Isabel Rawsthorne est la créatrice d'une oeuvre picturale secrète et méconnue. On a surtout retenu d'elle et de sa vie aventureuse qu'elle fut l'amante solaire et le modèle d'Alberto Giacometti. Francis Bacon confia qu'Isabel fut son unique amante. Elle fut encore son amie, son modèle, sa complice jusqu'à la fin. Elle posa d'abord pour le sculpteur Epstein, pour Balthus, Derain. Picasso fit plusieurs portraits d'elle sans qu'elle cède à ses avances.
À travers Isabel, son foyer magnétique et sa liberté fracassante, on assiste à une confrontation entre deux géants de la figuration, Bacon et Giacometti. Au moment même où triomphe l'abstraction dont ils se détournent avec une audace quasi héroïque. Bacon, scandaleux, spectaculaire, carnassier, soulevé par une exubérance vitale irrésistible mais d'une lucidité noire sur la cruauté et sur la mort. Giacometti, poursuivant sa quête d'une ressemblance impossible, travailleur obsessionnel jusqu'à l'épuisement. Chez Isabel, la mélancolie alterne avec l'ivresse vagabonde.
Des années 30 à la fin du siècle, telle est la destinée de ce trio passionné, d'une extravagance inédite, partageant une révolution esthétique radicale et une complicité bouleversante.
Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une oeuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.» Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.
«Je me moque de la peinture. Je me moque de la musique. Je me moque de la poésie. Je me moque de tout ce qui appartient à un genre et lentement s'étiole dans cette appartenance. Il m'aura fallu plus de soixante ans pour savoir ce que je cherchais en écrivant, en lisant, en tombant amoureux, en m'arrêtant net devant un liseron, un escargot ou un soleil couchant. Je cherche le surgissement d'une présence, l'excès du réel qui ruine toutes les définitions. Je cherche cette présence qui a traversé les enfers avant de nous atteindre pour nous combler en nous tuant.»
« Raconter Vivian Maier, c'est raconter la vie d'une invisible, d'une effacée. Une photographe de génie qui n'a pas vu la plupart de ses propres photos. » Disparue dans la solitude et l'anonymat, Vivian Maier, Américaine d'origine française, a arpenté inlassablement les rues de New York et de Chicago pour photographier, avec une profonde sensibilité, les plus démunis, les marginaux, ceux qui, comme elle, ont été oubliés par le rêve américain.
Dix ans après sa mort, Gaëlle Josse nous livre le roman d'une vie, un portrait d'une rare empathie, d'une rare acuité sur ce destin troublant, hors norme, dont la gloire est désormais aussi éclatante que sa vie fut obscure.
Design, architecture, photographie... Il est impossible de restreindre le travail de Charlotte Perriand (1903-1999) à un seul domaine d'expression. Créatrice d'avant-garde, elle rejoint dès 1927 Le Corbusier et devient responsable du mobilier et de l'équipement de l'habitation au sein de son atelier de la rue de Sèvres. Dans un esprit résolument opposé aux Arts décoratifs, ils y créeront, en collaboration avec Pierre Jeanneret, des meubles fondateurs du design moderne. Mais au -delà d'une recherche esthétique, cest une réflexion politique que mène Charlotte Perriand sur l'habitat, notamment sur la place des femmes dans le foyer. Tout au long de sa vie, elle travaillera avec les mêmes exigences:penser l'espace à partir de l'expérience humaine, s'inspirer des modes de vie et des cultures - en particulier japonaise - pour enrichir ses créations, concevoir l'architecture dans le respect de la nature et rendre accessible au plus grand nombre un véritable art de vivre. Laure Adler livre ici le portrait d'une femme libre, engagée et visionnaire, illustré par de nombreuses photographies issues des archives personnelles de la créatrice.
Que faisons-nous quand nous voyons ? C'est ce que Bonnard et Giacometti peuvent nous aider à comprendre parce qu'ils ont eux-mêmes cherché à le comprendre.
Quant à P., il est l'auteur du récit de la création sur lequel s'ouvre la Bible. Il a eu l'intuition du pouvoir créateur du langage mais, en le réservant à Dieu, il a commis un impair dont les conséquences se sont étendues jusqu'à nous. En remontant son histoire, nous découvrons quelque chose d'important sur une part de nous-mêmes.
Septembre 1908. Gabriële Buffet, une jeune femme de vingt-sept ans, indépendante, musicienne, féministe avant l'heure, rencontre Francis Picabia, un peintre à succès et à la réputation sulfureuse. Il avait besoin d'un renouveau dans son oeuvre, elle est prête à briser les carcans : insuffler, faire réfléchir, théoriser. Elle devient « la femme au cerveau érotique » qui met tous les hommes à genoux, dont Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire. Entre Paris, New York, Berlin, Zurich, Barcelone, Étival et Saint-Tropez, Gabriële guide les précurseurs de l'art abstrait, des futuristes, des Dada, toujours à la pointe des avancées artistiques. Ce livre nous transporte au début d'un XXe siècle qui réinvente les codes de la beauté et de la société.Sensible, fin, intelligent... Une réussite. Nelly Kaprièlian, Les Inrockuptibles.Un récit ciselé avec une tendresse lumineuse. Bernard Géniès, L'Obs.Prix Grands Destins du Parisien Week-End.
Vénérée pour la virtuosité de son jeu, son incroyable vaillance et ses audaces, ou dénigrée pour sa personnalité incandescente, son anticonformisme et ses outrances médiatiques, jamais star n'a autant déchaîné les passions que Sarah Bernhardt (1844-1923), dont le seul nom reste une légende.
Celle qui fut la muse des plus grands écrivains et des plus célèbres portraitistes de son temps, avant d'inspirer romanciers, dramaturges et cinéastes, ne fut pas seulement une actrice géniale. La mythique « Voix d'or », comme la surnommait Victor Hugo, cumulait tous les talents, également auteure, peintre et sculptrice de renom. Révulsée par la misère, l'injustice et l'intolérance, elle se fit aussi connaître pour ses engagements courageux : elle ne cessa de lutter contre la peine de mort, s'engagea aux côtés de Zola pendant l'affaire Dreyfus et combattit avec Louise Michel pour les droits, civils et politiques, des femmes.
On croyait tout connaître de « la Divine », mais l'ouverture de sources longtemps inaccessibles, archives et correspondances inédites, a permis de découvrir des aspects insoupçonnés de cette personnalité brûlante.
C'est la vie de cette Sarah Bernhardt, étonnamment moderne, que ressuscite Hélène Tierchant avec une vraie tendresse et une plume vivante et délicate.
« Je m'armai pour la lutte, aimant mieux mourir en plein combat que m'éteindre dans les regrets d'une vie manquée. ».
Sarah Bernhardt
Paula Modersohn-Becker est une peintre allemande de la fin du XIX ème siècle, célèbre enAllemagne et dans beaucoup d'autres pays au monde, mais à peu près inconnue en France bienqu'elle y ait séjourné à plusieurs reprises et fréquenté l'avant-garde artistique et littéraire. Néeen 1876 et morte en 1907 des suites d'un accouchement, elle est considérée comme l'une desreprésentantes les plus précoces du mouvement expressionniste allemand. Elle n'aimait pastellement être mariée, elle voulait peut-être un enfant - sur ce point ses journaux et ses lettressont ambigus. La biographie que lui consacre Marie Darrieussecq reprend tous les élémentsqui marquent la courte vie de Paula Modersohn-Becker. Mais elle les éclaire d'un jour à la foisféminin et littéraire. Elle montre, avec vivacité et empathie, la lutte de cette femme parmi leshommes et les artistes de son temps, ses amitiés (notamment avec Rainer Maria Rilke) et sondésir d'expression et d'indépendance.
Cette peintre étatsunienne méconnue en France a développé une oeuvre picturale très originale focalisée sur le monde végétal et les fleurs en particulier. Un nouvel engouement pour son travail se fait jour, pour preuve le succès incroyable de l'exposition temporaire que le Centre Pompidou lui a consacré en 2021. Dans la lignée de son remarqué "Apprendre à voir" (5 800 ventes - lauréat de la première édition du Prix de l'essai EcoloObs décerné ce 9 mai), l'historienne de l'art et naturaliste Estelle Zhong Mengual explique comment et pourquoi ces oeuvres nous donnent à voir les fleurs comme on ne les avait jamais vues et renouvellent profondément notre rapport à elles et, plus largement, au monde vivant.
Georgia O'Keeffe est l'une des plus grandes figures de l'art nord-américain du XXe siècle, amazone de l'art contemporain, artiste ho rs normes. Pour Estelle Zhong Mengual, Georgia O'Keeffe, qui peint les fleurs comme si elle zoomait avec un appareil photo, nous invite à changer de focale, et à faire l'expérience de la beauté du monde du point de vue d'une abeille ou d'un colibri.
D'un milieu modeste, habité dès l'enfance par la passion du dessin, David Hockney apprend rapidement à composer avec son excentricité naturelle et son homosexualité pour imposer à la fois son style (figuratif dans une époque résolument abstraite) et sa manière de vivre (hédoniste dans un milieu plutôt puritain). La découverte des États-Unis quand il a 24 ans révolutionne sa vie. Il obtient une reconnaissance internationale en devenant le peintre de la Californie. Toujours en mouvement, il ne cesse de se renouveler, d'interroger les lois de la perspective et d'explorer toutes les techniques que l'époque met à sa disposition. Rien n'entame son désir de liberté et sa joie d'être au monde : ni les chagrins amoureux, ni les deuils nombreux de ses amis disparus du cancer ou du sida, ni les conflits avec les milieux de l'art, ni la surdité précoce, facteur de solitude.
Catherine Cusset retrace ici avec empathie la vie du grand artiste contemporain et son parcours, depuis l'excitation des années 60 aux piscines turquoise et aux corps resplendissants, jusqu'aux tremblements sombres de l'après 11-Septembre, période du déclin physique et des drames familiaux. Ce livre émouvant, à mi-chemin entre roman et biographie, dépeint avec une intelligence formidable, toute en finesse et en simplicité, le processus de la création artistique.
Dialogue à travers les siècles entre les deux plus grands artistes norvégiens.Tant de désir pour si peu d'espace conjugue histoire de l'art, récit biographique et réflexions personnelles. En s'intéressant à Munch, Karl Ove Knausgaard donne à voir la vie d'un homme tourmenté et complexe qui fait écho à sa propre existence. Ainsi les thèmes fondamentaux comme l'angoisse, la mort et la mélancolie sont-ils au centre de l'oeuvre des deux hommes.L'ouvrage, illustré des quatorze tableaux de Munch les plus remarquables selon Knausgaard, est une réflexion passionnante sur le rapport de l'homme à l'art.Un récit brillant et personnel consacré à Edvard Munch, figure tragique de la peinture expressionniste.
«Je voudrais ici simplement parler de ces moments intenses passés avec mon père, Marc Chagall, cet homme aux facettes multiples que le monde entier appelait souvent Maître mais que moi j'appelais simplement papa, et sans chronologie, encore moins une quelconque prétention historique, partager ces trop rares et précieux souvenirs, ces instants de joie, ces heures enchantées que j'ai pu passer avec ce père aimant, ce poète-magicien, cet ouvrier mystique de notre usine à rêves.»Dans cette édition revue, augmentée et illustrée, David McNeil montre pour la première fois des peintures et dessins méconnus de Marc Chagall issus de sa collection personnelle.
Le cinéaste Jean-Luc Godard est mort le 13 septembre 2022. Il avait publié sept livres aux éditions P.O.L, dont six livres de « phrases » qui proviennent de ses six films éponymes : JLG/JLG, autoportrait de décembre (1996), For Ever Mozart (1996), Allemagne neuf zéro (1998), 2 x 50 ans de cinéma français avec Anne- Marie Miéville (1998), Les enfants jouent à la Russie (1998), et Éloge de l'amour (2001).
Ce volume exceptionnel reprend en format poche l'intégralité de ces six livres construits avec ce qui se dit, se pense dans ces films. C'est le « découpage dialogué » de chaque film : succession de phrases, d'aphorismes, sentences, histoires brèves, citations, qui font littéralement lever les images, les bruits, la musique des films, et en font résonner la parole heurtée. Pour Godard, phraser, c'était jouer en mettant en évidence - par des respirations - le développement d'une ligne mélodique. « Ce sont des sons et des phrases, qui correspondent à un type de diction, le mien », expliquait-il.
« Le montage de citations, d'aphorismes godardiens et d'incidentes extraites du déroulement des films font de JLG/JLG et For Ever Mozart, les livres, des oeuvres à part entière, distinctes des films qui leur ont donné naissance. [...] Chacun y trouvera ou retrouvera, au détour d'une colonne, quelques très indispensables détonateurs de la pensée - ne serait-ce que, dans JLG/JLG, l'admirable réflexion sur l'Europe, la culture et l'art. ».
Le Monde, 6 décembre 1996
Marc Petitjean éclaire d'un jour nouveau l'unique séjour parisien de Frida Kahlo, artiste engagée, anticonformiste, bisexuelle, redécouverte par les féministes aux États-Unis et en Europe dans les années 1980.
Qui était ce singulier Michel Petitjean qu'elle a aimé ? Quelle a été leur histoire, en compagnie d'André Breton, Pablo Picasso, Dora Maar et Marcel Duchamp ? Et pourquoi lui a-t-elle offert ce tableau, Le Coeur, énigmatique et si intime ?
La force de cette relation, à l'image de Frida Kahlo, traverse tout le livre comme un mystérieux trait de lumière.
« Viva Frida n'est ni une biographie, ni un essai, ni un roman, mais tout cela à la fois. La première image qui me vient à l'esprit est celle d'une suite de « tableaux vivants ». Chaque chapitre de mon livre met en scène cette femme artiste éprise de liberté, surprise dans l'intimité de sa vie. On choisit avec elle ses vêtements, ses bijoux, on assiste à ses séances de photographie. On la suit dans les rues de Coyoacan. On l'accompagne à New York, à Paris.
On est présent quand elle rencontre Diego Rivera, Trotski, Tina Modotti, quand elle fustige Breton et les surréalistes. On souffre et on rit à ses côtés. On l'entend jurer, chanter, inventer des mots. Elle nous parle de sa peinture, de ses doutes, nous entraîne dans son immense joie de vivre. Sur le ton de la confidence, elle nous dit ce que représentent pour elle la révolution mexicaine, le sang, l'hôpital, la religion, la mort, nous ouvrant toutes grandes les portes de la « beauté terrible » de son univers.
Au terme de ce livre-voyage, aucun des aspects de la vie de Frida et de sa peinture n'aura été ignoré. C'est le coeur même de ce livre : Frida Kahlo ne peint que ce qu'elle vit. » Gérard de Cortanze « Je vous recommande de lire cette bio qui n'a rien de classique ! C'est très vivant ! » CNEWS « L'écrivain Gérard de Cortanze est un amoureux fou de Frida Kahlo et pour lui le style de Frida ce n'est pas qu'un look. » France Inter « Le beau portrait d'une femme délicatement plurielle, follement inspirante. » Le Quotidien du Luxembourg
« L'art de Tamara de Lempicka me fascine depuis l'adolescence. Je ne savais rien du tumulte de sa vie ni de l'ampleur de son ambition. Qui était-elle ? Où vivait-elle ? Comment est-elle devenue cette artiste extraordinaire ?
Ce livre est mon voyage dans son monde intime, où j'ai exploré ses secrets et ses desseins, au rythme du palpitant Paris des années vingt. Avec mes mots, j'ai raconté son histoire, tandis que ma fille Charlotte l'évoque à travers sa photographie et revisite la flamboyante légende de la reine suprême de l'Art déco.
Un projet mère-fille, inspiré par une femme hors du commun. » Tatiana de Rosnay.
La journaliste Isabelle Fiemeyer, qui côtoie depuis très longtemps le personnage de Coco Chanel, nous offre sous une plume romanesque un portrait très réaliste d'une figure du XXe siècle érigée en mythe pour le meilleur et pour le pire. Fruit de la seule enquête vraiment sérieuse sur la période de l'Occupation, ce livre réhabilite Coco tout en nous rappelant que le style Chanel fut synonyme d'émancipation des femmes. Edition augmentée. 13 500 ex vendus de l'édition précédente.
On dit de la peintre Joan Mitchell qu'elle entrait dans une pièce comme Katharine Hepburn franchissait la porte d'un saloon! Une allure, une présence et du bruit. Et c'est de façon tonitruante que «Big Joan», comme elle se surnommait elle-même, est entrée dans ma vie, par le biais d'un tableau. Cette impression d'être immergée sans oxygène devant la profondeur d'un diptyque de Joan Mitchell, je l'ai vécue pour la première fois au MoMA de New York il y a une dizaine d'années. J'ai été foudroyée par l'énergie du coup de pinceau, éblouie par la puissance des couleurs, sans comprendre ce qui m'arrivait. Et depuis la violence de ce choc sensoriel, je n'ai plus quitté ni la peintre, ni la femme. Quelle a été la vie de cette Américaine au caractère imprévisible, de cette héroïne, alcoolique et colérique, fascinante et effrayante, puissante et si fragile qui a choisi de vivre en France? Née en 1925 à Chicago dans une famille de la haute société, morte à Paris en 1992, Mitchell a su s'imposer comme figure majeure de l'abstraction dans un monde alors presque exclusivement masculin. Ce récit est une enquête sur une femme libre, libre d'aimer comme un homme, de boire autant qu'un homme et de peindre aussi bien qu'un homme.
Mexique, 1925. Frida veut devenir médecin, malheureusement un tragique accident de bus à l'âge de 18 ans l'en empêche. Alitée, avec pour seule compagnie un miroir accroché au baldaquin de son lit, elle commence alors à peindre, en autodidacte. Trois ans plus tard, elle tombe amoureuse du peintre Diego Rivera : c'est le début d'une relation passionnée. Que ses tableaux soient couronnés de succès ou qu'elle doive surmonter des obstacles, Frida choisit en permanence la vie. Cependant, elle sera bientôt confrontée à une décision qui pourrait remettre en question tout ce à quoi elle croyait jusqu'à présent.
Une biographie romancée mettant à l'honneur une femme inoubliable qui a toujours combattu pour sa liberté.
Dans l'Allemagne exsangue et tumultueuse des années vingt, le Bauhaus est plus qu'une école d'art. C'est une promesse.
Au sein du grand bâtiment de verre et d'acier, Clara, Holger et Théo vont partager l'aventure intense et créative de la modernité. Les femmes y cherchent leur place. Des liens se tissent. Amitié, amour... Entre rêves d'Amérique et certitudes de Russie, les futurs se dessinent.
Bientôt, à Berlin, le temps s'assombrit. Lorsqu'à son tour l'école est prise dans les vents contraires de l'Histoire, les étudiants doivent faire leurs propres choix. Mais les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d'une vie.
À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu'il faut continuer ?
Lorsque Frida annonce son intention d'épouser Diego Rivera, son père a ce commentaire acide : « ce seront les noces d'un éléphant et d'une colombe ». Tout le monde reçoit avec scepticisme la nouvelle du mariage de cette fille turbulente mais de santé fragile avec le « génie » des muralistes mexicains, qui a le double de son âge, le triple de son poids, une réputation d'« ogre » et de séducteur, ce communiste athée qui ose peindre à la gloire des Indiens des fresques où il incite les ouvriers à prendre machettes et fusils pour jeter à bas la trinité démoniaque du Mexique - le prêtre, le bourgeois, l'homme de loi. Diego et Frida raconte l'histoire d'un couple hors du commun. Histoire de leur rencontre, le passé chargé de Diego et l'expérience de la douleur et de la solitude pour Frida. Leur foi dans la révolution, leur rencontre avec Trotski et Breton, l'aventure américaine et la surprenante fascination exercée par Henry Ford. Leur rôle enfin dans le renouvellement du monde de l'art.
Étrange histoire d'amour, qui se construit et s'exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une oeuvre à la fois dissemblable et complémentaire. L'art et la révolution sont les seuls points communs de ces deux êtres qui ont exploré toutes les formes de la déraison. Frida est, pour Diego, cette femme douée de magie entrevue chez sa nourrice indienne et, pour Frida, Diego est l'enfant tout-puissant que son ventre n'a pas pu porter. Ils forment donc un couple indestructible, mythique, aussi parfait et contradictoire que la dualité mexicaine originelle, Ometecuhtli et Omecihuatl.
«Je vais tenter de comprendre comment est né l'ogre Picasso. Ce Minotaure qui dévore ses proies, ses amours comme la peinture. Celui qui occupe tout le temps, partout, toute la place, toutes les places.»Universellement adulé, Picasso éblouit de son génie tant les artistes qu'il côtoie que ses proches, ses amis ou les femmes de sa vie. Mais cette emprise irrésistible est tout aussi dévastatrice. Du tremblement de terre de 1884 où le petit Pablo assiste pétrifié à la naissance de sa soeur jusqu'à ses dernières années où il fait figure de demi-dieu, Sophie Chauveau dresse un portrait stupéfiant des deux visages de Picasso. Un monstre consacré qui s'enfonce résolument dans un labyrinthe dont il a façonné les parois, créant sans répit une oeuvre titanesque qui semble ne jamais devoir s'achever.
Les oeuvres d'Ernest Pignon-Ernest ne naissent vraiment qu'en ville, lorsqu'elles s'y fondent, lorsqu'elles font corps avec les murs sur lesquels elles sont collées. Elles se développent, travaillées par le temps, les intempéries, la pollution urbaine, les graffitis, les taches, les déchirures qui, aussi improbable que cela puisse paraître, les retouchent, les reformulent, les explorent comme si elles n'avaient jamais quitté l'atelier du peintre. Affiché sur un mur de Naples, le portrait de Pasolini portant son cadavre requiert celles et ceux qui le regardent et qui, parfois, s'approchent si près qu'ils se plaquent contre lui pour s'en imprimer ; pour l'absorber corps contre corps, comme une étreinte amoureuse ou mortelle.
C'est un art de combat.
Ernest Pignon-Ernest est un rebelle.