Spectatrices !
De l'Antiquité à nos jours
Les femmes occupent une place continue dans le public du spectacle vivant depuis ses origines. Partis en quête des traces de cette présence, les auteurs ici réunis ont repéré les lieux et genres de spectacles que les femmes ont privilégiés, leurs emplacements dans les gradins et les salles, et tenté de retrouver leurs émotions, décantées des commentaires masculins.
Les spectatrices ont souvent été considérées comme soumises à leurs passions et dépourvues de toute distance critique. Elles ont été placées soit dans une position subalterne, reflétant leur place dans la société, soit aux premières loges, non pour leur offrir une qualité du regard mais pour permettre aux spectateurs de les voir et de scruter leurs robes et coiffes. Adversaires et défenseurs du théâtre ont débattu de la présence de ces femmes, les premiers la regrettant, tant cet art favoriserait des désirs illicites, les seconds la louant, les spectatrices devenant cette fois les garantes de la décence et de l'utilité du genre théâtral. Dans le même temps, la réception féminine a joué un rôle croissant dans les stratégies des auteurs et acteurs. En fonction de la période, du lieu, de leur appartenance sociale, les spectatrices ont pu jouir d'une plus ou moins grande liberté ; elles ont également usé de la scène comme d'un lieu d'émancipation, et ont parfois pris soin de laisser de leur expérience des témoignages directs.
Cette étude de grande ampleur permet de redonner à ces femmes une parole et une voix, un corps et des gestes, mais aussi des affects contrastés, de l'exaspération au plaisir.
Véronique Lochert est maîtresse de conférences HDR en littérature comparée à l'Université de Haute-Alsace. Marie Bouhaïk-Gironès est chargée de recherche HDR au CNRS en histoire médiévale, au Centre Roland Mousnier. Céline Candiard est maîtresse de conférences HDR en études théâtrales à l'Université Lumière Lyon 2. Fabien Cavaillé est maître de conférences en études théâtrales à l'Université de Caen Normandie. Jeanne-Marie Hostiou est maîtresse de conférences en études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle. Mélanie Traversier est maîtresse de conférences HDR en histoire moderne à l'Université de Lille.
Vingt ans après la sortie de son pilote, The Wire reste sans aucun doute la plus grande fresque politique et criminelle de l'Amérique moderne. Avec cet ouvrage à la fois très renseigné et agréable à lire, illustré de dessins percutants qui réinventent l'univers de la série, les journalistes du magazine Sofilm vous emmènent faire un tour à Baltimore, à la recherche d'Omar, de McNulty et tous les autres. Voilà le guide ultime pour se replonger dans les racines de la corruption et du trafic de drogue, aux origines du chef-d'oeuvre de David Simon.
The Wire est un livre collectif signé par plusieurs membres de la rédaction du magazine Sofilm qui raconte depuis 2012 le monde du cinéma et des séries comme vous ne l'avez jamais lu. C'est-à-dire avec de grandes histoires, un peu d'humour et beaucoup d'humain.
Il est illustré par le dessinateur indépendant Romain Baraton.
Vincent van Gogh (Groot-Zundert, Brabant, 1853 - Auvers-sur-Oise, 1890)
La vie et l'oeuvre de Vincent van Gogh sont si étroitement liées qu'il est quasiment impossible de voir ses toiles sans y lire le récit de sa vie : van Gogh est en effet devenu l'incarnation du martyr souffrant et incompris de l'art moderne, l'emblème de l'artiste marginal. Le premier article, publié en 1890, donnait des détails sur la maladie de van Gogh. L'auteur de l'article voyait le peintre comme un «génie terrible et dément, souvent sublime, parfois grotesque, toujours à la limite du cas pathologique ». On sait très peu de choses sur l'enfance de Vincent. Á l'âge de 11 ans, il dut quitter le «nid humain », comme il le nommait lui-même, pour poursuivre sa scolarité dans divers internats. Le premier portrait nous montre van Gogh comme un jeune homme sérieux de dix-neuf ans. A cette époque, il avait déjà travaillé trois ans à La Haye et ensuite à Londres, dans la galerie Goupil & Co. En 1874, son amour pour Ursula Loyer s'acheva dans un désastre et un an plus tard, il fut transféré à Paris, contre son gré. A l'issue d'une discussion particulièrement violente au moment des fêtes de Noël 1881, son père, pasteur, ordonna à Vincent de partir. Avec cette ultime rupture, il abandonna son nom de famille, signant ses toiles d'un simple «Vincent ». Il se rendit à Paris et ne retourna jamais en Hollande. Á Paris il fit la connaissance de Paul Gauguin, dont il admirait énormément les peintures. L'autoportrait fut le principal sujet de Vincent de 1886 à 1888. En février 1888, Vincent quitta Paris pour Arles, et essaya de persuader Gauguin de le rejoindre. Les mois passés à attendre Gauguin furent les plus productifs de la vie de van Gogh. Il voulait montrer à son ami autant de toiles que possible et décorer la Maison jaune. Mais Gauguin ne partageait pas sa vision de l'art et rentra finalement à Paris.
Le 7 janvier 1889, quatorze jours après son automutilation, Vincent quitta l'hôpital. Ignorant sa propre folie, il espérait se rétablir et oublier, mais en réalité, il y retourna deux fois cette année là. Au cours de son ultime séjour à l'hôpital, Vincent peignit des paysages dans lesquels il recréait le monde de son enfance. On dit que Vincent van Gogh se tira une balle dans la tempe dans un champ, mais décida de rentrer à l'hôtel et de se coucher. Le propriétaire informa le Dr Gachet et son frère, Theo ; ce dernier décrivit les derniers instants de sa vie qui prit fin le 29 juillet 1890 : «Je voulais mourir. Mais j'étais assis à son chevet, lui promettant que nous allions le guérir. [...] », il répondit : «La tristesse durera toujours. »
Tout à la fois influencé par les maîtres de l'Antiquité, le génie de Michel-Ange et la sculpture baroque, Auguste Rodin est l'un des artistes les plus reconnus de l'histoire. Bien qu'il soit considéré comme l'un des fondateurs de la sculpture moderne, Rodin n'a jamais critiqué la tradition classique. Nombre de ses sculptures furent critiquées et controversées en raison de leur sensualité ou de leur réalité crue. Ses oeuvres les plus originales se détachaient des traditionnels thèmes mythologiques ou allégoriques pour étreindre le corps humain, célébrer l'individualisme et la matérialité. Ce livre dévoile la vie et la carrière de cet artiste en explorant ses oeuvres majeures telles que La Porte de l'Enfer, Le Penseur et le fameux Baiser.
Plus de 20 ans après la diffusion du pilote, Les Soprano est considérée comme la plus grande série de la télé moderne. Avec cet ouvrage dense et fouillé, rythmé par des illustrations pop, les meilleures plumes du magazine Sofilm mêlent portraits, stories, interviews et analyses pour vous proposer le guide ultime en immersion dans les coulisses du chef-d'oeuvre de David Chase.
Des lieux cultes du New Jersey au casting d'Italo-Américains, en passant par des focus sur la nourriture, les costumes, la psychanalyse ou la musique... Revisitez les figures légendaires, les histoires secrètes et les batailles souterraines d'une oeuvre totale qui n'avait pas encore livré tous ses secrets.
Les Soprano est un livre collectif signé par plusieurs membres de la rédaction du magazine Sofilm qui raconte depuis 2012 le monde du cinéma et des séries comme vous ne l'avez jamais lu. C'est-à-dire avec de grandes histoires, un peu d'humour et beaucoup d'humain.
Il est illustré par le dessinateur indépendant Simon Bournel-Bosson, co-auteur de Azur (Kiblind Editions, 2020), qui prépare actuellement sa première bande dessinée de fiction.
La Bibliothèque nationale de France célèbre dans cet ouvrage les contes issus de la grande tradition orale scandinave. Inspirée de l'édition Piazza de 1919 conservée à la Réserve des livres rares, cette publication offre au lecteur de tout âge un choix de textes qui racontent l'amour, le désir, l'interdit, la transgression, la quête initiatique, en un mot, l'universalité de l'aventure humaine. Les illustrations de l'artiste danois Kay Nielsen (1886-1957) renforcent encore la puissance de cet univers fantastique peuplé de trolls, de fées, de princes et de princesses du " Pays blanc ". Ces images semblent d'autant plus fascinantes que chacune d'elles convie, en même temps que l'effroi, la sensualité la plus raffinée, la plus délicate. La palette de l'artiste décline les passions en magnifiant les bleus, les gris et les blancs évocateurs du givre, de la neige et du froid. Mais qu'on ne s'y trompe pas ! Ici, le feu couve sous la glace... Ouvrage enrichi d'une préface du romancier et essayiste Pierre Péju et d'une introduction de Carine Picaud, conservateur à la Réserve des livres rares de la Bibliothèque nationale de France.
Entre courbes et contre-courbes, Mucha créa, à la fin du XIXe siècle, une égérie nouvelle qui devait hanter les rues de Paris. Au fil des représentations de Sarah Bernhard, cette muse voluptueuse devint un véritable emblème de l'Art nouveau et offrit à l'affichiste succès et renommée.
Néanmoins, le talent de l'artiste ne se limita jamais à la lithographie. Nourri par cette passion d'exalter, au mieux, la sensualité du monde qui l'entourait, l'art de Mucha, s'exprima indifféremment tant sur les monumentaux panneaux décoratifs des salles à manger que sur les petites pièces délicates de porcelaine. C'est toute la richesse et la variété de cet artiste fin-de-siècle que nous fait redécouvrir ici l'auteur.
Ouvrage collectif qui fait suite au colloque 2022 de l'association des conservateurs des antiquités et objets d'art de France pour une réflexion multidisciplinaire sur les arts du feu : terre cuite, céramique, émail et verre. Une iconographie parlante et enrichissante, qui met en lumière la beauté du travail par le feu. Une série d'actes de colloques suivie par Actes Sud depuis 20 ans, à la qualité et à la modernité du propos constantes au fil des ans.
Il y en a qui ont fait du théâtre en attendant de pouvoir faire du cinéma. D'autres qui ont été influencés par la scène et en ont témoigné dans leurs films. D'autres encore qui se sont fait connaître par le cinéma et ont attendu longtemps avant de tenter l'expérience théâtrale. Quel que soit leur parcours, ces artistes expriment le lien profond, parfois problématique ou paradoxal qui unit cinéma et théâtre. On dit qu'au cinéma, c'est la mise en scène qui est première, alors que sur les planches, ce sont le texte et les acteurs qui règnent ; parfois, ce n'est pas si simple. Une dizaine de créateurs et créatrices de premier plan, forts de leur expérience, s'expriment ici sur les deux domaines. Deux passions qui n'en font qu'une : mettre en scène.
Ce volume a été réalisé sous la direction de N. T. Binh, Camille Bui et Jean-Paul Figasso. Il rassemble de grands entretiens inédits avec Zabou Breitman, Peter Brook, Arnaud Desplechin, Xavier Durringer, Guillaume Gallienne, Benoît Jacquot, Agnès Jaoui, Alexis Michalik et Safy Nebbou.
Il a été le roi d'Hollywood et remporté cinq oscars dans les années 1970. Il a rêvé d'un cinéma électronique et connu la faillite dans les années 1980. Il a trouvé une synthèse entre grand spectacle et films intimistes dans les années 2000. Sans conteste, Francis Ford Coppola est l'un des réalisateurs contemporains les plus singuliers.Richement illustré en couleurs, cet ouvrage est composé de textes qui parcourent chronologiquement son oeuvre, de ses débuts dans l'écurie Corman à son dernier film en date, Twixt, en passant par le pivot Apocalypse Now, notamment au fil d'un long entretien de 1979 inédit en livre.Coppola et la génération Corman - Gilles EspositoLes Gens de la pluie - Cédric AngerTrois scènes de la trilogie du Parrain - Jean-François BuiréConversation Secrète - Miguel MariasApocalypse Now - Hervé AubronEntretien avec Francis Ford Coppola (1979)Les années 1980 et le cinéma électronique - Murielle JoudetDracula - Jean DouchetJack et L'Idéaliste - Jean-François RaugerLe retour de Coppola - Mathieu Macheret
Il y a un siecle naissait l'ecrivaine Marguerite Duras. L'ecrivaine ? Ne devrait-on pas plutot dire l'artiste pour integrer son travail de cineaste ? Disons qu'elle est une voix, tant celle-ci marque par sa singularite, au-dela de la forme de ses oeuvres. On a beaucoup ecrit sur Duras, son histoire et ses histoires. On a beaucoup cherche a comprendre sa vie et ses oeuvres, mais ses films ont souvent ete consideres comme un reliquat des textes. Cet ouvrage prend le cinema de Marguerite Duras comme il est : riche, au-dela des genres, des techniques, du cinema meme. Notre premier geste a ete de donner la parole a des auteurs qui, simplement, naivement, aiment son cinema, et sont impressionnes par lui. Aussi, differents tons et differentes generations se croisent : certains evoquent la violence politique des premiers films de Duras ou cherchent les marques de ses obsessions intimes, d'autres investissent ses decors et ses personnages. Mais tous se passionnent pour le naturel rare et radical avec lequel Duras, alors ecrivaine reconnue, s'empare du cinema. Pourquoi Detruire dit-elle est-il un film d'horreur ? Comment Luc Moullet devint-il le producteur de Nathalie Granger ? De l'Inde a Neauphle-le-Chateau, quels sont les lieux d'India Song ? Que faire pendant le Festival de Cannes? Filmer est-il un luxe? Et monter? Comment tuer le cinema? Pourquoi le vide est-il un programme revolutionnaire ?Des textes d'analyse sont accompagnes d'entretiens avec Duras elle-meme et certains de ses collaborateurs. Son personnage, eminemment romanesque, relie ainsi des temporalites differentes pour apprehender une oeuvre qui, elle, y a toujours echappe.
Comment définir ce qu'est « la direction d'acteur » ? Pourquoi y a-t-il si peu d'ouvrages sur la question ? Quel est ce « mystère » ?
Entre acteurs et réalisateurs, quelle émulation, quels rapports de force ? Les cinéastes vampirisent-ils leurs acteurs, et inversement ?
Les propos des cinéastes et metteurs en scène Olivier Assayas, Stéphane Brizé, Youssef Chahine, Patrice Chéreau, Michel Deville, Karim Dridi, Bruno Dumont, Cédric Klapisch, Claude Lelouch, Daniel Mesguich ne sont jamais théoriques. Ils transmettent leurs méthodes de travail. Ils racontent leurs expériences et évoquent les acteurs avec lesquels ils ont travaillé : Isabelle Adjani, Mathieu Amalric, Asia Argento, Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Belmondo, Juliette Binoche, Maggie Cheung, Patrick Chesnais, Clovis Cornillac, Béatrice Dalle, Cécile de France, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Albert Dupontel, Romain Duris, Isabelle Huppert, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Léaud, Vincent Lindon, Fabrice Luchini, Yves Montand, Michèle Morgan, Nick Nolte, Al Pacino, Michel Piccoli, Audrey Tautou, Jean-Louis Trintignant, Lino Ventura...
Autant de cas d'école passionnants.
Harmensz van Rijn Rembrandt
(Leyde, 1606 - Amsterdam, 1669)
Tout chez Rembrandt est un mystère complet, son esprit, son caractère, sa vie, son oeuvre et sa méthode de peinture. Mais ce que nous pouvons deviner de sa nature profonde à travers sa peinture et les incidents triviaux ou tragiques de sa vie malheureuse (son penchant pour le faste le poussa à la faillite), dont les infortunes ne s'expliquent pas complètement, révèle une effervescence de ses idées et de ses sentiments, des impulsions contradictoires émergeant des profondeurs de son être comme la lumière et l'ombre de ses toiles. Malgré cela, rien dans l'histoire de l'art ne nous donne une plus profonde impression d'unité que ses peintures, bien que composées d'éléments très hétéroclites aux significations les plus complexes.
On a le sentiment que son esprit, génial, brillant et libre, audacieux et ignorant toute servitude, qui le mena aux plus nobles considérations et aux plus sublimes rêveries, jaillissait de la même source que ses émotions. C'est de là que provient cette composante tragique qu'il imprima à tout ce qu'il peignait, quel que fût le sujet. Son oeuvre était donc inégale, car le sublime, qui était le propre d'un homme tel que lui, n'est pas une chose quotidienne.
C'est comme si cette personnalité singulière, étrange, attirante et presque énigmatique à la fois avait été lente à se développer, ou du moins à connaître sa pleine dimension. Que Rembrandt ait possédé un talent précoce et une vision originale du monde, ses dessins de jeunesse et ses premiers autoportraits des années 1630 le prouvent assez. En peinture, cependant, il ne trouva pas immédiatement la méthode pour exprimer les choses encore incompréhensibles qu'il avait à dire, la technique audacieuse, globale et personnelle que nous admirons dans ses chefs-d'oeuvre de la maturité et de la vieillesse, mais qui, en dépit de sa subtilité, fut jugée brutale et contribua certainement à l'éloigner de son public. Il adopta d'abord un style sophistiqué très similaire à la manière des «Petits Maîtres » de son pays.
Toutefois, à ses débuts et au temps de ses premiers succès, l'éclairage joua un rôle majeur dans sa conception de la peinture et il en fit le principal instrument d'investigation des arcanes de sa vie intérieure. Il lui révéla la poésie de la physionomie humaine lorsqu'il peignit le Philosophe en méditation, ou La Sainte Famille, si délicieusement absorbée dans sa modeste intimité, ou l'ange Raphaël quittant Tobias. Mais bientôt il exigea plus, et La Ronde de nuit marqua immédiatement l'apothéose de sa réputation. Peu à peu, il évolua en s'éloignant du naturalisme des premières heures et des clairs-obscurs abrupts, arrondissant les angles et se tournant vers un monde plus coloré. Il songea aux grands vénitiens et emprunta leurs sujets pour produire une forme d'art né d'une vie intérieure et d'une émotion profonde. Les sujets mythologiques et religieux étaient traités comme ses portraits. Car tout ce qu'il puisait dans la réalité et même dans les oeuvres des autres, il le transmutait immédiatement en sa propre substance.
De la peinture antique, qui fut certainement d'une grande richesse, nous ne conservons que de rares traces matérielles. Mais ces chefs-d'œuvre disparus ont subsisté à travers des textes qui les décrivent et nous racontent, à leur propos, des anecdotes, mythes et récits que la tradition a fini par transformer en lieux communs
De la peinture antique, qui fut certainement d'une grande richesse, nous ne conservons que de rares traces matérielles. Mais ces chefs-d'œuvre disparus ont subsisté à travers des textes qui les décrivent et nous racontent, à leur propos, des anecdotes, mythes et récits que la tradition a fini par transformer en lieux communs : l'artiste tombant amoureux de son modèle, le jeune homme préférant la statue à la femme de chair, le peintre se livrant à la torture pour mieux représenter la douleur, des raisins si parfaitement imités que les oiseaux viennent les picorer.
C'est par la médiation de ces discours et de ces narrations que l'art antique a irrigué tout l'art occidental, dans sa pratique comme dans sa conception. Sans cesse repensés et reformulés, ces récits fondateurs ont offert à chaque auteur l'occasion d'exprimer sa vision singulière et se sont finalement traduits par autant d'interprétations originales.
Quelle a pu être l'influence de ces lieux communs sur les théories artistiques de l'âge moderne et contemporain ? Ont-ils contribué à alimenter, enrichir et populariser les discours théoriques, ou au contraire à les mettre en défaut, à les entraver ou à s'y substituer ? Par quelles médiations – rhétorique, philosophique, académique – cet ascendant des lieux communs s'est-il exercé ? Quel rôle ont-ils joué dans la pratique des artistes, notamment dans le choix et le traitement des sujets ? Par quel processus artistique s'accomplit la transposition fictionnelle du lieu commun ? Par quels indices peut-on identifier sa présence subliminale dans une œuvre ? Voilà l'enquête à laquelle nous convie cet ouvrage qui revisite magistralement l'histoire de l'art à la lumière de ses origines narratives.
L'oeuvre prolifique d'Alain Cavalier, témoigne d'une singularité dans le cinéma mondial et apporte un regard nouveau sur la manière de faire des films. Cet ouvrage s'interroge sur ce qu'il y a de commun entre les tournages dits "industriels" avec les grandes stars de l'époque telles que Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Alain Delon ou encore Catherine Deneuve, et ceux réalisés par exemple il y a cinq ans, seul, sans équipe technique, en face à face avec les "Braves", Raymond Lévy ou Jean Widhoff.
La prolifération des formes architecturales dans toutes les formes d'art ne cesse d'interroger, en particulier à partir du Moyen Âge. Ce phénomène ne peut être véritablement compris que si l'on prend en compte la question du changement d'échelle, avec les conséquences sur le travail des artisans et sur les significations symboliques qu'un tel processus de miniaturisation implique.
De la préhistoire à la Grèce antique, des civilisations traditionnelles aux sociétés contemporaines, les représentations symboliques, les mythes, les rites, les récits, les fictions contribuent à figurer un ordre du monde.
De la préhistoire à la Grèce antique, des civilisations traditionnelles aux sociétés contemporaines, les représentations symboliques, les mythes, les rites, les récits, les fictions contribuent à figurer un ordre du monde.
En mettant en résonance la pensée des œuvres, le point de vue des artistes et des chercheurs, cet ouvrage explore les dialectiques de l'ordre et du désordre.
Entre désordre des guerres, des économies et des communautés politiques, bon gouvernement et justice ; entre désordre des passions et des identités, héroïsme, altruisme, conscience et sentiments... la fiction, le théâtre, les analyses des phénomènes sociaux questionnent ces tensions qui traversent les collectifs comme l'expérience individuelle.
En réunissant des travaux dans le domaine de la préhistoire, de la génétique humaine, de l'anthropologie, des sciences et neurosciences cognitives, des études littéraires et théâtrales, de l'histoire des sensibilités, de la sociologie, de la philosophie politique, ce recueil met la pluridisciplinarité au service de la compréhension des transformations des figures de l'humain et de la cité.
George Cukor est l'un des grands cinéastes de l'âge d'or d'Hollywood. Pourtant, malgré une influence toujours forte, chez Pedro Almodóvar ou François Ozon, il semble résister à la critique. Peut-être parce que sa filmographie est truffée d'oeuvres non créditées (Autant en emporte le vent, Le Magicien d'Oz), de projets inachevés ou de montages refusés (Une étoile et née). D'Indiscrétions à My Fair Lady, en passant par sa pléiade d'acteurs (Katharine Hepburn, Greta Garbo, Cary Grant, John Barrymore, Jane Fonda...), ce livre s'adresse aux lecteurs curieux du cinéma américain comme aux cinéphiles les plus exigeants grâce à l'écriture soignée et au style riche mais accessible de critiques, cinéastes et historiens français et étrangers. L'ouvrage s'enrichit d'une abondante iconographie en couleurs.Avec des textes de Jean Douchet, Carlo Chatrian, Gonzalo de Lucas, Jean-François Buiré, Pierre Eugène, Bill Krohn, Chris Fujiwara, David Ehrenstein, David Phelps, Stéfani De Loppinot, Lorenzo Esposito, Mark Rappaport, Rinaldo Censi, Pablo Garcia Lorca, Yola Le Caïnec, et un entretien inédit en français avec George Cukor.
Jamais il n'y a eu autant de populations en déplacement sur la planète. Jamais, en même temps, on y a construit autant de murs et de frontières diverses. Quelles sont les conséquences de ces phénomènes, typiques de la mondialisation contemporaine, sur les paysages ? Ces déplacements de population, volontaires ou contraints, contribuent-ils à l'apparition de nouveaux paysages ? Telles sont les questions qui sont au coeur de ce numéro des Carnets du paysage.
Qu'est-ce que le style ? Peut-on le repérer facilement ? A quels signes et sous quelles conditions ? Le trouve-t-on dans les oeuvres de commande autant que dans les films d'auteur ? Une dizaine de cinéastes et d'écrivains mènent une réflexion sur le style dans le cinéma documentaire. Les scénarios des films Histoire d'un secret (2003) et Fragments sur la Grâce (2006) posent la question du style dans l'écriture documentaire.
Le collectif Othon réalise des documentaires consacrés à l'urbanisme et la démocratie du territoire, les deux jambes de la politique.
Personnage principal de ce livre, Valenciennes est emblématique des villes moyennes françaises. Le collectif Othon a voulu éprouver les données générales à la réalité quotidienne des habitants de tous milieux. Se révèle alors une vérité faite de contrastes, d'inégalités, de contradictions. S'il y a une « France à deux vitesses », chaque ville, même moyenne, vit également à deux vitesses.
Un éclairage passionnant au plus près de la France et ses réalités.
Le domaine de la chanson est vaste et divers, segmenté en territoires bien distincts : les termes de "chanson populaire", "folklorique", "traditionnelle", de "chanson française" renvoient chacun à des époques et à des espaces spécifiques. Les chansons anciennes qui font l'objet de cette étude engagent des acteurs très variés : des institutions patrimoniales qui gèrent des collections imprimées ou des fonds sonores, des équipes qui valorisent les chansons en les publiant, des chercheurs, des enseignants, des interprètes. Un CD réunissant des pièces illustrant chacun des articles est joint à l'ouvrage.
Les pratiques scéniques contemporaines sont habitées par la dimension visuelle. Or, non seulement elles démultiplient les images sur la scène et n'ont de cesse de solliciter le regard du spectateur, mais elles vont parfois jusqu'à l'absorber, en particulier par le biais de dispositifs désormais nommés « immersifs », lesquels semblent connaître un essor depuis les années 1990. Le présent ouvrage se propose par conséquent d'élargir la question de l'immersion au-delà des dispositifs explicitement immersifs et de faire l'hypothèse qu'elle permet d'interroger un large spectre de spectacles contemporains.
Nos paysages ont été en partie façonnés par l'action des ingénieurs. En témoignent les ouvrages d'art, barrages, ponts, routes, autoroutes, centrales électriques et nucléaires, jusqu'aux très contemporains champs d'éoliennes. De même, les ingénieurs agronomes ont contribué à modeler la campagne : remembrement, cultures intensives, techniques agricoles en prise avec une sphère économique de plus en plus élargie. Au sein de l'aménagement du territoire, de nouveaux domaines (environnement, climat, risques, biodiversité) accueillent des questions d'ingénierie. Ces nouvelles formes d'ingénierie sont-elles comparables au génie civil qui a tant marqué l'image de notre pays ? Qu'en est-il du paysage, et un génie paysager aurait-il du sens?