant présente en sept étapes chacune des sept merveilles de ce monde qu'il a créées. Ces stupéfiantes trouvailles vont de la demoiselle volante composant une mosaïque au diamant gigantesque dans lequel nage une danseuse à la chevelure musicale, en passant par une vitrine géante où des cadavres sont conservés dans un étrange liquide. Publié en 1914, Locus Solus est une pépite surréaliste qui nous entraîne dans un univers fantasmagorique original. Cet ouvrage occupe une place prépondérante dans l'oeuvre de Raymond Roussel qui, comme l'affirme André Breton, demeure, «avec Lautréamont, le plus grand magnétiseur des temps modernes».
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Poisson soluble, on l'a oublié, était préfacé, à l'origine, par le Manifeste du surréalisme ; Breton proposait à la fois l'exigence esthétique subversive et l'une de ses possibles réalisations. Témoignage du premier élan du surréalisme, Poisson soluble était déjà situé par Breton dans une perspective historique : «Les caractères communs à tous les textes de ce genre [...] ne s'opposent pas à une certaine évolution de la prose surréaliste dans le temps.» Gracq souligne bien l'originalité de ce que le Pape du surréalisme venait ainsi de réaliser : «Le poème redevient soluble dans la poésie, son orient fragile et changeant nous parle sans cesse d'une eau mère, d'un plasma poétique dont la pulsation l'irrigue et auquel continue de l'unir une vivante consanguinité. Le diamant mallarméen cède la place à la perle des mers.»
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Ouvrage publié avec le soutien de la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte - FABA
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Signe ascendant : constellations avec 22 lithographies coloriées
André Breton, Juan Miró
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 3 Mars 1999
- 9782070408573
«La méthode analogique, tenue en honneur dans l'Antiquité et au Moyen Âge, depuis lors grossièrement supplantée par la méthode "logique" qui nous a conduits à l'impasse qu'on sait, le premier devoir des poètes, des artistes est de la rétablir dans toutes ses prérogatives, à charge de l'arracher aux arrière-pensées spiritualistes qui, s'étant toujours comportées vis-à-vis d'elle en parasites, vicient ou paralysent son fonctionnement.»
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Ce livre nous dévoile un Dali quotidien. Pour Dali, son propre génie ne fait pas de doute. Il ne le répète pas pour s'en convaincre, mais pour convaincre ses contemporains. Dans le Journal d'un génie Dali se contemple, mais va en même temps plus loin et, au-delà de son image, retrouve les ambitions métaphysiques de la peinture. Au-delà de cette publicité dont il s'inonde, Dali nous révèle aussi son caractère : celui d'un peintre qui pousse la conscience de son art jusqu'à la minutie exaspérante qui le conduit au bord de la folie.
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«Suis-je un génie?»Pour Salvador Dali la réponse est oui. Pour lui, cela ne fait pas le moindre doute depuis l'enfance.«Regarde! Salvador Dali vient de naître. Le vent a cessé de souffler et le ciel est pur. La Méditerranée est calme et sur son dos lisse de poisson, on peut voir briller comme des écailles les sept reflets du soleil. Ils sont bien comptés et tant mieux car Salvador Dali n'en voudrait pas plus! C'est par un matin semblable que les Grecs et les Phéniciens ont débarqué dans les golfes de Rosas et d'Ampurias pour y préparer le lit de la civilisation et les draps propres et théâtraux de ma naissance, s'installant au centre de cette plaine de l'Ampurdan qui est le paysage le plus concret et le plus objectif du monde.»Ce livre est un monument élevé par Salvador Dali à sa propre gloire. Si toute modestie en est absente, en revanche sa sincérité est brûlante. Dali s'y dépouille de ses secrets avec une impudence insolente.Une autobiographie passionnante et outrancière à l'image du peintre.
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Effilage du sac de jute
René Char, Wou-Ki Zao
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 24 Février 2011
- 9782070441471
Suivi de Lettres en chemin, correspondance René Char - Zao Wou-ki
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Oeuvres complètes : derrière son double
Jean-Pierre Duprey
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 3 Septembre 1999
- 9782070406289
«Jean-Pierre Duprey ne s'est pas contenté de se taire après Derrière son double, il lui a fallu faire succéder à la Fin et la Manière un silence double : celui de son oeuvre, celui de sa vie. Il ne s'est pas borné à nous inviter à descendre dans les sous-sols mythologiques où la vie et la mort se regardent en chiens de faïence, il a réuni les rênes de sa catastrophe personnelle dans une seule main. Plus aucune illusion, plus d'antinomies, plus de bipolarité, plus de divorces baudelairiens, mais tout le vital, ce qui est -, en bloc : la fuite temporelle est l'épopée de tous les phantasmes, la mêlée définitive du vrai et du faux, du tangible et de l'intangible, de l'ombre et de la lumière, et cela jusqu'à ce geste triangulaire sur lequel il nous reste à nous interroger : l'envoi du manuscrit de la Fin et la Manière à André Breton quelques minutes avant sa mort.»Alain Jouffroy.
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Les cinq textes rassemblés dans ce recueil ont été écrits à diverses périodes de la vie de Kokoschka. Ils s'étendent des années agitées que le jeune peintre expressionniste passe à Berlin, à Vienne ou sur le front de l'Est pendant la Première Guerre mondiale, jusqu'aux épisodes de sa vie amoureuse et aventureuse à Chypre, en Afrique et ailleurs.
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«En présentant ces quelques poèmes Hippoboscaliens au public il n'est peut-être pas de trop que celui-ci soit prévenu qu'ils sont d'un homme qui obéit aux épluchures et qui est culotté à la hussarde en velours côtelé. Leur auteur peint des tableaux qui représentent à la fois des empreintes d'épluchures (ce qui le fait leur obéir) et des portraits. Ces poèmes se défendront tout seuls s'ils le peuvent et si le lecteur rigole de moi parce que je les ai écrits, je m'en réjouirai car lorsqu'on rit de quelqu'un, c'est bien qu'on ne lui veut pas de mal.» Gaston Chaissac.
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Strip-tease : tout sur ma vie, tout sur mon art
Orlan
- GALLIMARD
- Temoins De L'art
- 3 Juin 2021
- 9782072941351
ORLAN est une artiste française féministe reconnue dans le monde entier. Photographie, vidéo, sculpture, performance : ses oeuvres embrassent de multiples disciplines et questionnent le corps, l'hybridation, IJDN, les biotechnologies, l'intelligence artificielle, la robotique.ORLAN a pratiqué très tôt la performance, dans la rue, dès 1964, à l'âge de dix-sept ans, et son Baiser de l'artiste l'a rendue célèbre en 1977. À partir de 1990, elle entreprend de remettre en question les critères de beauté imposés par la société dans une série d'«opérations chirurgicales-performances» qui l'ont fait connaître du grand public et dont certaines ont été diffusées en direct par satellite à New York, Toronto et au Centre Pompidou à Paris.ORLAN écrit chaque nuit depuis l'adolescence et nous la découvrons écrivaine dans cette autobiographie où elle dit tout sur son parcours personnel, depuis sa naissance à Saint-Étienne dans un milieu ouvrier, ses amours, ses déboires, ses traumatismes et sa vie d'artiste sur la scène française et internationale dont elle a côtoyé les figures les plus importantes.Cette étonnante confession révèle la vie d'une femme engagée et exceptionnelle, qui ne ressemble à personne - une des artistes les plus importantes de notre époque.
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«Je ne cherche pas je trouve.» Il en est de cette phrase de Picasso comme de beaucoup d'autres («l'art nègre, connais pas», «Cézanne est notre père à tous», «au fond, il n'y a que l'amour»), tout le monde les connaît, les cherche et personne ne les trouve. Si Picasso a peu écrit sur l'art - ses écrits sont essentiellement poétiques -, il a, en revanche, beaucoup parlé, accordant de 1923 à 1975 de nombreux entretiens à des journalistes, des critiques d'art, des amis, des marchands. Il s'exprima également directement dans la presse sur des thèmes politiques, idéologiques ou humanitaires, à l'occasion de la guerre d'Espagne puis du combat contre le fascisme. La plupart de ses biographes, compagnes ou compagnons ont tenté de transcrire le plus fidèlement possible ses réflexions sur l'art ou sur les artistes. Ce livre rassemble donc, pour la première fois en français, l'ensemble des entretiens et des propos rapportés par ses proches. Il permet ainsi de se faire une idée non seulement des conceptions esthétiques de Picasso, de connaître ses goûts en matière de peinture, de sculpture et ses jugements sur le cubisme, l'art abstrait, le surréalisme, etc., mais il révèle aussi sa pensée décapante faite de coqs-à-l'âne, de paradoxes et d'ironie.
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Jours effeuillés : poèmes, essais, souvenirs ; 1920-1965
Jean Arp
- GALLIMARD
- Blanche
- 21 Novembre 1966
- 9782070202836
À côté de son oeuvre plastique universellement célèbre, l'oeuvre poétique de Jean Arp (1887-1966) est considérable à tous égards, aussi bien, d'ailleurs, en allemand qu'en français, puisque Arp, né alsacien, a pratiqué avec une égale maîtrise les deux langues. Épars dans des revues, des catalogues, des publications devenues rares, tous les écrits en langue française de Jean Arp sont ici réunis, ainsi que les traductions qui ont été publiées de certains de ses poèmes et textes allemands. Rassemblés chronologiquement, poèmes, contes, préfaces, manifestes, souvenirs, interviews et de nombreux inédits, ces pièces d'un humour très personnel, d'une subtile naïveté, d'une passion contenue, sont souvent des documents d'histoire et éclairent sur près d'un demi-siècle la vie de l'artiste, les travaux de ses amis et certains aspects des mouvements - dadaïsme, surréalisme... - auxquels il a participé.