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Judit Reigl, l'envol : Dessins et peintures
Judith Reigl
- Snoeck Gent
- Art Contemporain
- 31 Octobre 2024
- 9789461619358
Tour à tour surréaliste, gestuelle, figurative, se déployant au travers de grandes séries rigoureusement construites par l'artiste comme le développement de son vocabulaire plastique, l'oeuvre de Judit Reigl ne se sera jamais laissé réduire à un courant unique, ni enfermer dans les cases étroites d'une opposition trop simple entre abstraction et figuration.
Avant tout préoccupée par la question du corps, du geste et de la manière dont le mouvement se traduit dans son travail, Judit Reigl ne poursuit pas une pratique du dessin, plus économe, de la même manière tout au long de sa carrière. Après les premiers dessins réalisés sur les routes de l'exil en 1947, elle reprend la plume et l'encre en 1954 lorsqu'elle développe les compositions qui posent les premiers jalons de ses séries Éclatements et Centres de dominance. Elle se tourne une nouvelle fois vers le dessin en petit format en 1965. Dans les années 2010, après l'exécution des Déroulements de 2008, de son propre aveu les dernières toiles monumentales de sa carrière, elle n'abandonne pourtant pas les pinceaux et réalise la série des Encres qui se transformeront progressivement en Oiseaux en 2012. Jusqu'à la fin, marquée par ses derniers croquis figuratifs qui rappellent directement ceux des tout débuts, c'est le dessin qui tiendra le fil créatif tendu entre toutes les phases de la carrière de Reigl. -
Du 13 février au 6 juin 2021 le musée Fabre met à l'honneur trois artistes contemporains dont les oeuvres, toiles et dessins, ont récemment rejoint les collections du musée. Ils sont à découvrir dans trois espaces distincts du parcours permanent Issus de trois générations différentes, Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier se sont tous trois intéressés à la matérialité de la peinture, élaborant de nouvelles techniques picturales mises au coeur de leur pratique. Si Pierrette Bloch fait gouter la peinture, point après point, sur le papier ou sur la toile disposée à l'horizontal, noue consciencieusement le crin, inscrit de larges traces blanches au pastel, André-Pierre Arnal plie, froisse, ficèle la toile, colle et décolle le papier. Stéphane Bordarier développe quant à lui une technique picturale qui se rapproche de celle de la fresque, dans laquelle la couleur est prise dans la colle encore humide, induisant l'urgence du geste.
Issus de trois générations différentes, Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier se sont tous trois intéressés à la matérialité de la peinture, élaborant de nouvelles techniques picturales mises au coeur de leur pratique. Si Pierrette Bloch fait gouter la peinture, point après point, sur le papier ou sur la toile disposée à l'horizontal, noue consciencieusement le crin, inscrit de larges traces blanches au pastel, André-Pierre Arnal plie, froisse, ficèle la toile, colle et décolle le papier. Stéphane Bordarier développe quant à lui une technique picturale qui se rapproche de celle de la fresque, dans laquelle la couleur est prise dans la colle encore humide, induisant l'urgence du geste.
Peintre et sculptrice française.
Évoluant depuis les années 1950 vers une pratique abstraite, l'oeuvre de Pierrette Bloch, en dehors de toute catégorie esthétique, joue sur le rythme, l'ambivalence entre le plein et le vide, le contraste entre le noir et le blanc. Subtile, elle se décline par séries, avec une économie de moyens, à partir de la répétition de formes élémentaires - le point, les entrelacs, l'écriture - et de couleurs quasi absentes. Elle éprouve ses premières émotions artistiques en 1939, devant les chefs-d'oeuvre du musée du Prado exposés à Genève. C'est justement en Suisse que, fuyant la France occupée, elle se réfugie avec ses parents en 1940. Elle se plonge dans la lecture, source d'inspiration fondamentale, et assiste à des conférences d'histoire de l'art, notamment celle de René Huyghe sur la ligne, qui la conduit à s'interroger sur les relations qu'entretient le dessin avec le temps et l'écriture. À la fin de la guerre, de retour à Paris, elle suit les cours des peintres Jean Souverbie (1891-1981) et André Lhote (1885-1962) ; en 1949, elle est la première élève d'Henri Goetz (1909-1989), qui délaisse alors le surréalisme au profit de l'abstraction. Elle fait la connaissance de Colette et Pierre Soulages (1919), devenus des amis intimes. Influencées par celui-ci et Nicolas de Staël, ses premières peintures abstraites, à la texture épaisse, sont structurées par un système de grille, caractéristique des oeuvres picturales d'après-guerre. Les années 1950 correspondent au début de sa reconnaissance : elle participe au Salon des réalités nouvelles (1950), dédié à l'abstraction depuis l'après-guerre ; dès l'année suivante ont lieu ses premières expositions personnelles en France et aux États Unis, où elle séjourne régulièrement.
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Avec ce catalogue, les Deichtorhallen de Hambourg présentent une grande exposition sur Otto Dix et son influence sur l'art jusqu'à aujourd'hui, qui aura lieu à l'automne 2023. L'exposition compte deux parties, dont la première est consacrée à l'oeuvre supposée apolitique de Dix à l'époque nazie et met en évidence les retombées artistiques de la censure politique, de la conformité, de l'opposition et de l'iconographie politique. En effet, le travail d'Otto Dix sous le national-socialisme n'a jusqu'à présent joué qu'un rôle secondaire dans les expositions et la recherche. Aussi, pour appréhender les paysages, portraits et sujets chrétiens de Dix dans le contexte de son époque, l'ouvrage place le peintre, son oeuvre et son parcours dans le cadre artistique et politique de la République de Weimar, du national-socialisme et de l'immédiat après-guerre. La deuxième partie de l'exposition et du livre est centrée sur la réception d'Otto Dix en ce qui concerne les sujets, l'iconographie politique, la style, la technique et le genre. Il s'agit, d'une part, de montrer les changements culturels et sociaux qui se font jour dans la réception de son oeuvre et, d'autre part, l'immense fascination qu'elle exerce sur une quarantaine d'artistes contemporains parmi les plus connus au monde, entre appropriation et réinterprétation, provocation et stimulation. Les artistes sélectionnés comptent notamment Yael Bartana, Monica Bonvicini, Marc Brandenburg, John Currin, Alice Neel, Nicolas Party, Cindy Sherman, Katharina Sieverding ou Kara Walker.
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LE JARDINIER : Dana Schutz a peint une nouvelle seÌrie de tableaux en 2021, exposeÌe aÌ€ la fin de l'anneÌe aÌ€ la CFA de Berlin sous le titre « The Gardener » (« Le Jardinier »). ApreÌ€s le cahier aujourd'hui eÌpuiseÌ « Waiting for the Barbarians » (« En attendant les barbares ») dans lequel figurait le tableau objet de violentes attaques « Open Casket » (« Cercueil ouvert »), qui avait donneÌ lieu aÌ€ de fortes protestations de militants en 2017 pendant la biennale du Whitney, l'artiste preÌsente aujourd'hui un nouveau style de peinture. Elle exageÌ€re l'expressiviteÌ de ses toiles au moyen de contours faits d'un eÌpais trait noir. Si la nature au contenu destructeur de ses tableaux de 2016 effrayait sous une forme qu'on pouvait presque qualifier de steÌrile du fait de la palette de couleurs curieusement joyeuse et presque « solaire » qu'elle utilisait pour des situations et des sujets funestes, les nouvelles toiles, de meÌ‚me qu'une seÌrie de sculptures, paraissent dures et menaçantes. Pour reprendre les mots de Dana ZÌoeaja dans le texte qui les accompagne et qui meÌrite d'eÌ‚tre lu : « Dans l'univers pictural de Schutz, les activiteÌs les plus profanes reposent sur un eÌleÌment sombre, du fait notamment que toute forme de travail semble constituer un acte de reÌvolte contre notre lamentable monde. Adaptation et reÌsistance s'y donnent la main. »