' Il avait basculé du côté des puissants, du côté de ceux qu'on n'aimait pas mais qu'on avait appris à craindre, et qui avaient appris en retour à savourer les flatteries hypocrites qu'on leur adressait, moins comme des signes de respect que comme des marques de déférence. '
Sébastien Bitereau, originaire de la Drôme, est un jeune comptable d'exception. Lorsqu'il rencontre par hasard l'animateur vedette de La roue de la fortune, il le choisit comme mentor et le suit à Paris. Entre amitiés, trahisons, drogues, sexe et démonstrations de luxe, il est plongé presque malgré lui dans les coulisses du monde télévisuel des années 1990. Visionnaire, il prend le pari de miser sur ce que tous considèrent comme une folie, et devient le producteur du meilleur filon de la décennie : la téléréalité...
Walter Benjamin, l'un des plus grands mythes intellectuels du vingtième siècle, est toujours parmi nous. Un groupuscule d'extrême gauche porte son nom et réalise des actions militantes énigmatiques, tandis qu'un poète se suicide à la BNF à la suite d'une conférence sur le penseur. Alertés par cette mort étrange, trois spécialistes de Benjamin se lancent à la recherche de son dernier manuscrit. Le trio nous entraîne dans une enquête vertigineuse, véritable labyrinthe de fragments, où à chaque nouvelle page se dessine un peu plus la figure de Walter Benjamin.
Roman polyphonique virtuose, Le vingtième siècle donne à penser notre contemporanéité de manière singulière et originale, et à relire l'histoire du siècle passé comme celui dont Benjamin aurait été le héros.
"L'Europe à l'apogée de sa puissance était déjà un continent à l'agonie : la bête avait mordu la mer comme elle aurait lâché la proie pour l'ombre."
Autrefois monarchie prospère, la petite principauté du Karst, nichée au coeur des Balkans, semble aujourd'hui oubliée de tous. Ida, une riche banquière d'origine karste, a retrouvé à New York le prince héritier déchu. Elle est persuadée qu'ensemble ils parviendront à restaurer la splendeur de son pays natal. Mais d'autres intérêts sont en jeu et Ida devra affronter des résistances inattendues, menaçant le fragile équilibre de l'Union européenne.
Le destin du continent de la douceur est sur le point de basculer...
Enfant de l'Ouest parisien, Alexandre Belgrand a grandi à l'ombre des tours de la Défense, au bord de la voie royale qui conduit du Louvre à la Grande Arche et qui sert de frise chronologique à l'histoire de France.
Héritier autoproclamé de ce majestueux récit, il rejoint une école de commerce, certain d'intégrer à sa sortie l'élite de la nation.
L'un de ses professeurs l'initiera alors à l'histoire secrète de la capitale, avant de le faire entrer au service de l'homme fort de la droite - le Prince - en passe de remporter la prochaine présidentielle. Au soir du 6 mai 2007, il est au Fouquet's, prêt à intégrer le cabinet du Prince en tant que conseiller en urbanisme. Suivront, pour Alexandre, des années d'alcoolisation heureuse, de travail acharné et d'amitiés nocturnes au coeur du Triangle d'or parisien. C'est lui qui écrira l'un des discours les plus remarqués du Prince, sur l'avenir architectural de Paris, et qui imaginera un grand métro automatique, le Grand Paris Express.
Mais dans sa quête de plus en plus mystique d'une ville réconciliée, l'urbaniste aura l'orgueil de se croire indestructible.
Le Grand Paris est le récit à la première personne du sauvetage d'une âme et d'une métropole.
La France est devenue un paysage lointain.
Dans un village oublié par l'histoire, un château se délabre au bord d'une rivière.
Les travaux d'une ligne à grande vitesse vont pourtant réveiller quelque chose qui sommeillait ici depuis la nuit des temps. Une machination secrète que chacun va chercher à faire jouer en sa faveur.
Le village devient alors le théâtre d'une lutte acharnée entre les opposants au projet et ses promoteurs.
D'autres entrevoient, derrière le passage du train, des enjeux plus complexes. Un capitaine d'industrie croit discerner les frontières de son futur empire. Un préfet retraité est admis dans une société secrète. Un activiste solitaire rêve d'un événement qui relancerait l'histoire. Un vieil aristocrate défend d'étranges théories. Un archéologue est confronté à la plus grande découverte de sa carrière.
Les intérêts, les complots, les temps s'entremêlent et menacent de se neutraliser.
Tout peut encore advenir.
Bientôt, le TGV viendra sceller l'énigme.
Prix de Flore
Rien ne semble destiner Pascal Ertanger, adolescent solitaire né à Vélizy, à devenir l'un des hommes les plus riches du monde. Mais éditeur de jeux en BASIC, pornographe amateur, pirate récidiviste et investisseur inspiré, il saura toujours anticiper les évolutions du marché. La théorie de l'information est son histoire : une épopée économique française. De l'invention du Minitel à l'arrivée des terminaux mobiles, de l'apparition d'Internet au Web 2.0, du triomphe de France Télécom au démantèlement de son monopole, les télécommunications ont fait basculer les hommes dans une ère nouvelle. Pascal Ertanger s'en voudra l'unique prophète. Jusqu'où peut aller le pouvoir d'un milliardaire? Mêlant la technique à l'aventure, la science à la poésie, Aurélien Bellanger nous offre un roman époustouflant sur notre époque et les âges à venir.
L'eurodance est un courant musical transeuropéen contemporain des grandes utopies de la fin du second millénaire : la fin de l'histoire, le traité de Maastricht et le triomphe de la logistique. L'époque est aux grands projets d'infrastructure et à la coopération internationale, au laboratoire du Cern et au tunnel sous la Manche.
L'Europe déchirée par l'histoire commence à croire à une paix possible.
L'eurodance, la musique de fête de la jeunesse de ces années-là, est pourtant d'une tristesse infinie.
L'eurodance est peut-être le dernier grand courant artistique transeuropéen.
Ce texte propose de l'entendre comme une élégie européenne.
C'est la première partie d'un spectacle appelé 1993, spectacle joué par des acteurs nés cette année-là, et mis en scène par Julien Gosselin.
'Quand Guillaume Erner m'a appelé pour me proposer d'écrire une chronique quotidienne dans "Les Matins" de France Culture, j'ai dû raccrocher en catastrophe : ma fille menaçait d'avaler un Playmobil. On s'est cependant rappelés très vite, et quelques jours plus tard, je lisais à l'antenne ma première chronique. Jamais texte n'avait été relu avec autant de soin, de minutie et de délicatesse - et prononcé de façon plus hachée, avec une bouche trop sèche et un coeur trop rapide. On ne réalise pas, avant d'avoir à parler dans un micro, à quel point
trois minutes peuvent être longues. Et à quel point, aussi, on les aimera passionnément. J'étais censé, à l'origine, passer la dernière semaine d'août à dévaler les Alpes du col de la Croix-de-Fer à Nice en passant par l'Izoard. Aucun regret, évidemment, et d'ailleurs les sensations seraient très similaires, notamment quand je m'adonnerais à l'un de mes exercices favoris, la description de paysages : l'écriture d'une chronique prend à peu près le temps qu'il faut pour escalader un col. Tout le jeu, je crois, c'est de varier les perspectives tout en tenant
solidement son itinéraire - le principe de la route en lacets, avant la grande descente du direct. On ne sait jamais, au début, ce qu'on va dire. On sent, pourtant, dès la première phrase, si cela sera facile ou difficile, fluide ou interloqué. C'est comme une toute petite onde, au début, qui va progressivement grandir, ou se rapetisser - les deux phénomènes sont inquiétants à leur manière. C'est là tout le charme de l'exercice : ne jamais savoir ce qu'on dira, ni comment on le dira. Tenter quelque chose, et puis recommencer - lier son écriture au cycle
infini des jours. Écrire comme on se réveille ou comme on s'endort : c'est un privilège rare. Est-ce pour cela que j'ai voulu donner à ces chroniques une forme un peu universelle, et tenter de passer d'un ressenti personnel à une définition collective du temps - passer de la chronique quotidienne à la chronique du temps? En cherchant, pour ce recueil, une entrée assez large pour compiler le plus de chroniques possible sous une thématique commune, j'ai découvert que ce dont j'avais parlé le plus souvent, c'était de cet universel si particulier et si problématique qu'on appelle la France : la France et ses paysages, la France et ses particularismes innombrables, la France et ses passions politiques - la France, de l'élection d'Emmanuel Macron au mouvement des Gilets jaunes.
Aurélien Bellanger.
Beaucoup de choses ont été dites sur Michel Houellebecq, sur son oeuvre un peu moins, sinon qu'on y trouvait le parfait catalogue du cynisme contemporain ou l'encyclopédie des ratages de la modernité. C'est une double méprise : Houellebecq est un écrivain sincère et ambitieux. Il ne cherche jamais à sauver ce qui ne peut plus l'être. Néanmoins, si le monde n'est pas toujours drôle, il est améliorable. Nous disposons, dans la science, des moyens de le réenchanter. L'homme n'est pas condamné au tragique.
Désespérance et utopie, l'une comme l'autre argumentées avec soin : la douleur est un indice ; le monde doit être réparé. Les racines du mal sont trop profondes pour être entièrement arrachées, mais nous saurons en extraire des fleurs. Houellebecq est un écrivain romantique.
De Pascal à Lovecraft, Houellebecq a étudié la littérature de la chute, mais c'est, de Novalis à Baudelaire, celle de la rédemption par la technique qu'il a choisi de continuer.
Retrouvez dans ce dossier les premiers chapitres des 21 titres de la rentrée littéraire 2014 des éditions Gallimard :
L'aménagement du territoire (Aurélien Bellanger) ; Chant furieux (Philippe Bordas) ; Le cercle des tempêtes (Judith Brouste) ; Une éducation catholique (Catherine Cusset) ; La route des clameurs (Ousmane Diarra) ; L'ordinateur du Paradis (Benoît Duteurtre) ; L'oubli (Frederika Amalia Finkelstein) ; Charlotte (David Foenkinos) ; Mon âge (Fabienne Jacob) ; Blanès (Hedwige Jeanmart) ; Dancing with myself (Ismaël Jude) ; La loi sauvage (Nathalie Kuperman) ; La femme d'en haut (Claire Messud) ; Les grands (Sylvain Prudhomme) ; L'amour et les forêts (Eric Reinhardt) ; Ne pars pas avant moi (Jean-Marie Rouart) ; Le ravissement des innocents (Taiye Selasi) ; Dans le jardin de l'ogre (Leïla Slimani) ; Ce qui reste de nos vies (Zeruya Shalev) ; La peau de l'ours (Joy Sorman) ; Mécanismes de survie en milieu hostile (Olivier Rosenthal).
Vous pouvez accéder directement à chaque extrait par la table des matières de ce dossier ou lire les extraits à la suite. Retrouvez aussi photographie et biographie des auteurs. Tous ces livres numériques seront disponibles chez votre libraire.