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LES PRESSES DU REEL
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Les abstractions concrètes d'Anni Albers (1899-1994) : Une histoire textile de la modernité
Ida Soulard
- Les presses du réel
- 11 Octobre 2024
- 9782378964467
Née à Berlin en 1899, Anni Albers, artiste, designer et éducatrice, s'est rapidement heurtée aux préjugés de genre qui régnaient dans l'Allemagne des années 1920. Pourtant, elle sut tirer parti de toutes les contraintes pour en faire une force au service de la construction d'un art qu'elle rêvait intemporel. Entre deux continents et deux modernités, du Bauhaus, en Allemagne, au Black Mountain College aux États-Unis, elle a révolutionné l'art du tissage et redéfini les frontières entre l'art et le design. Encore liées, au début du XXe siècle au travail des femmes et à ce qu'on pourrait nommer une « sensibilité féminine », artisanat domestique, art d'ameublement, d'ornement et de surface, les pratiques de tissage reposent sur des systèmes de règles et de codes. Anni Albers invente un langage tactile-textile, abstrait, fonctionnel et sensuel, échappant aux classifications traditionnelles.
Cette première monographie d'ampleur consacrée à l'oeuvre textile d'Anni Albers apporte un point de vue nouveau sur une histoire de l'art moderne au prisme des créations et pratiques textiles. Pourquoi s'intéresser aujourd'hui à cette histoire moderne des formes textiles ? Précisément parce qu'à une époque de profondes transformations culturelles elles offrent une multiplicité de bifurcations possibles et de chemins historiques non empruntés. À la fois portrait détaillé d'une artiste majeure du XXe siècle et essai dense et charpenté, ce livre constitue une porte d'entrée essentielle pour quiconque souhaite explorer l'univers fascinant d'Anni Albers, sa contribution à l'art et au design moderne, et la richesse de son héritage artistique. -
L'architecture selon Gordon Matta-Clark
Roula Matar
- Les presses du réel
- 12 Janvier 2022
- 9782378962074
Les propositions architecturales de Gordon Matta-Clark.
Figure majeure de l'art américain des années 1970, Gordon Matta-Clark (1943-1978) a produit, pendant les dix années que compte sa brève carrière, un corpus d'oeuvres d'une grande diversité. Expérimentations sur la matière, installations, performances, découpes architecturales, dessins, films, photographies, ou photomontages témoignent de cette multiplicité de démarches et de mediums explorés. C'est au travers de ses découpes (cuttings) et dissections de bâtiments qu'il s'est fait d'abord connaître, en intervenant sur des immeubles abandonnés et voués à la démolition. Ces spectaculaires découpes ont longtemps prévalu dans les analyses, et ont le plus souvent été considérées comme des attaques portées contre l'architecture.
Pourtant, architecte de formation, Gordon Matta-Clark a surtout cherché à expérimenter, selon ses termes, « les usages alternatifs d'espaces qui sont les plus familiers ». Sur la base de documents d'archives, cet ouvrage propose de lire ses travaux depuis ce point de vue venant de l'architecture, en envisageant les mouvements de sa pensée spatiale et ses enjeux architecturaux, dans tous les lieux singuliers explorés. Que ce soit en découpant les murs, planchers et plafonds de bâtiments abandonnés ; en créant une perspective implicite sous une dalle funéraire ; en installant un abri dans un arbre ; en dessinant des maisons-paniers mobiles ; en construisant un mur à partir de déchets trouvés dans la rue ; en voulant grimper au ciel avec une échelle en corde ou en voulant habiter dans un immeuble ballon, que disent ses projets de son idée d'architecture ?
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Joan Mitchell. témoignages et confidences
Guy Bloch-Champfort
- Les presses du réel
- 8 Septembre 2022
- 9782378963446
Un portrait intime de l'une des plus grandes peintres américaines du XXe siècle, à travers une collection d'entretiens inédits avec des artistes, des historiens d'art et des personnalités proches de Joan Mitchell.
Considérée comme l'une des voix les plus vives de la peinture dans la seconde moitié du XXe siècle, figure de la scène new-yorkaise dès le début des années 1950, Joan Mitchell a développé une oeuvre gestuelle singulière et vibrante, caractérisée par une recherche toujours reconsidérée de la couleur et de la lumière et un rapport intime aux paysages, marquée par un rapport privilégié avec la peinture européenne du tournant des XIXe et XXe siècles aussi bien que par une sensibilité toute particulière à la musique et à la poésie.
De Paul Auster à Zuka, cet ouvrage rassemble des entretiens menés par Guy Bloch-Champfort avec des personnalités ayant côtoyé Joan Mitchell. Grâce à ces conversations inédites, nous apparaît une Joan Mitchell vivante, intime, nous révélant nombre de traits inconnus, fondamentaux pour la compréhension de l'artiste. -
Robert Smithson : mémoire et entropie
Criqui & Flecheux
- Les presses du réel
- 1 Avril 2018
- 9782840667476
Une synthèse des multiples dimensions de l'oeuvre protéiforme d'un artiste légendaire - convoquant la mémoire et l'entropie, l'utopie, la nature, la géologie, la littérature, la poésie, le minimalisme, la dématérialisation, le processus de fragmentation, la science-fiction, etc. -, dont nous mesurons aujourd'hui à quel point elles trouvent un écho dans les questions contemporaines environnementales, cinématographiques, esthétiques et sociales.
Des artistes américains du Land Art, Robert Smithson (1938-1973) est probablement le plus connu et le plus complexe, à cause de sa mort accidentelle à l'âge de 35 ans et en raison de son oeuvre marquée par l'entropie. Cette réputation ne définit pas assez ce que fut cet homme singulier, inspiré par la science et la science-fiction, l'architecture, les vertiges temporels et spatiaux, le récit littéraire et la philosophie. Il n'est sans doute pas excessif de prétendre qu'il inaugura le modèle de l'artiste contemporain. Son goût pour les paradoxes l'amena à faire résonner les rapports entre la nature et les périphéries urbaines, la perspective et les cartes, la mélancolie et l'humour.
Son oeuvre inspirée et visionnaire n'a cessé d'inspirer les artistes qui l'ont côtoyé ainsi que ceux des générations suivantes. Dessin, sculpture, film, photographie, son, peinture, écrits, etc. : la variété de ses productions fut constamment accompagnée par une réflexion autour de leur mise en oeuvre, qu'elles reposent au sol dans les galeries ou les musées, dans des mines à ciel ouvert, sur des îlots ou dans des régions retirées.
Cet ouvrage aborde principalement la manière dont Robert Smithson articulait la mémoire et l'entropie, deux notions qui lui furent chères, à travers des réflexions sur l'histoire, le langage et les réglages qu'il expérimenta entre le proche et le lointain. Une synthèse qui constitue aussi l'occasion exceptionnelle de donner la parole à l'artiste américain Mel Bochner, parmi d'autres particulièrement actif aux côtés de Smithson dans les années 1970 et célèbre pour ses travaux sur les rapports entre l'image et le langage.
Publié suite au colloque éponyme organisé par Céline Flécheux au Centre Pompidou, Paris, en 2013.
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étant donné Marcel Duchamp : palimpseste d'une œuvre
Marc Décimo
- Les presses du réel
- 12 Octobre 2022
- 9782378962173
Une enquête érudite et passionnante sur l'énigme de la grande oeuvre testamentaire de Marcel Duchamp, installation conçue pendant vingt ans dans le plus grand secret avant d'être dévoilée au public un an après la mort de l'inventeur du ready-made, qui donne des clés d'interprétation inédites au regardeur, en examinant à la fois ce que vient clore et ce à quoi ouvre Étant donnés.
Quelle solution imaginaire jouer contre la Postérité, qui escamote les uns, fait renaître les autres, change d'avis ?
Avec Étant donnés 1° La chute d'eau 2° Le gaz d'éclairage qui fait irruption et énigme en 1969, Marcel Duchamp joue un coup post-mortem dans une partie engagée depuis le Nu descendant un escalier n° 2 et les readymades, dont Fontaine.
Que mettre en oeuvre pour tenter dès 1943 de retenir Maria Martins, l'amante des tropiques, quand, déjà, il sait qu'échappera l'Amour ? Brouillages, brouilles et mises au point, passion, perte, peine et perroquets, s'agitent dans quelque allégorie réaliste pour dire les échecs, le désir de l'autre, la frustration, l'angoisse, la vie, la mort, son rapport à l'art. -
Kandinsky, secret ; l'énigme du premier tableau abstrait
Andréi Nakov
- Les presses du réel
- Fama
- 29 Octobre 2015
- 9782840667964
Une enquête approfondie et novatrice sur l'énigme du premier tableau abstrait de Kandinsky (et de l'histoire de l'art), qui permet d'appréhender le contexte culturel de l'époque et d'accéder à l'essence de l'esthétique kandinskienne.
Tableau avec cercle, le premier tableau abstrait de Kandinsky et d'ailleurs de l'histoire de l'art, fut de longues décennies durant une énigme. Laissée à Moscou en décembre 1921 lors du départ de Kandinsky pour Berlin, l'oeuvre disparaît ensuite dans les oubliettes de l'histoire. Elle est redécouverte en Union Soviétique longtemps après la mort de l'artiste, en 1989. Pourtant, cette oeuvre capitale dans l'histoire de l'art moderne n'a pas, à ce jour, bénéficié d'une étude exhaustive et n'occupe donc pas la place qui lui revient dans notre Panthéon culturel. Au-delà d'une interprétation novatrice, ce livre dévoile les multiples niveaux de censure dont la première abstraction a souffert à l'époque de sa création et probablement souffre encore. Résultat d'une recherche exhaustive et très approfondie, Tableau avec cercle est interprété par Andréi Nakov à l'aide de documents inédits. Ce livre permet aussi d'appréhender le contexte culturel de l'époque et d'accéder à l'essence de l'esthétique kandinskienne.
Voir aussi Olga Medvedkova : Kandinsky ou la critique des critiques - Les écrits russes de Kandinsky (1901-1911).
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Les mauvais sentiments ; l'art de Kara Walker
Vanina Géré
- Les presses du réel
- Oeuvres En Societe
- 29 Avril 2019
- 9782840669883
Ce livre retrace le parcours de Kara Walker (née en 1969), l'artiste afro-américaine la plus internationalement reconnue depuis Jean-Michel Basquiat, et revient sur l'histoire de la réception d'une oeuvre qui affronte les limites de la représentation, en posant la question de la figuration du corps noir.
Puisant à la fois dans une méthode d'analyse formaliste et dans l'histoire politique de l'histoire de l'art, ce livre regarde les plus grandes oeuvres de la plasticienne comme les plus confidentielles. Il revient sur l'histoire de la réception de l'oeuvre de Kara Walker aux États-Unis, notamment en éclairant les controverses qui ont marqué ses grandes expositions depuis les années 1990. De ses incontournables silhouettes découpées dans du papier noir montrant des visions ricanantes et horrifiques d'un Vieux Sud esclavagiste, dont le kitsch emprunte à l'étourdissant imaginaire raciste au fondement de toute la culture visuelle américaine, jusqu'à sa géante éphémère en sucre dans un Williamsburg gentrifié (2014), Kara Walker affronte dans son travail les limites de la représentation. Comment intégrer la conscience de l'impossibilité de représenter les traumas collectifs dans le dispositif artistique, dans un contexte social et politique pollué par le racisme ? Comment figurer les corps noirs : c'est la question que nous pose Kara Walker et que ce livre tente d'explorer.
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Les enjeux du procédé créatif de Francis Picabia, entre exaltation et rejet du moi, au coeur de la constitution de la modernité.
« Moi je ne suis rien, je suis Francis Picabia. » C'est dans cette tension entre exaltation et rejet du moi que l'artiste a indiqué sa position dans la modernité. Son refus de l'action collective s'est exprimé au coeur de la Grande Guerre dans une oeuvre centrée non pas sur l'histoire ni sur des problèmes plastiques, mais sur le moi.
Aujourd'hui pense à moi prend le pari que son sujet est également son outil d'analyse et qu'il se nomme Ego. Couvrant une période qui va de l'abstraction de 1913 chez Picabia jusqu'à sa peinture maximaliste dite des Monstres entre 1924 et 1927, ce livre révise certaines des certitudes les mieux établies sur l'oeuvre et propose de voir dans la formalisation de l'ego un processus clé de la modernité, producteur de ses propres ruptures. Articulé à l'analyse freudienne de la mélancolie, ego devient une procédure conceptuelle qui contraint à reposer l'ancienne problématique mimétique.
« On ne peut mettre dans le coffre la clé qui ouvre le coffre » nous dit l'historien. C'est pourtant ce que l'art de Picabia - ce coffre à double fond - systématisa. Face à la menace de la mécanisation définitive de l'art (dont les images produites aujourd'hui à l'ère du capitalisme narcissique sont les surgeons directs), sa réponse en forme de répétition mélancolique résida dans le détournement occulte de l'image.
« Moi je ne suis rien, je suis Francis Picabia. » Ce livre s'attache à montrer les enjeux de cet aveu en forme de nom propre dans la modernité.
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Hans hartung, les aleas d'une reception
Annie Claustres
- Les presses du réel
- 27 Avril 2005
- 9782840661337
Toutes les images qui illustrent le texte de ce livre sont à consulter sur le site spécifique www.domaine-hartung.com pour une lecture originale permettant une consultation permanente.
Annie Claustres est maître de conférences d'histoire de l'art contemporain du XXe siècle à l'université de Lyon II-Louis Lumière. Elle a publié plusieurs essais sur l'art du second XXe siècle.