Alberto Giacometti n'est pas seulement un artiste majeur du XXe siècle:il est aussi l'une de ses personnalités les plus originales. Fruit de recherches nouvelles, cet ouvrage nous introduit dans l'intimité d'un artiste hanté par son oeuvre, toujours poussé en avant par une exigence sans concession.Après une jeunesse passée dans l'atelier de son père en Suisse, puis dans celui du sculpteur Antoine Bourdelle à Paris, le jeune artiste s'affranchit de ses premiers mentors en se tournant vers le cubisme, puis le surréalisme. Malgré la reconnaissance quasi-instantanée de son travail et l'amitié admirative d'André Breton, il se détourne rapidement des objets surréalistes qui l'ont rendu célèbre, pour s'engager dans une échappée solitaire qui le mènera à la marge des courants dominants.Ami des plus grands artistes et intellectuels, il trace son sillon personnel dans l'intimité solitaire de son mythique atelier de Montparnasse. Profondément attaché à la représentation humaine, influencé par les arts archaïques et non occidentaux, il s'éloigne d'une représentation naturaliste, pour adopter une vision synthétique et parfois hallucinée de la figure, chargée d'une puissance mystérieuse.Catherine Grenier nous livre le destin et le parcours singulier d'Alberto Giacometti, de sa vie et de son oeuvre, dans une biographie à lire comme un roman.
Alberto Giacometti s'est concentré durant toute sa carrière sur un motif quasi-unique : la représentation de l'être humain. La sculpture de L'homme qui marche est devenu une oeuvre à la fois iconique de la fin de la période moderne et la synthèse des recherches de Giacometti sur la figure humaine.
L'artiste ne cherche alors pas la représentation d'un homme en particulier mais la synthèse de toutes les figures possibles de l'homme, en révélant à la fois sa fragilité et sa détermination. L'exposition réunit pour la première fois l'ensemble des variations de Giacometti sur la figure en marche, de l'oeuvre célèbre qui assoit sa notoriété auprès du plus large public dans les années 1960 à la toute première version qu'il réalise dans l'immédiat après-guerre.
Quel est l'avenir des musées, et en particulier des musées d'art moderne? Menacés par la crise économique, par l'envolée du marché de l'art, par la transformation des pratiques culturelles, les musées doivent aussi affronter les défis de la mondialisation et une concurrence grandissante. Derrière la bonne santé de la fréquentation, se cachent des réalités plus inquiétantes : le fonctionnement des musées est en crise, leur identité aussi. Une bonne occasion de repenser ce modèle et de l'adapter aux perspectives futures ?
Toutes ces questions sont au coeur de cet ouvrage. Catherine Grenier s'inspire de sa pratique reconnue du métier de conservateur et d'une enquête réalisée auprès d'acteurs principaux du monde de l'art, pour offrir une analyse précise de la situation et dégager des perspectives. Sa réflexion s'attache au modèle français du musée, basé sur une conception humaniste ancrée dans la pensée des Lumières, qu'elle confronte aux réalités du contexte international et de la période de mutation culturelle qui s'amorce. Elle propose un modèle actualisé, le " musée polymorphe ", qui revitalise la dimension initiale du projet muséographique révolutionnaire et l'adapte aux temps futurs. Ce musée de nouvelle génération, qui intègre de nouvelles fonctions de diffusion des savoirs, se positionne de manière différente, plus active, dans la société et dans le monde. Il transcende la séparation traditionnelle entre musée d'art et musée de civilisation, pour refonder une conception unifiée du " musée public " aux implications à la fois artistiques, culturelles, sociales et politiques.
Alberto Giacometti is more than a major twentieth-century artist - he is also one of the century's most intriguing characters. This biography, the result of new research, takes us into the private life of an artist haunted by his oeuvre, driven relentlessly by an uncompromising and demanding nature.
Following a childhood spent in his father's studio in Switzerland, and then his student days in Paris studying under the sculptor Antoine Bourdelle, the young artist split from his early mentors, looking instead to cubism, then surrealism. He earned near-immediate recognition for
his work and the admiring friendship of André Breton, yet Giacometti soon turned his back on the surrealist objects that had brought him fame, opting instead to break away on his own - a choice that led him to the margins of mainstream movements. A friend to leading artists and intellectuals, he made his own way in the solitude of his legendary studio in Montparnasse. Strongly attracted to human representation and influenced by archaic and non-Western art, he eschewed naturalist representation in favor of a synoptic and sometimes tortured vision of the figure - one filled with mysterious power.
Catherine Grenier recounts the exceptional story of Alberto Giacometti, his life, career, and work, in a biography that is every bit as thrilling as a novel.
L'art et la vie de Gérard Garouste sont peuplés de fantômes et de hantises. Le peintre livre ici, sans aucun fard, tous les tourments intimes qui ont façonné son parcours : la violence et l'antisémitisme de son père, la dyslexie, l'échec, la folie, la dépression, l'incompréhension. Nous entraînant dans les rouages de la création, cet entretien mené par Catherine Grenier révèle un personnage passionné, cultivé, à la franchise déconcertante et à l'engagement artistique sans faille.
L'art et la vie de Gérard Garouste sont peuplés de fantômes et de hantises. L'artiste livre ici, sans aucun fard, tous les tourments intimes qui ont façonné son parcours : la violence et l'antisémitisme de son père, la dyslexie, l'échec, la folie, la dépression, l'incompréhension.
Nous entraînant au coeur des rouages de la création, cet entretien révèle un personnage à la franchise déconcertante, teintée d'humour et de tendresse. Garouste y décrit toutes les étapes de son art et les chocs heureux qui l'ont conduit à des choix décisifs. Autodidacte initié tout d'abord par l'art brut pratiqué par son oncle, réfractaire à l'enseignement des Beaux-Arts, il a emprunté une voie singulière, souvent à contre-courant. L'artiste désigne ses maîtres : Duchamp, en qui il découvre une radicalité indépassable, le Tintoret, le Greco, Zurbarán, Manet, De Chirico...
Témoignant de ses découvertes et de ses engagements, il évoque aussi sa passion pour l'étude talmudique, sa conversion au judaïsme, ainsi que la création de La Source, association artistique dédiée aux enfants défavorisés.
En confrontant les sculptures d'A. Giacometti à une sélection d'oeuvres issues des collections égyptologiques du Louvre et aux dessins inédits conservés par la Fondation Giacometti, ce catalogue propose un regard renouvelé sur le travail du sculpteur, qui a toujours entretenu une relation étroite avec l'art égyptien de l'Antiquité, produisant nombre de copies de statuettes et de bas-reliefs.
Alberto Giacometti (1901-1966) s'est partagé entre la peinture, la sculpture et le dessin. Ses rapprochements avec le cubisme et le surréalisme, son attrait pour les arts antiques et extra-occidentaux, son attachement à la figure humaine font de lui une personnalité à part, mais pleinement inscrite dans les enjeux artistiques du XXe siècle.
À travers plus de cent cinquante oeuvres, cet ouvrage fait la part belle aux confrontations essentielles qui ont émaillé la carrière de l'artiste : la rencontre avec l'oeuvre de Constantin Brancusi en 1927 ; l'Antiquité égyptienne, source d'inspiration et de ressourcement ; ou encore la relation amicale et intellectuelle avec l'écrivain Jacques Dupin, son premier biographe.
De nombreuses photographies de l'artiste et de son atelier permettent de replacer les oeuvres dans le contexte de leur création.
Christian Boltanski est un des artistes les plus cotés sur la scène contemporaine mondiale. Il nous livre ici un formidable cadeau : à la fois sa vie telle qu'il se la raconte ou telle qu'il la reconstruit, et son regard d'artiste porté sur le monde, un regard toujours singulier, souvent drôle, et parfois émouvant. Né en 1944, d'un père médecin (qui, juif, a dû passer une partie de l'Occupation dans une trappe aménagée dans le plancher) et d'une mère catholique et écrivaine, il traverse l'enfance et l'adolescence dans des conditions si étranges qu'il est un jeune homme asocial et inadapté au monde environnant lorsque la création artistique s'offre à lui comme seule bouée de sauvetage. Jamais provocateur, toujours inattendu, il s'invente un univers qui doit beaucoup à l'enfance, à ses fantasmagories, à ses peurs aussi. D'oeuvre en oeuvre, d'installation en installation, il impose une vision à la fois légère et grave, ludique et profonde, de l'Histoire, de l'identité, de la mémoire individuelle ou collective. Christian Boltanski se livre sans réserve à Catherine Grenier, dans une suite d'entretiens qui constituent un document exceptionnel. On pénètre comme jamais auparavant dans la sphère la plus intime de la création, et dans l'élaboration parfois intuitive sinon hasardeuse d'une carrière. La première exposition de Christian Boltanski, en mai 1968, s'appelait "La vie impossible de Christian Boltanski". Le titre du livre est bien sûr un clin d'oeil à cet évènement fondateur, mais il laisse aussi entendre l'éventuelle part romanesque et inventée de cette confession. - Christian Boltanski est un des artistes français les plus connus sur la scène internationale : plusieurs rétrospectives ont été consacrées à son oeuvre ; il connaît un succès phénoménal au Japon et aux Etats-Unis. Catherine Grenier est historienne d'art et conservatrice générale au Centre Pompidou.
Cette réédition de la monographie consacrée à Christian Boltanski propose une nouvelle maquette, un nouveau format et 40 pages supplémentaires. Elle est publiée à l'occasion de l'actualité de l'artiste qui représente la France à la biennale de Venise en juin 2011. Un texte de Jean- Hubert Martin, commissaire du Pavillon français viendra nous éclairer sur l'installation de Boltanski à Venise et sera largement illustré par les photographies inédites de cette nouvelle exposition.
Catherine Grenier met à jour son essai rétrospectif en y ajoutant un chapitre sur le projet de Monumenta (Grand Palais - janvier 2010) et sur les dernières expositions de l'artiste dans le monde, à New York et au Japon.
Ainsi mise à jour et largement augmentée, cette monographie demeure l'unique ouvrage de référence sur cet artiste majeur de la scène artistique française.
Le corps d'un jeune enfant flotte dans l'eau : que cache-t-il ?... Des parents reçoivent une lettre de rançon pour leur fille enlevée... Un tueur élimine, entre deux exercices de relaxation, une famille au complet...
26 coups de couteau présente 26 courtes histoires à la manière d'un abécédaire... 26 incursions dans un monde parfois sordide, mais toujours surprenant.
C'est bien le regard empathique que Gabrielle Roy pose sur ce peuple canadien-français démuni qui a retenu l'atten- tion des écrivains Hélène Frédérick et Daniel Grenier ainsi que de la cinéaste Catherine Martin. Dans ce numéro que nous consacrons à l'austérité, il est plutôt révélateur de lire sous la plume de nos trois auteurs autant de réflexions sur la pauvreté matérielle de nos ancêtres et la précarité de leur culture. Ces « petits êtres gentils, moqueurs, mesquins et gênés, remplis de part en part de petits drames et de grandes rêveries » dont nous parle Daniel Grenier ne sont pas trai- tés en figurants dans l'oeuvre de Roy.
En plus d'avoir révélé au grand jour les failles importantes du système de protection sociale - que plusieurs avaient déjà constatées depuis un certain temps -, la dernière année de pandémie a été l'occasion de relancer les discussions sur les fonctions de l'État-providence et sur le type de soutien qu'il devrait apporter aux individus. Le débat a notamment été ravivé par la création par le Gouvernement fédéral de la Prestation canadienne d'urgence (PCU) offerte à toutes les personnes ayant perdu leur emploi en raison de la pandémie et ayant préalablement cumulé un minimum de revenus d'emploi. Saluée par ceux et celles qui voyaient en elle un indispensable dispositif de solidarité sociale ou encore un moyen de maintenir la consommation des ménages essentielle à la croissance du capitalisme, cette mesure a aussi été vivement critiquée, particulièrement par le milieu des affaires, les représentants patronaux et même par le Gouvernement du Québec. Leur opposition tenait au caractère relativement inconditionnel de la PCU (il fallait quand avoir travaillé pour y être éligible) et au fait qu'elle offrait une indemnité supérieure à la rémunération habituelle des emplois précaires particulièrement touchés par la pandémie. On craignait que, une fois la crise terminée, ce programme n'incite les travailleur.se.s à lever le nez sur leur emploi mal payé d'autrefois et à se montrer plus exigeant.e.s, risquant ainsi de nuire à la relance économique. Dans ce contexte exceptionnel, personne ne s'opposait véritablement à ce que l'État vienne en aide aux chômeur.se.s, mais plusieurs affichaient une nette préférence pour une autre mesure, la subvention salariale qui, contrairement à la PCU, était versée directement aux employeurs et ne pouvait être perçue que par les travailleur.se.s ayant maintenu leur lien d'emploi.
« Portées par le souffle des grands mouvements féministes des années 1970, les études sur les femmes connaissent depuis quelques années une sorte d'écroulement. Ce colloque a réparé ce dommage, par les discussions et les échanges entre chercheurs et intervenants sociaux, d'une manière riche et foisonnante. Histoire, études des femmes et des rapports de genre, psychologie, sciences de la communication, science politique, administration, sociologie, études littéraires, tout ce malstrom a fait se côtoyer les éléments interdisciplinaires d'une rare fécondité. Venus d'horizons très divers, les spécialistes croisant leurs savoirs ainsi que les intervenants médiatiques ont prouvé que le chemin est encore long pour que les femmes existent réellement dans les champs de la culture et du pourvoir... Pour ma part, venue de contrées sinistrées dans ces domaines, je suis repartie revigorée par un tel colloque : sa qualité m'a fait demander qu'il soit reconduit sur tous les continents... Lisez ces actes, plusieurs communications sont magistrales. »
(Extrait de la préface de Rita El Khayat)