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Arts et spectacles
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La Ressemblance inquiète Tome 1 : L'Humanisme altéré
Georges Didi-Huberman
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 6 Avril 2023
- 9782073000927
En définissant l'histoire de l'art comme «discipline humaniste», Erwin Panofsky entendait un tel humanisme dans la perspective de cette longue tradition, éthique autant qu'érudite, qui court depuis l'Antiquité et aura trouvé sa moderne reformulation chez Kant. L'humanisme s'entendait aussi dans son acception historique de moment crucial pour la culture occidentale, à savoir la Renaissance italienne et nordique. C'est un fait frappant que l'histoire de l'art s'est souvent refondée dans sa propre méthode à partir d'une vision renouvelée qu'elle pouvait offrir de cette période fascinante et initiatique à bien des égards. Mais il faut compléter cette histoire de l'art par une anthropologie des images, des regards, des relations de ressemblance. Et renouer par là avec le point de vue d'Aby Warburg, pour qui l'humanisme fut un âge non seulement de conquêtes majeures, mais aussi d'inquiétudes, de tensions, de crises, de conflits. Cet ouvrage réunit une série d'études où l'humanisme renaissant se révèle altéré dans certains objets figuratifs. On y découvre comment la ressemblance inquiète autant qu'elle s'inquiète, délivrant ses symptômes par-delà tous les signes iconographiques qu'on peut y reconnaître. Qu'il s'agisse de la Peste noire, de l'expression pathétique, du portrait ou des multiples usages figuratifs de la cire, dans tous les cas l'humanisme aura montré son malaise impensé, sa fêlure constitutive : une fatale altération qui est vocation à l'altérité.
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L'artiste est inventeur de temps. Il façonne, il donne chair à des durées jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables chroniques.
Essayer voir, ce n'est pas seulement essayer de voir. C'est accorder son regard à la durée d'un " essai ", cette forme de pensée à la limite du théorique et du poétique. Forme que l'on retrouve dans Apple T., une oeuvre de Miroslaw Balka où se pose la question - déjà littérairement articulée par Aharon Appelfeld ou Imre Kertész - de savoir comment survivre à Treblinka. Forme que l'on retrouve aussi dans une oeuvre de James Coleman qui pose à son spectateur la question - déjà philosophiquement argumentée par Ludwig Wittgenstein et poétiquement phrasée par Samuel Beckett - de l'essayer dire, cette parole à trouver face à ce qui, sous nos yeux, se dérobe.
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La ressemblance informe ou le gai savoir visuel selon Georges Bataille
Georges Didi-Huberman
- Macula
- Vues
- 7 Juin 2019
- 9782865891122
Ce livre est un traité d'esthétique paradoxale. Une esthétique que Georges Didi-Huberman développe à partir de l'analyse minutieuse - textes et images mêlés et confrontés - de Documents, la revue d'art que Georges Bataille, avec ses compagnons Michel Leiris, Carl Einstein, Marcel Griaule, et quelques autres, a dirigée en 1929 et 1930.
Dans cette revue, Bataille a fait preuve d'une stupéfiante radicalité dans la tentative de dépasser, de « décomposer » comme il disait, les fondements mêmes de l'esthétique classique.
Et il le fit autant dans la production théorique de quelques notions explosives que dans la manipulation pratique, concrète, des images qu'il convoquait et montait les unes avec les autres pour mieux éprouver leur efficacité.
Ce livre tente de dégager une leçon de méthode pour l'histoire de l'art et pour l'esthétique d'aujourd'hui : la conjonction d'une pensée transgressive et d'une pensée déjà structurale, la conjonction des avant-gardes artistiques (peinture, sculpture, cinéma, photographie) et des sciences humaines (archéologie, histoire, ethnologie, psychanalyse). Tout cela fait de Documents un véritable moment clef dans notre pensée moderne de l'image: un moment de gai savoir visuel dont nous devons, aujourd'hui plus que jamais, méditer la généreuse leçon.
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L'étoilement : conversation avec Hantaï
Georges Didi-Huberman
- Éditions du Minuit
- 18 Février 1998
- 9782707316301
L'artiste est inventeur de lieux.
Il façonne, il donne chair à des espaces jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables topiques.
Le genre de lieux qu'invente simon hantaï passe d'abord par un travail avec la toile : matériau tactile, outil d'empreintes et de modulations plutôt qu'écran de projection, support, voire l'organisme vivant du "pliage comme méthode", cette procédure que le peintre a développée jusqu'à ses limites extrêmes.
La "toile au travail" est ici présentée comme une fable d'objets textiles - le filet, la maille, le tablier, la faille, la serpillière, le linceul, etc. - oú se raconte l'accouchement du tableau, son entoilement, jusqu'à l'étoilement généralisé qu'impose à nos regards la peinture de hantaï.
Pour cette conversation, le peintre sort d'une longue réserve. ses mots eux-mêmes sont autant de noeuds ou d'étoilements dans le tissu de notre pensée sur l'art.
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L'artiste est inventeur de temps. Il façonne, il donne chair à des durées jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables chroniques.
En ce sens pourrait-on dire qu'il " sent le grisou " de l'histoire. Mais comment sentir le grisou, ce gaz incolore et inodore ? Comment voir venir le temps ? Les mineurs, autrefois, utilisaient des oisillons en cage comme " devins " pour les coups de grisou : mauvais augure quand le plumage frémissait. Le frémissement des images ne pourrait-il pas, lui aussi, remplir cet office mystérieux ? C'est ce qu'on tente ici de suggérer à travers un libre commentaire de quelques images " remontées du fond de la mine " mais, surtout, de La rabbia, l'admirable film d'archives politico-poétique de Pier Paolo Pasolini.
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L'artiste est inventeur de temps. Il façonne, il donne chair à des durées jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables chroniques.
Le Temps scellé, une sculpture de Pascal Convert, a fait partie d'une grande exposition ayant le chef-d'oeuvre pour thème. On s'interroge sur les tensions qui surgissent alors entre l'autorité de l'oeuvre (créatrice de valeur) et l'inestimable modestie du travail (qui comporte, chez Convert, un aspect archivistique et historien). On s'interroge aussi sur les tensions inhérentes à Queen and Country, une oeuvre de Steve McQueen sur la guerre d'Irak, et où se révèle la position sur le fil de l'artiste dans le monde politique. Histoire de relire aussi les phrases de Jean Genet sur le funambule, cet être qui danse avec le temps qui le tuera pour sûr.
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L'artiste est inventeur de temps. Il façonne, il donne chair à des durées jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables chroniques.
Un petit film de Sarkis intitulé Au commencement, l'apparition donne ici l'occasion de réfléchir ? historiquement et anthropologiquement ? sur l'étrange figure composée du lait et de la mort. Entre l'écoute et la parole, une installation d'Esther Shalev-Gerz, permet quant à elle de reposer à nouveaux frais la question du témoignage historique et de ses « blancs », de ses événements de silence. Question qui ne peut être traitée de haut puisqu'elle met en cause notre langage lui-même, et qui cherche son propre phrasé à l'écoute de la littérature, qu'il s'agisse d'un poème de Mallarmé, d'une fable hassidique ou d'un récit de Georges Perec.
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Ninfa moderna ; essai sur le drapé tombé
Georges Didi-Huberman
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 17 Avril 2002
- 9782070763757
L'histoire des images ne vit pas seulement au rythme manifeste des renaissances et des obsolescences. Elle vit également au rythme, plus latent, des survivances. Aby Warburg, qui interrogeait l'art occidental sous l'angle des «survivances de l'Antiquité», accorda une attention particulière à cette figure mouvante et drapée qu'il nommait Ninfa - sorte de personnification ou de demi-déesse des éternels retours de la forme antique. Ce livre entend prolonger aujourd'hui la quête warburgienne de Ninfa : il interroge le motif du corps féminin et de la draperie jusque dans ses avatars contemporains. Comme dans un montage cinématographique, on y voit Ninfa tomber progressivement, et son drapé se séparer d'elle jusqu'à échouer, seul, au plus bas de la représentation. Par-delà les Vénus alanguies de la Renaissance et les martyres baroques écroulés à terre, se dessine un mouvement général qui prendra toute son ampleur lorsque les artistes - d'Atget à Brassaï et Picasso, de Moholy-Nagy à Alain Fleischer - attacheront leur attention à tout ce qui traîne dans les rues de nos grandes villes : par exemple, cette informe «serpillière» des caniveaux parisiens, qui forme un surprenant leitmotiv de notre modernité.
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Silence
Peter Geimer, Renaud Ego, Guillaume Cassegrain, Georges Didi-Huberman, Jérôme Thélot, Susan Sontag
- L'Ecarquille
- 30 Novembre 2023
- 9782901968061
Les albums de L'écarquillé réunissent désormais chaque automne artistes et auteurs autour d'un thème.
Un rendez-vous annuel riche en surprises. Des volumes indisciplinaires sur l'image, où la recherche, dans toutes ses exigences, fraye avec la création. Leur terrain couvre le champ et le hors-champ de l'histoire de l'art. Ils proposent à des auteurs de tous horizons de s'aventurer sur ces friches avec leurs propres outils : ils publient ainsi des textes à la croisée des différents savoirs, suivant une perspective transhistorique. Ils invitent à explorer les espaces de création où l'image se déploie le plus intensément, dans toute sa richesse sémantique. Ces espaces vibrants du visible, ils les envisagent comme matière vivante. Ils mettent au jour leurs dimensions historique, esthétique, anthropologique, symbolique. Ils s'interrogent sur nos capacités à voir et à inventer, à partir de ce que nous voulons voir ou ne pas voir.
Pour y parvenir, chaque album fait place à des études qui témoignent de l'actualité et de la vitalité de la recherche internationale dans toutes les sciences humaines et sociales, dès lors qu'elles se mettent en quête du travail des images, des expériences intérieures qu'elles mobilisent en nous, au-delà de leur seule visibilité. Il explore aussi les variations à travers le temps de la pensée sur l'image, en donnant des traductions en français de textes inédits, disparus ou méconnus, et en les plaçant en situation de dialogue avec le présent. Soucieux d'articuler théorie et empirie, il donne la parole aussi bien aux chercheurs en sciences humaines qu'aux artistes visuels, écrivains, chorégraphes, musiciens.
Face à l'imagerie médiatique, les albums de L'écarquillé désirent redonner toute sa puissance et sa richesse de signifi cation à la création visuelle, abordée au prisme du tracé, de l'empreinte et de la représentation. Ils considèrent l'image comme matière à penser, expérience de vérité, moteur d'énergie et force de transformation.