Depuis plus de trente ans, des lecteurs itinérants vont à la rencontre des enfants de moins 3 ans et de leurs familles avec des albums de littérature jeunesse choisis pour leurs qualités littéraires et artistiques afin de lire, jouer, parler, rire, mâchouiller, réfléchir, rêver, habiter le monde, se le représenter...
Nous savons désormais qu'un tout-petit s'intéresse aux livres et aux histoires dès sa venue au monde. Nous savons aussi que les adultes présents - parents, personnels de la petite enfance, professionnels du livre, des arts ou de la culture - s'émerveillent de cet intérêt et qu'ils ne cessent de s'interroger sur les bébés, les albums, la lecture, le langage, la langue et les langues...
Sans aucun doute, un bébé, tous les sens en éveil, « lit » le monde qui l'entoure. Mais comment des albums de jeunesse peuvent-ils contribuer à nourrir et développer ces capacités de lectures ? Comment, pourquoi et dans quelles conditions enrichissent-ils les représentations de soi, des autres, du monde ?
Face à l'absence d'une politique publique globale pour l'enfance et aux effets délétères de nombre de mesures gouvernementales, 61 organisations agissant dans tous les champs de l'enfance unissent leurs voix pour brosser le tableau de la condition des enfants : part croissante d'enfants vivant sous le seuil de pauvreté, nouveau-nés à la rue, enfants et leurs parents sans-papiers expulsés ou en centres de rétention, réforme de la justice des enfants délaissant la primauté de l'éducatif, réforme des modes d'accueil défavorable à l'épanouissement des jeunes enfants...
Leurs analyses alertent sur une enfance en « état d'urgence » et débouchent sur des propositions pour y remédier impérativement ! S'en dégagent nos exigences communes pour la cause des enfants. Il est vital d'en faire un axe prioritaire du débat public pour 2022 et au-delà : création d'un grand ministère chargé d'une politique publique universelle pour l'enfance, institution d'un « Code de l'enfance », plan Marshall pour extirper trois millions d'enfants de la pauvreté, respect intégral des droits des enfants, revitalisation des services publics pour l'enfance dotés de moyens humains et financiers conséquents, soutien au pouvoir d'agir des enfants...
Sous la forme d'un abécédaire, une équipe de soutien en soins palliatifs témoigne de sa pratique.
Elaboré à partir d'une supervision assurée pendant plusieurs années par Jean-Pierre Lebrun, cet abécédaire rend compte du travail d'ajustement incessant de détails auquel se soumettent les membres de l'équipe Delta, pour couvrir - palliatif venant de palliare, qui veut dire recouvrir - d'un manteau d'humanité jusqu'à leur dernier souffle, ceux et celles que la vie est en en train de quitter. Dire cette clinique du détail, de la broutille, voire m ême de la bricole, fait émerger l'importance cruciale de ces choses apparemment anodines, mais aussi des frottements, parfois des frictions, m ême des heurts, dans la rencontre entre le patient en fin de vie et celui qui l'accompagne.
Oui, dès la petite enfance, l'art et la culture contribuent au bien-être, au bien vivre-ensemble, à la prévention des inégalités et des discriminations ! Éveil artistique, démocratisation de la culture et inclusion riment bien ensemble, comme le montrent les expériences des auteurs à la crèche, au centre social, en bibliothèque, à l'école maternelle, chez l'assistante maternelle, au pied d'immeubles, au fond d'une vallée...
Des professionnelles de la petite enfance, des formatrices, des étudiantes, des lectrices, des artistes et des parents se mobilisent pour favoriser l'accès au beau, au patrimoine, à la création, au monde. Et cela, chez tout un chacun, les tout-petits, leurs familles - d'ici et d'ailleurs -, les personnes âgées aussi, les plus isolées, démunies, exclues. Pour davantage d'égalité et d'humanité partout, et en particulier dans les territoires parfois oubliés.
Les expériences dont il est question dans cet ouvrage ont été présentée lors de deux journées d'études initiées par l'association Le Furet,
l'une avec l'association LIRE à Paris et l'autre avec l'association CLEA.
Lire un livre à haute voix à un bébé, s'entendre parler, raconter. Se lire le livre. Partager sa lecture avec son bébé. Donner de la voix, mettre en voix ; une voix lit. Mais que se passe-t-il donc quand cette voix lit ? Qu'entend bébé ? L'histoire lue et le lecteur qui lit. Et si le livre est un album, un livre d'images, que voit bébé, pendant que la voix parle ? Les images du livre, de celui ou celle qui lit et ces images là qui s'éveillent en lui, à l'écoute de l'histoire lue. Que ressent bébé ? Et le lecteur ? Une expérience à deux ou singulière, un partage, une émotion, une mise en sens, une découverte, une énigme ? Lire un livre à un bébé, ce n'est pas une mince histoire, c'est bien plus qu'on ne peut l'imaginer. Lire un livre à un bébé, c'est participer d'une rencontre avec l'autre, au plus près de soi, une rencontre de corps, des sens, des émotions et des psychés. L'Agence nationale des pratiques culturelles autour de la littérature jeunesse a pour objectif de mettre en cohérence, de développer et de soutenir les actions en faveur de l'expérience littéraire dès le plus jeune âge.
L'isolement des parents, la réduction de la famille élargie, les confrontations culturelles, la nouvelle place des soignants dans l'intimité des parents, induisent, imposent, des manières plus collectives de soin auprès du bébé et de sa famille.
Le bébé est trop souvent envisagé au regard des seules relations avec sa mère. Sans nier cet aspect, cet ouvrage aborde le bébé dans sa famille et l'influence des évolutions sociétales qui pèsent sur ses parents et leur « nouvelle solitude ». L'originalité de cet ouvrage consiste ainsi à montrer comment une telle évolution s'accompagne d'une créativité sans précédent dans l'invention de nouveaux dispositifs de soin au quotidien chez lui, à la crèche, en centre parental, en PMI, à l'hôpital, etc.
BIEN VIEILLIR : Vous en connaissez, vous, qui ont envie de vieillir mal, de finir mal ? Quelle tyrannie ce « Bienvieillir ! » ou « Étonnant, nous avons échappé à une « oldpride ».
COUCHE : Âgekini.
LIBIDO : Ce n'est pas elle qui disparaît avec l'âge, c'est le reste !
MALADE ALZHEIMER : Étranger sans papier, à la fois immigré du temps et émigré de la mémoire.
SOUTIEN-GORGE : Objet non identifié en EHPAD !
VIEILLISSEMENT, réussi : Avoir une Rolex avant 50 ans, s'en souvenir après 80 ans !
Un dictionnaire impertinent de la vieillesse, certes, mais aussi amoureux de la vie. Les uns pourraient voir dans l'impertinence un relatif manque de respect... D'autres pourraient y saisir une manière de se rassurer par l'humour devant le caractère inéluctable d'une vieillesse redoutée. D'autres encore (et c'est le défi que relèvent les auteurs) veulent y trouver une manière de ne pas se soumettre... Ne pas se soumettre à l'arbitraire technique, administratif, économique et gestionnaire quand il vient limiter l'exercice de la liberté des plus âgés de nos contemporains. C'est aussi, avec les mots, l'occasion de tenir une posture politique affirmée.
Nourri par une vingtaine d'auteurs, porté par l'association « EHPAD'côté - Les pas de côté », ce dictionnaire iconoclaste mène combat sur les mots pour dire le réel de la vieillesse, pour soutenir toutes les pratiques inventives, formuler des alternatives aux modèles de « prise en charge » des vieux qui espèrent être regardés plutôt comme une chance, au moment où, plus que jamais, ils demandent à être accompagnés, soignés, envisagés... comme égaux à tout autre.
Cet ouvrage présente au lecteur un ensemble de points de vue, issus aussi bien de professionnels que d'artistes sur la rencontre entre le monde de l'art et le monde du handicap. Quel est le rôle de l'art et de l'expression artistique dans les lieux de vie et les dispositifs de soins, s'adressant aux personnes en situation de handicap, à tous les âges de la vie ? Comment le handicap apparaît-¬il dans différents domaines artistiques : littérature, arts plastiques, danse, théâtre, cinéma... ? Que nous enseigne l'art des personnes handicapées quant aux processus de création, aussi bien pour les artistes handicapés que pour tous les artistes ? Les pratiques artistiques dans les institutions sont-elles un moyen de modifier les représentations sociales, souvent dévalorisantes et stigmatisantes, suscitées par le handicap ?
Dans le contexte politique actuel, qui dénie au psychisme toute participation aux difficultés autistiques, les auteurs réunis par la CIPPA rendent compte de leur pratique clinique, institutionnelle et de leurs recherches auprès d'enfants autistes et de leur famille. Cet ouvrage ne cherche pas à être exclusivement une « défense et illustration de la psychanalyse ». Au contraire, il se situe constamment dans une perspective d'ouverture et de jonction avec les disciplines cognitives et les recherches scientifiques qui sont à y associer. À l'orée des restrictions théorico-cliniques mises en perspective par le 3e plan autisme (2013/2017), il défend la richesse des complémentarités et des atouts que proposent, dans le respect d'un cadre consensuel, l'imagination, la créativité, le plaisir partagé et les vertus essentielles d'une observation fine et continue. S'inscrivant dans un partenariat constant avec les parents, il se désolidarise complètement d'une psychanalyse qui accuse ou met à distance toute articulation avec le milieu familial.
Comment aider l'enfant à habiter le plus harmonieusement possible « son propre corps » ? L'approche développementale et instrumentale conceptualisée par André Bullinger a offert aux soignants de nouveaux moyens d'observation et d'intervention pour comprendre les « avatars du développement sensori-moteur » des tout-petits et les soubassements du fonctionnement corporel et psychique des adultes qu'ils deviendront.
Cet ouvrage évoque la construction des représentations du corps, depuis les premières semaines de l'évolution du « petit d'homme ». Il conjugue neurologie et psychologie pour aborder la complexité des notions de schéma corporel et d'image du corps.
L'approche clinique d'André Bullinger invite à dépasser la dichotomie trop souvent rencontrée entre troubles moteurs et troubles psychologiques et à dégager un projet thérapeutique qui tienne compte des variabilités individuelles.
Ce livre témoigne de 20 ans de lectures individualisées auprès de tout-petits et de leurs familles, à travers les voix croisées de professionnels de la petite enfance et de la culture, de spécialistes du développement de l'enfant.
Face à l'accroissement des inégalités, les actions précoces et continues d'éveil culturel constituent, en particulier dans les quartiers où les injustices sociales sont les plus fortes, un des leviers majeurs pour un partage plus équitable du bien commun. Oui, les lectures avec les jeunes enfants amènent d'autres relations, un autre accompagnement, avec une capacité redoublée d'observation, d'écoute, de bien-être et davantage d'humanité. C'est ce que ce livre montre avec la mise en dialogue des multiples acteurs de ce champ, sur le terrain, dans les institutions d'accueil de la petite enfance, en pmi ou bibliothèque, avec les familles, les universitaires et les politiques engagés, à partir de vingt ans d'expérience de l'équipe de lire. Sans statistiques mais avec des analyses qualitatives fines de pratiques, de dispositifs, d'albums, d'études, les éclairages apportés par les uns et les autres convergent sur ce constat. Ils en éclairent les acquis pour les enfants et les familles, non seulement dans l'ici et maintenant mais 5, 10, 15, 20 ans plus tard.
L'équipe pluridisciplinaire d'un CAMSP - établissement médico-social qui reçoit de jeunes enfants malades, souffrant de divers troubles ou porteurs de handicap, et leurs familles - témoigne de son travail spécifique à travers les histoires d'Anaïs, Mathis, Robin et des autres enfants accueillis.
Cet ouvrage transmet une expérience de la rééducation, de la réadaptation, de
l'accompagnement familial et social, des soins psychothérapeutiques dans un CAMSP à partir d'un travail à plusieurs. Celui-ci est toujours orienté par la singularité de l'enfant, son histoire, les demandes et l'extrême souffrance des parents, les aléas de la maladie ou du handicap, les espoirs et les
désespoirs qui se succèdent.
D'où vient la crèche, dans l'histoire et la politique de la petite enfance ? A quoi ressemble-t-elle à l'aube du XXIe siècle ? Comment sont aménagés les espaces de vie pour les tout-petits ? Que se passe-t-il en ces lieux où les petits d'homme sont accueillis et quelle est donc la nature de cet accompagnement psychique que proposent les professionnels ? Puéricultrice, psychologues, psychanalystes, éthologues s'interrogent ici sur ces temps précoces de l'accueil des tout-petits.
Le modèle de la connexion impose sa marque sur les relations intersubjectives. Quels sont les repères fondamentaux à garantir à l'enfant pour qu'il puisse, avec les nouveaux outils médiatiques, s'orienter et se développer ? L'enfant, dans sa quête de réponses à l'énigme de l'existence, rencontre un nouvel objet, le médium numérique. Comment d'une part penser avec l'enfant cet outil mais aussi comment penser avec cet objet ? quel usage de cette machine à connecter favoriserait l'élaboration de représentations inédites qui tiendraient le petit d'homme d'aujourd'hui et de demain suffisamment pour qu'il puisse s'y adosser ?
Que serait un « non » qui ferait autorité pour l'enfant ? L'autorité n'est pas la pratique d'un pouvoir mais elle témoigne de la disparité de places et met en oeuvre la référence à une instance tierce.
Cet ouvrage s'attache à préciser les exigences inhérentes à l'altérité des places liées à l'exercice de l'autorité. Il illustre les difficultés rencontrées par tous ceux qui doivent occuper une place en référence à l'autorité : parents, enseignants, éducateurs, juges, médecins, etc. En effet, l'autorité de ceux-ci ne fait plus consensus dans la vie sociale. Et chacun doit trouver en son for intérieur ce qui assurerait la légitimité de sa parole et l'assise de son identité. Comment l'enfant s'y retrouve-t-il ?
Du fait des transformations du travail (intensification, individualisation, précarisation...), nombreux sont ceux qui utilisent des substances psychoactives pour être en forme au bureau, traiter des symptômes gênants ou encore pour se détendre après une journée difficile. Devant ces nouveaux usages et la multiplication des produits utilisés (alcool, tabac, amphétamines, cannabis, cocaïne, héroïne, caféine, psychostimulants, analgésiques, médicaments psychotropes), les auteurs, universitaires, chercheurs, syndicaliste et acteurs du soin et de la prévention s'attachent à comprendre les fonctions de ces consommations en milieu de travail.
Pour eux, il est aujourd'hui important de se déprendre des représentations sociales qui externalisent les sources du problème, comme les jugements moraux, et d'engager un travail réflexif sur les actions et les pratiques concrètes.
Alors que les politiques publiques tendent à prescrire ou interdire, cet ouvrage ancre la prévention des addictions dans l'analyse du travail réel et des usages tels qu'ils existent et non tels qu'ils sont fantasmés. Il met à l'épreuve de la recherche et de l'action les liens multiples entre travail, santé et usages de substances psychoactives qui peuvent être, dans certaines conditions, des instruments de la production et prévenir d'autres risques au travail.
La prise en charge des bébés évolue, ainsi que celle des parents. De nouveaux dispositifs de soins sont mis en place. Comment envisager leur pertinence ? Comment affiner le diagnostic du soin ? Quelles méthodes utiliser ? Comment aider les parents à aller consulter ?
Pendant de nombreuses années l'idée même de souffrance des bébés n'était pas envisageable. De nos jours des soins psychiques sont très spécialement mis en place pour eux. Comment caractériser alors la spécificité de cette prise en charge ? Est-elle vraiment différente de celle d'un enfant plus grand ? Doit-on apprendre de nouvelles techniques pour les soigner ?
Cet ouvrage, issu du travail du groupe Waimh-France fait le point sur ces avancées, suscite des confrontations entre praticiens et chercheurs et explicite les problèmes que posent les soins parents-bébé.
Comment Pistoia, cette ville de Toscane, a-t-elle réussi à créer un système municipal intégré de la petite enfance, réunissant crèches, écoles maternelles et autres structures d'accueil ?
À l'aide de nombreux exemples et illustrations, les auteures décrivent cette culture éducative commune, ancrée dans la tradition de l'éducation nouvelle et riche de multiples sources d'inspiration. Lieux de rencontre et d'échange, d'expérimentation et de création, ouverts sur la ville et la nature, les structures de l'enfance sont pensées comme de beaux espaces qui, à l'écoute de chaque enfant et de sa famille, contribuent à la qualité de vie de la communauté tout entière.
A destination de tous les acteurs impliqués dans l'accueil et l'éducation de jeunes enfants, cet ouvrage expose les fondements politiques, éthiques et esthétiques de cette approche en évolution permanente, qui donne de la valeur aux six premières années de la vie, à l'alliance avec les familles, aux actions territoriales, à l'inclusion de tous et à l'engagement des professionnels dans la recherche. Les situations et les outils décrits invitent à partager et à développer largement cette culture de l'hospitalité et de la participation.
Un bébé, ça pense, évidemment ! Mais comment la pensée vient-elle au bébé ? Qu'est-ce qui préexiste au développement de sa vie psychique ? Quelles sont les modalités d'émergence de son activité de penser ? Quelle « connaissance implicite » le bébé a-t-il de son environnement ? Quelle est l'importance de cette rencontre émotionnelle fondatrice avec sa mère et tous ceux qui prennent soin de lui ? Que dire de cette « constellation maternelle » ? La connaissance de ces processus du développement peut-elle nous être utile face à des bébés atteints dans leur corps ou face à des adultes souffrants ? Voici quelques textes de grands auteurs pour nous aider à penser.
Un petit Jules s'en va à la crèche. Il a quelques mois. C'est sa première grande séparation, une grande aventure pour ce bébé, ses parents mais aussi ceux qui vont l'accueillir. Beaucoup de Jules et de Juliette vont ainsi, un temps plus ou moins long de leur vie, être accueillis en crèche, en halte-garderie mais aussi parfois en institutions ou à l'hôpital. Comment aider les enfants à vivre ces séparations et ces accueils par d'autres que leurs parents ? Comment aider les parents à penser leur enfant accueilli et comment contenir enfin tous les mouvements affectifs des professionnels confrontés à ces bébés ?
Cet ouvrage est une première dans le monde cloisonné de la psychanalyse : quatre psychanalystes appartenant à des associations psychanalytiques différentes qui ont l'habitude de rester à l'écart l'une de l'autre, voire de s'y maintenir vigoureusement, ont profité de leur belgitude pour risquer une confrontation à propos de leur façon de fonctionner comme psychanalystes. Des différences incontournables sont apparues tout au long de leurs échanges autour de questions tant techniques que conceptuelles : élaboration de l'analysant en séance ou hors séance, cadre strict ou cadre variable, interprétation du sens ou scansion comme interprétation... La rudesse de leurs oppositions ne les a pourtant pas détournés du souci qu'ils avaient en commun de soutenir l'une des questions les plus cruciales pour la psychanalyse : après tout, qu'est-ce qui est opérant dans une cure psychanalytique ?
Pour le psychanalyste, le psychologue clinicien, la personne handicapée est avant tout un « sujet », et les questions relatives à la sexualité, à la filiation, à la temporalité, ou encore à la parentalité se posent pour elle, comme pour tout autre sujet. Malgré ses déficiences, cet « autre » reste un être pensant et induit des mouvements contre-transférentiels réellement originaux sur lesquels il est nécessaire de se pencher. Les réflexions théoriques, cliniques et épistémologiques menées dans ce livre ouvrent sur des questionnements et des propositions concernant les dispositifs de soin qui favoriseraient le travail de la pensée permettant pour tous une subjectivation singulière et aussi groupale de l'atteinte au corps, ceci à toutes les étapes de la vie des sujets.
La prise en compte de la globalité de la sécurité (physique et psychique) de la femme enceinte, du bébé et de ses parents en période périnatale ne cesse de progresser. Le développement des collaborations médico-psychologiques, l'effort pour travailler en réseau, l'ambition de proposer un entretien prénatal précoce réalisé par une sage-femme ou un médecin dans le premier trimestre à chaque femme, l'expression des futurs parents à travers le projet de naissance, la reconnaissance de la place des émotions des futurs parents, mais aussi des professionnels, dessinent un nouveau paysage pour les parcours de grossesse. Cet ouvrage propose une démarche originale d'auto-formation aux professionnels qui veulent réfléchir sur leur façon de faire place aux émotions maternelles dans leurs pratiques en anténatal et post-natal. Catherine Isserlis (Yvelines), Anne-Laure Sutter-Dallay (Bordeaux), Michel Dugnat (Marseille) sont pédopsychiatres ; Nine Glangeaud-Freudenthal (Villejuif) est psychologue, et chercheur au C.N.R.S.
Dans cette réédition entièrement revue et actualisée, les auteures réaffirment que le travail d'accueil du jeune enfant est radicalement différent du rôle parental d'éducation de ses propres enfants, qu'il est d'une grande exigence professionnelle et qu'il doit comporter le temps suffisant pour une réflexion permanente des accueillants sur leur pratique. Permettre au petit enfant de grandir en toute sécurité et aux parents d'être en confiance est une priorité. Dans cet objectif, elles développent des outils nécessaires pour traduire ces principes dans la réalité : pratiques quotidiennes à promouvoir (les fondamen-taux) et dispositifs à mettre en place pour les garantir (cadre de référence, formation, dynamique de projet éducatif). À quand le meilleur pour la petite enfance ? Suzon Bosse-Platière est psychopédagogue, formatrice spécialisée petite enfance. Anne Dethier, psychologue, est collaboratrice de l'université de Liège, a été chargée de recherche au sein de cette université et conseillère pédagogique à l'ONE (Office national de l'enfance) en Communauté française de Belgique. Chantal Fleury, psychologue clinicienne de la petite enfance, a été coordinatrice au Centre professionnel et de pédagogie appliquée (CPPA, Val-de-Marne), est actuellement formatrice à l'association Pikler-Lóczy-France. Nathalie Loutre-Du Pasquier, psychologue clinicienne, a été maître de conférences en psychologie de l'enfant (université Paris X-Nanterre) est actuellement formatrice au CPPA, Val-de-Marne.